Le radeau de la méduse

Art et histoire en spectacle
De
Alexandre Delimoges
Mise en scène
Alexandre Delimoges
Avec
Anne Cangelosi
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Comédie Bastille
5 rue Nicolas Appert
75011
Paris
01 48 07 52 07
Jusqu’au 29 mai. Mardi à 19h

Thème

  • Une conférencière autoritaire, très professorale et vaguement désabusée, mais pleine d’humour, présente Le Radeau de la méduse, ce gigantesque tableau qui scandalisa les amateurs d’art et mit la monarchie de Louis XVIII dans l’embarras, avant de recevoir la médaille d’or du salon de 1819, et de faire de son auteur le maître du romantisme. 

  • Commencée en 1818, la célèbre toile met en peinture un épisode - le plus dramatique sans doute en raison du suspens qui l’habite - du naufrage tragique de la frégate La Méduse à quelques miles de la Côte et de Saint-Louis du Sénégal. 

  • C’est le moment où, après treize jours passés sur le radeau, ce qu’il reste des 147 personnes embarquées aperçoit au loin un navire et tache d’attirer son attention pour être secouru. 

  • Le radeau est alors jonché de cadavres, d’hommes malades ou blessés, et menacé par une énorme vague à l’arrière-plan.

Points forts

  • La précision de l’écriture, des informations et des observations de la peinture qui permettent de voir ce qu’on ne voit plus dans cette peinture utilisée partout et par tous jusqu’à saturation : la ligne de la lumière montante, le premier héros de la peinture occidentale sans nom et sans visage

  • Il faut saluer l’astuce qui consiste à avoir trouvé un fil conducteur innovant lorsqu’il s’agit de cette histoire de pouvoir et de marins : « Où sont les femmes ? »

  • Le rythme vif et enlevé emmène le spectateur de digressions en interprétations, bien au-delà des fameuses pyramides habituellement repérées sur la toile. On apprend même force détails sur l'identité des occupants de La Méduse et des modèles qui ont prêté leur visage ou leur corps à Géricault. 

  • Décryptant pas à pas les symboles du tableau, Anne Cangelosi révèle les enjeux artistiques, sociaux et politiques qui l’habitent, et qui expliquent l’émotion qu’il suscita.

  • La lumière, utilisée avec raffinement et intelligence, est un hommage éloquent et bienvenu aux clairs obscurs de la peinture de Géricault. 

Quelques réserves

  • Deux éléments présents auraient pu être davantage développés :

    • la question des femmes, censée servir de fil conducteur au propos et qui est évoquée certes via la cantinière et le sort que lui font subir les occupants du radeau, mais sans plus ;

    • mais surtout les quelques incises relatives à Jean-Pierre, aux papiers du divorce, qui introduisent le mystère du drame intime dans cette tragédie si connue, faisant un contrepoint.

Encore un mot...

  • Les conférences gesticulées sont en vogue. Sans en être tout à fait, ce spectacle, seul en scène artistique et historique, y ressemble tout de même, avec son ébauche d’interactions avec la salle, son humour et la masse des informations qu’il offre aux spectateurs. 

  • On révise au passage la succession des courants artistiques qui traversent le siècle décennie après décennie, on apprend une foule de choses sur la manière dont Géricault, ce jeune homme de 27 ans, organisait son travail, sur ses obsessions et ses limites, ainsi que sur les circonstances même du naufrage, prélude à la colonisation de l’Afrique de l’Ouest… et le tout sans s’ennuyer une seconde !

Une phrase

  • « On n’a pas toujours le public qu’on mérite. »
  • « Le romantisme dans l’art c’est montrer le drame humain. »

L'auteur

  • Comédien, metteur en scène, producteur et auteur passionné d’Histoire, Alexandre Delimoges dirige le théâtre “Le Bout et l’Ecole“ du one man show à Paris.

  • Il a reçu le Prix du “Meilleur Auteur“ au Festival d'Avignon 2018 pour Gustave Eiffel, en fer et contre tous. Spécialiste des Seuls en scène, il collabore régulièrement avec Anne Cangelosi, laquelle a reçu plusieurs Prix, dont celui du "Coup de Coeur" de l'Académie Française.

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