Marie Antoinette - Correspondances privées

Une Marie-Antoinette sans surprises
De
Evelyne Lever
Mise en scène
Sally Micaleff
Avec
Fabienne Périneau, seule en scène
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Le Lucernaire
53 rue Notre Dame des Champs
75006
Paris
0145445734
Jusqu’au 7 mai 2017: Du mardi au samedi à 18h30 // Dimanche à 16h

Thème

D’abord la scène reste dans le noir, assez longuement, puis on découvre enfin Marie-Antoinette renversée sur son canapé rose. Elle se redresse et commence un long monologue égrenant dates et  évènements. 
Elle se raconte. 

  • Vienne, princesse autrichienne : sa joie de midinette d’épouser bientôt le dauphin du « plus beau royaume au monde ». 
  • Versailles, dauphine puis reine en 1774 : sa solitude affective loin de sa famille autrichienne. Ses difficultés conjugales. Son amour impossible pour Axel de Fersen. Sa frivolité, ses dépenses, son inconséquence. Son agacement ou son incompréhension à la lecture des lettres moralisatrices de sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse. Son rêve de liberté à Trianon loin de l’étiquette contraignante. Son Hameau. Sa joie de recevoir quelques jours son frère, l’empereur Joseph. Son bonheur d’être enfin mère. 
  • Paris, d’octobre 1789 à 1793, reine détestée et digne : ses tourments devant la marche de la Révolution. Son inexpérience politique. Ses tentatives désespérées pour maintenir la monarchie de droit divin. L’échec de la fuite à Varenne. Ses rares soutiens. Ses rendez-vous avec Mirabeau et Barnave. Son affection et son respect  pour Louis XVI. Ses malheurs et sa tragédie.

Points forts

  • La comédienne, Fabienne Périnéau, a beaucoup de talents artistiques à son arc : elle est aussi dramaturge et auteur.
  • Ici, elle sert avec conviction, vivacité et émotion le texte d’Evelyne Lever. 
  • La qualité de sa présence sur scène est indéniable même si, parfois, sa voix est un peu faible.
  • La mise en scène : Sally Micaleff a pris le parti de l’intimité avec le public. Entre un canapé rose et un petit bureau, Fabienne Périneau/Marie-Antoinette évolue, lit, écrit et nous fait des confidences. 

Quelques réserves

  • Marie-Antoinette raconte son quotidien. Dommage qu’elle ne lise pas vraiment ses lettres. 
  • Dommage surtout qu’une voix off ne nous en fasse pas la lecture. Ainsi le public comprendrait mieux la place tenue par les fameuses lettres dans le spectacle.En effet, on saisit mal ce qui, dans le récit relaté par la comédienne, ressort, ou ne ressort pas, de la correspondance privée de Marie-Antoinette. Sauf pour les lettres de sa mère, annoncées par une clochette agitée dans les coulisses. 
  • Si la scansion des dates permet de suivre l’enchaînement des évènements, elle apporte un côté chronologique qui peut paraître un peu monotone. 
  • Le portrait «à l’eau de rose» de la jeune reine rappelle, hélas, les minauderies de la Marie-Antoinette de Sofia Coppola. ( Evelyne Lever, l’auteur, a conseillé Sofia Coppola pour sa Marie-Antoinette, film sorti en 2006).
  • Evelyne Lever ne s’est pas attachée à dévoiler une facette nouvelle, plus subtile, de son personnage. Son portrait de Marie-Antoinette est classique : elle adore le jeu qu’elle instaure à la cour, elle a des dettes, elle donne des bals, elle s’amuse. Puis, elle comprend ses erreurs, mais c’est trop tard. Et elle assume courageusement son destin tragique. 

Encore un mot...

Une Marie-Antoinette sans surprise. Mais comment dresser un portrait plus approfondi en 70 minutes ?

Une phrase

« Pourquoi faut-il se contraindre pour tout ? »

L'auteur

Spécialiste du XVIIIème siècle, Evelyne Lever a consacré plusieurs ouvrages à Marie-Antoinette :

Marie-Antoinette (Fayard 1991), C’était Marie-Antoinette (Fayard 2006), L’Affaire du collier (Fayard 2004), Marie-Antoinette, journal d’une reine (Laffont 2002), La Correspondance (Tallandier 2005).

Ici, le texte d’Evelyne Lever est une adaptation libre et documentée de la correspondance intime de Marie-Antoinette. Depuis l’année de son mariage à Versailles, en 1770, à celle de sa mort sur l’échafaud, le 16 octobre1793.

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