Voltaire Rousseau

De
Jean-François Prévand
Mise en scène
Jean-Luc Moreau et Jean-François Prévand
Avec
Jean-Paul Farré et Jean-Luc Moreau
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche Montparnasse
75 Boulevard du Montparnasse
75006
Paris
0145445021
du mardi au samedi à 19H, dimanche à 17H30

Thème

Jean-François Prévand a imaginé qu'un jour de 1765 Rousseau s'était rendu à Ferney, chez Voltaire, pour lui demander à lui, Voltaire, s'il était l'auteur d'un violent pamphlet anonyme, publié l'année précédente à Genève, et dont il était lui, Jean-Jacques, la cible. Tout y passe...

Points forts


1 Créée en 1991, cette pièce a été jouée pendant cinq ans avec succès. C'est dire qu'elle a quelques qualités...

2 C'est brillant et foisonnant : on va de Dieu au théâtre, en passant par la liberté, l'égalité, l'éducation etc...

3 Pas de contresens dans l'expression de la pensée des deux philosophes, Jean-François Prévand ayant eu la bonne idée de piocher abondamment dans leur oeuvre.

4 Cette nouvelle version donne une plus grande place aux hommes, avec toute leur fragilité, qu'aux idées. D'un point de vue théâtral, c'est un plus.

5 Pour les "anciens", c'est évidemment émouvant de retrouver les mêmes acteurs, dans la même pièce, vingt-trois ans après. Nous avons tous pris de la bouteille, et c'est comme un bon bordeaux, le breuvage gagne en arôme, en nuances...
Jean-Luc Moreau est bon dans le rôle d'un Jean-Jacques Rousseau torturé, rongé par lui-même et par sa vision apocalyptique du comportement des hommes, presque jamais en repos.
Jean-Paul Farré est encore un cran au-dessus, sachant exprimer avec une force parfaitement maîtrisée, tout ce que le personnage de Voltaire a de réaliste, de caustique, et d'infiniment drôle, à travers en particulier son art d'envoyer des piques dont Rousseau n'a, le plus souvent, pas conscience.
 

Quelques réserves


1 La pièce met assez longtemps à démarrer, jusqu'à ce que la chaleur humaine fasse contrepoids à une certaine sécheresse du débat d'idées. Mais lorsque le tout prend corps, soyez sans crainte, ça s'emballe et on ne sent plus le temps passer.

2 Je me pose quand même la question : Voltaire était-il vraiment aussi drôle, et à ce point pince sans rire ? Et Rousseau , aussi renfrogné, voire atrabilaire ?

Si vous avez une opinion là-dessus, n'hésitez pas à me faire connaître votre point de vue... 

 

Encore un mot...


Qui en seront trois :

1 C'est un texte très actuel. En particulier, en ceci qu'il montre admirablement ce que tout processus idéologique peut comporter de germes totalitaires. Le Rousseau de cette pièce est, mine de rien, un dangereux totalitaire de a vertu, prêt à semer, si j'ose dire, le désert dans la vie des gens. il faut l'entendre, par exemple,exprimer tout le mal qu'il pense des effets présumés maléfiques du théâtre.

2 Le moins qu'on puisse dire , c'est que le Rousseau présenté là n'est pas très sympathique. Mais à travers certaines de ses fulgurances, il est sans doute plus proche que Voltaire de la France d'aujourd'hui, en particulier dans sa manière de magnifier l'individu primitif et de charger la société de tous les maux et de toutes les responsabilités. Le mythe du"bon sauvage", vous vous en souvenez ?

3 Au fond, cette pièce représente pour la philosophie ce que "LE SOUPER" représente pour l'histoire. Aussi intéressante, aussi passionnante par moments. Brillante aussi, mais sans doute moins brillante.
 

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