Le Bateau pour Lipaïa

Très bien joué, charmant, mais léger, léger...
De
Alexeï Arbuzov
Adaptation de Pol Quentin
Mise en scène
Jean-Pierre Hané
Avec
Geneviève Casile, Jean-François Guilliet, Philippe Fialho
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Vingtième Théâtre
7 Rue des Plâtrières
75020
Paris
0148659790
ATTENTION: dernière, le 3 juillet du jeudi au samedi, à 19h30; et le dimanche, à 15h // Reprise en juillet, en Avignon, dans le cadre du Festival Off, au Théâtre du Petit Chien; à 12h25

Thème

Lidia vient soigner son artériosclérose dans un établissement de cure, dirigé par Rodion, le médecin-chef. Tous deux ont vécu leur vie et abordent leur vieillesse dans une solitude plus ou moins avouée. Mais la rencontre va se produire ; ils sauront s’apprivoiser l’un l’autre, malgré leurs passés si différents.

Points forts

1) La pièce est une « romantic comedy » comme disent les anglo-saxons, ce que nous traduisons un peu vite par « comédie romantique ». Le genre est très balisé : au tout début de l’action, un homme et une femme font connaissance ; ils mettront la durée de la pièce (ou du film) à tomber dans les bras l’un de l’autre. Pour les spectateurs, le suspens n’est pas tant de se dire « Comment cela va-t-il finir ? » mais plutôt « Par quels chemins vont-ils y parvenir ? ». Ici, le chemin est une promenade charmante entre gens de bonne compagnie.

2) Arbuzov a dessiné deux jolis rôles. L’originalité, c’est que cet homme et cette femme à l’orée d’une nouvelle histoire d’amour n’ont plus l’âge de Roméo et Juliette depuis longtemps. La pièce, plus encore aujourd’hui qu’à sa création en 1979, reflète bien la réalité des personnes d’âge mûr.  Notre longévité s’est accrue, un nouvel âge - le quatrième - s’est créé, et désormais, arrivés en hiver, il nous reste encore un bon bout de chemin à parcourir et donc de nouvelles histoires d’amour à vivre.

3) Gracieuse, malicieuse, émouvante, Geneviève Casile attire tous les regards par la richesse de son jeu. Son intelligence du texte et sa présence souveraine font merveille. Jean-François Guilliet, dans une partition moins colorée, plus intérieure, est parfait lui-aussi.

Quelques réserves

1) La pièce est légère, légère… et vaut surtout par la qualité et le charme de ses interprètes.

2) Si la scénographie de Delphine Brouard est astucieuse, faite de quelques éléments très évocateurs (une silhouette d’arbre, un rectangle de pelouse, une estrade surmontée d’une petite pergola…), les costumes, eux, sont beaucoup plus discutables.

Encore un mot...

« Le Bateau pour Lipaïa » est une embarcation charmante mais légère. Heureusement Geneviève Casile et Jean-François Guilliet sont à la barre ! Leur tandem très accordé fait merveille.

Une phrase

Lidia : « La gaîté, c’est le premier pas vers la santé. »

L'auteur

Le Russe Alexeï Arbuzov est un homme-théâtre, comme on dit d’un musicien qu’il est un homme-orchestre. Comédien, metteur en scène, fondateur du Théâtre Studio de Moscou, il est aussi l’auteur d’une quinzaine de pièces, dont « Tanya » qui reste son plus gros succès.

Créée à Paris il y a bientôt quarante ans par Edwige Feuillère et Guy Tréjan, sa pièce « Le Bateau pour Lipaïa » fut reprise par Jean Desailly et Simone Valère. 

Du même Arbuzov, on a pu voir aussi « Le Volcan de la rue Arbat », avec Jacques Fabbri et Gabriel Jabbour.

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