Vipère au poing

Une adaptation très réussie d'un roman très sombre
De
Hervé Bazin
Mise en scène
Victoria Ribeiro
Avec
Aurélien Houver
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre du Ranelagh
5 rue des Vignes
75116
Parid
01 42 88 64 44
Jusqu'au 13 janvier: Du mercredi au samedi à 19h et le dimanche à 15h.

Thème

C’est donc une adaptation du roman d'Hervé Bazin, "Vipère au poing ». Ce roman, largement autobiographique, publié en 1948, raconte l’enfance de Jean, dit Brasse Bouillon, le narrateur, de ses deux frères, Freddie, dit Chiffe, et Marcel, dit Cropette, face à leurs parents: le père, juriste entomologiste, faible devant sa femme, dite Folcoche , aux méthodes d’éducation musclées et sadiques. Jean mène le combat contre sa mère avec haine et ruse, jusqu’aux tentatives d’assassinat qui se terminent à l’ avantage des enfants: ils sont enfin inscrits comme pensionnaires chez les Jésuites, qui remplacent avantageusement la série d’abbés-précepteurs, tous démissionnaires ou renvoyés par Folcoche. C’est une peinture très noire des relations familiales.

Points forts

1) L’atmosphère de haine dans cette famille étouffante est bien rendue dans cette pièce.

2) L’acteur, qui endosse tous les rôles, fait une remarquable prestation; il fait vivre le personnage de Brasse Bouillon, mais aussi tous les autres, avec réalisme et humour noir. 

3) Ce choix de présenter un seul acteur pour tous les personnages est surprenant au premier abord, mais c’est finalement une réussite: en 1h15, il ne lasse pas le spectateur. Le soir où j'y suis allée, Il a d’ailleurs été longuement applaudi à la fin du spectacle.

4) L’adaptation est réussie: les nombreuses coupures dans le roman laissent intacte la ligne directrice et rendent limpide le combat frontal entre le héros et sa mère.

5) La mise en scène est simple, mais elle évite la monotonie. Et l’arbre qui occupe la scène, le taxaudier, joue bien son rôle multiple de refuge, de siège, de point d’observation…

Quelques réserves

Il y en a peu, à partir du moment où on accepte de voir les cinq personnages de la famille, les abbés, la bonne, interprétés par un seul acteur. Au début, ce parti pris surprend, mais on s’y habitue, et le jeu remarquable d'Aurélien Houver fait de ce pari une réussite.

Encore un mot...


Voilà une adaptation réussie d’un roman cruel, qui nous plonge dans les horreurs d’une vie familiale faite de haine et de méchanceté.

Une phrase

« Grand-mère mourut. Ma mère parut. Et ce récit devient drame. »

L'auteur

Hervé Bazin, né en 1911 et mort en 1996, écrivit de nombreux romans, dont le premier fut, justement, « Vipère au poing ». Suivirent  "La Tête contre les murs », »La Mort du petit cheval », « Qui j’ose aimer ». « Le Cri de la chouette »... Il est aussi l’auteur de nouvelles et de poèmes. Il se maria quatre fois et eut de nombreux enfants. Il devint Président de l’académie Goncourt.

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