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Bonne soirée !

Marion Rony

Mise en scène

Marion Rony

Avec

Pénélope Perdereau, Xavier Thiam, Julien Héteau, Salomé Mandelli

Notre recommandation

4/5

Infos & réservation

Funambule Montmartre

53, rue des Saules

75018

Paris

01 42 23 88 83

Jusqu’au 1er février 2026. Du mercredi au samedi à 21h. Dimanche à 18h.

Laura et Paulo retrouvent Maureen et Richard qu’ils ne connaissent pas pour un dîner partagé avec leurs enfants respectifs, Léo et Tony, qui n’arrivent pas...
Polis, les parents se sourient un peu, se méfient énormément, se jaugent et se jugent, puis échangent des petites phrases sarcastiques ou cruelles et boivent force verres... Les répliques claquent. Les couples se solidarisent ou pas selon le sujet, les mères comme les pères tantôt rivalisent, tantôt trouvent une complicité qui les surprend presque.
On parle des enfants, des professions des un.es et des autres, de leurs ambitions éducatives, des Schtroumpfs, de féminisme, des vertus des mélanges et de l’hybridation, de la presse ennemie qu’il faut lire quand même, de petits enfants, de gardes et de bonbons.
Et les enfants ne viennent toujours pas...

Classique, la situation est aussi la matrice idéale d’une comédie sociale à la fois drôle et percutante. Elle se livre, sans avoir l’air d’y toucher, à une analyse fine, caustique et réjouissante des enjeux affectifs et des conflits culturels qui peuvent déborder ceux qui, bon gré mal gré sont amenés à faire famille.
Cette autopsie des ambivalences familiales organisée autour des détails infimes qui fondent une atmosphère est distillée à un rythme étudié et avec beaucoup d’humour, portée par l’énergie communicative et la précision du jeu des interprètes.
Le débat sur les Schtroumpfs est désopilant mais pas seulement, il rappelle aussi à quel point les instruments éducatifs ou ludiques sont porteurs d’idéologie et de valeurs.
La mise en scène en plan qui fixe ce huis clos familial pourrait être étouffante, elle ne l’est pas et l’on ne s’ennuie pas une minute.

Pas vraiment.

Tout en se ressemblant structurellement, les familles ne sont jamais tout à fait semblables. Ici ce sont deux modèles qui s’affrontent : la « famille équipe » contre la famille traditionnelle. Du même coup, tout est prétexte à opposition.
Les ambitions des parents pour leurs enfants - un beau mariage, une situation professionnelle enviable ou le bonheur avant tout qui justifie tous les laisser aller et une forme d’emprise parentale dont on ne voit pas l’issue hors de la rencontre amoureuse - le snobisme des uns, la négligence parfois grossière des autres, les inévitables questions sur le gap repérable entre le féminisme théorique et les actes, toutes ces choses parfois minuscules témoignent des failles qui opposent des cultures familiales que l’on pourrait croire si proches.

Paulo : « Il en avait marre d’avoir des horaires, un bureau…
- Richard : … un salaire… »
Paulo : « Je n’ai pas écrit les Schtroumpfs, j’ai lu les Schtroumpfs toute ma vie et je suis féministe.
- Laura : oui, jusqu’à ce que voie une fille avec des poils sous les bras.
- Richard : Quand je veux savoir ce que pense l’ennemi, je lis le Figaro. »
Paulo : « C’est pas un jour pour s’engueuler.
- Richard : pourtant, on avait bien commencé… »
Maureen : « Après la rando, c’est mieux d’aller dormir à l’Opéra que de piétiner dans un musée. »

Marion Rony est une jeune comédienne, autrice et metteuse en scène qui a le vent en poupe. Elle a été interprète de nombreux spectacles et réalisé plusieurs mises en scène depuis 2008.
On la voit actuellement dans Pour quelques dollars de moins de Sotha, au Café de la gare à Paris.