Chroniques festivalières d'Avignon - 2 juillet

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4/5

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  • Éveil – Ladder Art Company

Mise en scène : Mátyás Marofka

Avec : Balázs Kulcsár, Mátyás Marofka

Espace roseau Teinturiers  à 12H15

Durée : 1H15

Poésie et cirque sont au cœur de ce spectacle tout public athlétiquement interprété. Un duo acrobatique d’édredons et de corde qui nous entraine dans un univers onirique où deux êtres aux confins de la nuit se rencontrent, se confrontent et feront d’un apparent conflit le nœud d’une amitié. Un visuel délicat, doux, blanc et ouaté se métamorphose aux couleurs de l’amitié. C’est drôle, un peu magique, une belle signature du cirque contemporain. Elancez-vous sans réserve.

Recommandation : 3 coeurs

 

  • Le chœur des femmes – D'après Martin Winckler Adaptation : Violaine Brébion

Mise en scène : Violaine Brébion, Xavier Clion, Clotilde Daniault 

Avec : Violaine Brébion, Xavier Clion, Clotilde Daniault

Artéphile à 14H

Durée : 1H20

C’est un choc émotionnel intense que ce spectacle dans l’intimité du corps des femmes. Entre révolte, pudeur et sensibilité, Violaine Brébion se saisit de ce sujet en adaptant le livre éponyme de Martin Winckler. Dans une interprétation réaliste, authentique, les trois interprètes nous font partager les doutes, les certitudes et la fragilité de Jean dans sa chair fragilisée en quête de réponse. Un spectacle essentiel, pédagogique sans jamais être didactique, mais profondément émouvant. Un très bel hommage au c(h)oeur des femmes qu’il ne vous faut surtout pas manquer

Recommandation : 5 coeurs

 

  • Et pourtant j’ai besoin d’amour - Création collective

Mise en scène : Etienne Coquereau 

Avec : Florent Houdu, Sophie-Anne Lecesne, Adrien Michaux 

Artéphile à 17H30

Durée : 1H25

C’est une immersion vertigineuse dans l’intimité des hommes comme on en parle rarement au théâtre. Par la force du verbe qui s’épanche à travers de nombreux courriers d’hommes blessés de tous âges dans une France qui s’ouvre à la libération sexuelle en 1967 et 1973, on assiste aux cris de l’intime. Ces jeunes gens, ces hommes mariés, ces célibataires handicapés du sentiment appellent au secours celle qui sut apporter réconfort et conseils à la France gaullienne, catholique et bourgeoise de l’époque. Mais qu’est-ce qui a changé depuis 50 ans ? A quels obstacles les hommes d’aujourd’hui sont-ils confrontés par rapport à leur sexualité ? sur la question du désir ? sur la connaissance de la jouissance féminine ? Avec délicatesse, pudeur, les trois interprètes se font l’écho de ces hommes réservés dont la tragédie quotidienne nous bouleverse et vient percuter notre humanité. C’est un spectacle qui rend le désespoir positif par la prise de parole et les réponses d’une femme empathique qui réconforte et bouscule parfois ses lecteurs et ses auditeurs pour leur ouvrir une porte. En offrant ce spectacle au public, comment ne pas nous repositionner et nous questionner sur notre monde qui s’enferme dans une radicalité de position et construit plus d’oppositions que de convergences ? La scénographie, toute de cartons d’archives parsemée, offre aux interprètes une fluidité de mouvement et un espace dynamique qui tient de la salle de documentation comme de la chambre d’enfant. Les trois timbres particuliers des interprètes évoquent les univers sonores feutrés de Brahms. L’alternance de leurs voix relayées tantôt par un micro, tantôt à voix pleines, donne une chaleur et un velouté et offre une mélodie singulière. Un appel à la bienveillance, à l’écoute et au non-jugement. Un spectacle salutaire, nécessaire ; si tant est qu’il y a des spectacles féministes au bon sens du terme, voici un spectacle « hoministe » qui s’inscrira dans vos mémoires. Ne le manquez pas.

Recommandation : 4 coeurs

 

  • Caspar – De Claude-Alain Planchon

Mise en scène : Olivier Desbordes

Avec : Jean-Paul Sermadiras, Mickaël Winum

Espace roseau Teinturiers à 16H05

Durée : 1H10

C’est l’univers étrange de la folie qu’explore ici avec singularité et poésie Claude-Alain Planchon. Le héros malheureux de cette histoire est magnifiquement incarné par Mickaël Winum. Qu’est-ce que la folie, sinon une réalité relative dans laquelle on vous enferme au mépris parfois de votre volonté ? Mais ici tout est ambigüité, la vérité nous échappe, elle est protéiforme autant pour le gardien incarné avec humanité par Jean-Paul Sermadiras que pour l’aliéné qui répond à un appel venu d’une psyché en détresse. Un tableau cruel de la condition des aliénés mentaux dans l’Amérique des années 70 repeinte aux couleurs de Rimbaud.

Recommandation : 3 coeurs

 

  • Bel ami – D’après le roman de Guy de Maupassant

Mise en scène : Arnaud Gagnoud

Avec : Victor Bourigault, Elise Dano, Morgane Drubigny, Arnaud Gagnoud, Leonor Lançon, Agnès Proust, Franck Regnier, Jérôme Toucheboeuf, Pierre Zaoui

Espace roseau Teinturiers à 10H

Durée : 1H45

Dans une adaptation rythmée et bien construite, l’équipe du dlf-die liebende familie, propose le récit cynique d’un homme prêt à tout pour sortir de sa condition et réaliser ses ambitions. Sans scrupules, les femmes seront son marchepied. Le plaisir de (re)découvrir Maupassant , sa verve, sa plume alerte et acerbe. Un spectacle de bonne facture classique.

Recommandation : 2 coeurs

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