Oliver Twist

Une adaptation remarquable dans ce qu'elle a de bon
De
Shay Alon & Christophe Delarue
D’après le roman de Charles Dickens
Mise en scène
Ladislas Chollat
Avec
Nicolas Motet, Prisca Demarez, David Alexis, Benoît Cauden, Arnaud Léonard, Catherine Arondel, Gilles Vajou, Jeff Broussoux…
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Salle Gaveau
45-47 rue La Boétie
75008
Paris
01 49 53 05 07
Jusqu’au 31 décembre

Thème

Abandonné à sa naissance par sa mère, le petit Oliver Twist grandit dans un orphelinat, convaincu qu’il retrouvera un jour sa famille. Vendu à un couple de croque-morts, il s’échappe et finit par rejoindre dans les bas-fonds de Londres une bande d’enfants voleurs, protégés par un vieil avare, Fagin. Après de nombreuses mésaventures, Oliver finira par retrouver son grand-père, Mr Brownlow, un homme tendre et aimant.

Points forts

1) Ce roman de Dickens est un véritable conte de Noël ou un vrai conte de fée… sans fée. Un roman initiatique très prenant en tout cas, où un orphelin, qui a grandi dans un milieu qui n‘était pas le sien, sillonne le Londres interlope et fait des rencontres tantôt bonnes tantôt mauvaises, qui vont l’empêcher ou bien l’aider à retrouver ses racines. À force de persévérance et de courage, ce petit Mowgli perdu dans la jungle londonienne découvrira enfin qui il est. On comprend que cette histoire palpitante ait été si souvent transposée au cinéma, à la télévision et, une fois encore, au théâtre.

2) Ici l’adaptation de Christopher Delarue est très fine et bien cadencée, et la mise en scène de Ladislas Chollat, inventive et bien rythmée.

3) La troupe des acteurs-chanteurs-danseurs est d’un haut niveau. Avec une mention particulière à Nicolas Motet qui, dans le rôle-titre, fait merveille. Bien sûr, il est un peu plus âgé que son personnage, mais sa simplicité, sa candeur, son énergie et son bonheur évident d’être en scène en font un chef de troupe remarquable. Excellents aussi, Prisca Demarez (superbe Grizabella de « Cats » la saison dernière à Mogador) dans le rôle de Nancy, la bonne marraine du conte, et David Alexis qui compose un Fagin, équivoque et secret.

4) Les costumes signés Jean-Daniel Vuillermoz sont éblouissants. Décidément, après un César et un Molière, il s’avère l’un des très grands de la profession. Si les habits des nobles et des bourgeois sont foncés et classiques, il a véritablement créé une symphonie de couleurs claires, tannées, vieillies, patinées, pour le petit peuple. Il a osé des mélanges de teintes et de motifs, et il a eu raison, le résultat est superbe ! Avec sa palette, la misère est transcendée, et la pauvreté sublimée. Quel talent ! Il en donne aussi la preuve en ce moment au Théâtre La Bruyère avec la pièce « La Louve ».

5) Ce beau spectacle peut réunir toute la famille, les grands-parents, les parents et les enfants, très jeunes même. Chacun y trouvera son plaisir, son intérêt, sans avoir l’impression d’accompagner les autres.

Quelques réserves

1) Pas sûr que la salle Gaveau, prestigieuse salle de concert, soit le lieu idéal pour accueillir ce genre de grand spectacle. Le plateau semble étroit pour une troupe aussi nombreuse et des décors aussi mouvants. Quant à la circulation peu fluide entre la scène et les coulisses, elle gomme une part de la magie.

2) La représentation à laquelle nous avons assisté, une des premières, souffrait d’un vrai problème de son : comédiens criant dans leurs micros dans certaines scènes jouées, balance peu respectée dans les scènes chantées et dansées. Depuis, la situation s’est sûrement améliorée… On ne peut que le souhaiter.

Encore un mot...

Une adaptation nouvelle du roman de Dickens en musical, par et avec des artistes français. Troupe de premier ordre, costumes vraiment splendides, décors astucieux, bonne mise en scène bien rythmée. Mais une sonorisation imparfaite, en tout cas le soir où nous avons vu le spectacle, l’un des premiers.

Une phrase

Ladislas Chollat, le metteur en scène : « Chaque personnage de cette histoire court après un amour qu’il n’a pas reçu… Et chacun pense en vain que l’argent suffira à panser les plaies. Oliver est une exception : son rêve ne se traduit pas en chiffres. »

L'auteur

Certainement le plus grand romancier de l’époque victorienne, Charles Dickens (1812-1870) a beaucoup écrit pour les jeunes lecteurs. Un père joueur, couvert de dettes, et le petit Charles se retrouve à douze ans dans le monde du travail, collant des étiquettes sur des pots de cirage. Cette période d’un an marquera fortement son œuvre dans laquelle il décrit la société anglaise de son époque. « Les Aventure de Monsieur Pickwick », « Oliver Twist », « David Copperfield », « Les Grandes Espérances » et « Un chant de Noël » sont ses œuvres les plus célèbres.

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