Chroniques festivalières

Chronique festivalière du 23 juillet

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Bonjour à tous, 
Il est question d'enfance et de famille. il est surtout question de bonheur et dans la chaleur de l'été c'est une douce fraîcheur de l'âme.
Bonne promenade
Jean-Pierre Hané

 

HIPPOCAMPE – de Martine Waniowski

Caserne des pompiers – 9H30 – Relâche les 13 et 20 juillet

Avec : Amélie Patard, Fabien di Laboratore, Bernadette Ladener, ou Reda Brissel

900 cubes et des tiges de bois compose ce champ de jeu incroyable pour tous. On va voir se construite au fur et à mesure, des espaces, une ville, un monde qui va évoluer sur une journée. Un voyage sensoriel dans lequel tous les sens sont en éveil dès 4 ans.

POINTS FORTS
C’est tout simplement exceptionnel de créativité, de rêve et d’émotion, et tout est point fort tant la simplicité , l’absence de mots nous entraîne notre imagination vagabonde.
Ludique, enfantin , onirique, ce spectacle total a tout pour plaire. 

POINTS FAIBLES
On pourrait le regarder encore plus longtemps tant la variété des propositions est grande 

ENCORE UN MOT
C’est un ENORME COUP DE CŒUR sur ce festival que ce spectacle où danse, théâtre, manipulations d’objets, ombres s’entremêlent pour pousser notre imaginaire au plus profond du plaisir. Même en situation frontale , nous nous trouvons immergé au cœur de cette construction de jeux de cubes en bois. Géométrie, poésie, mathématique, imaginaire, enfance tout est jeu et éveil des sens. Un spectacle qui cultive et initie les plus jeunes à l’art d’être spectateur avec intelligence et sensibilité. Une réussite et un si beau moment de début de journée, ne le manquez surtout pas.

 

SUPER HEROS – De Jorge Padin

Alya, l’espace – 11H30 -relâches les 12,19,26 juillet

Mise en scène : Jorge Padin

Avec : Fernando Moreno 

Un enfant rêveur vit avec sa grand-mère qui a des petits moyens. Un technicien d’EDF vient  pour leur couper l’électricité. Cela enflamme l’imagination de notre rêveur qui va laisser exploser sa nature de super-héros pour sauver la maison de la terrible injustice de la situation… Nous sommes tous des super-héros, il suffit de laisser sortir le meilleur de nous-mêmes.

POINTS FORTS
La très belle originalité de ce spectacle avec un jeu masqué qui bouleverse notre imagination.
La mobilité et le langage corporel de Fernando Moreno qui s’offre l’exploit du don d’ubiquité dans une poésie enchanteresse ;
Une très belle bande sonore et une mise en lumière extrêmement soignée. 

POINTS FAIBLES
Ce sont les nôtres sur lesquels chantent les notes sensibles de conte initiatique 

ENCORE UN MOT
C’est un joli coup de cœur que ce spectacle qui a la particularité de n’être pas dialogué et de faire jouer uniquement la voix intérieure du personnage. Les apparitions masquées stimulent à la fois notre attention et nos émotions. La facture des masques est particulière et par une simple pause sur le visage fait émerger un corps. L’art du comédien dans sa simple expression exalte une universalité du langage du corps théâtral. Elle est aussi une petite leçon de philosophie de vie pour des enfants dès 7 ans. C’est plus que du divertissement, c’est une ode au courage et au dépassement de soi. On replonge avec délice avec cet enfant dans notre petit monde intime du jeu que nous cachions dans nos chambres laissant la place à notre imagination fertile et sans bornes, sans cesse renouvelée et nourri de merveilleux. Le monde s’émerveille quand l’enfant sommeille, il faut venir plonger dans le lac des songes où tous les mensonges se confondent et font place à une réalité transcendée. Bon voyage au cœur de vos pensées.

 

LA PROMESSE DE L’AUBE  - De Romain Gary – adaptation Franck Desmedt

PETIT LOUVRE (Templiers) - à 12H - Relâches : 12, 19, 26 juillet 

Mise en scène : Stéphane Laporte et Dominique Scheer

Avec : Franck Desmedt 

Un fils raconte son enfance et sa jeunesse dans l’amour et une foi inconditionnelle pour une mère extravagante, résolue, prête à tout pour son bonheur. Une femme de courage, d’audace (le passage sur le court de tennis est inénarrable). Il y raconte sa vocation, dont sa mère lui prédisait un avenir brillant d’écrivain, ses premières publications, puis ses premières expériences de jeune homme… Tout un récit haut en couleur au parfum de tendresse et d’amour.

POINT FORTS
L’éblouissante interprétation de Franck Desmedt
L’humour et la finesse de l’adaptation
Une mise en scène qui nous baigne immédiatement dans une atmosphère de bonheur
 

POINT FAIBLES
Aucun… bienheureusement 

ENCORE UN MOT 
C’est du grand art ! Franck Desmedt, en merveilleux conteur, nous emporte sur les traces de cet amour inconditionnel d’une mère pour son fils. Une relation fusionnelle au corps défendant du héros respectueux, aimant de cette légende qu’est sa mère. L’intelligence de la mise en scène, la délicatesse des images donnent un écrin à un diamant de comédien qui d’un rien, d’un regard, d’un geste esquissé avec cet œil pétillant d’enfant espiègle nous entraîne dans son sillage avec élégance et brio. Quel merveilleux voyage sur ce texte merveilleux.
Un parfum d’enfance et d’amour nous pénètre, comme la saveur sucrée des sucettes d’antan.
Emphatique me direz-vous ! Qu’importe le flacon, moi j’en ai eu l’ivresse ! Je vous la souhaite aussi délicieuse.

 

EN CE TEMPS-LA L’AMOUR – Gilles Segal

La luna – 18H – relâches les 12,19,26 juillet

Mise en scène Christophe Gand

Avec : David Brécourt 

Un voyage en train, dans un wagon plombé, vers une destination inéluctable, 7 jours de vie intense, de poésie, d'amour...

POINTS FORTS
Un texte puissant sur l'amour filial, la puissance de l'humour qui nous sauvera toujours de tout, au delà du chaos qui peut à tout moment survenir dans nos vies, dans l'Histoire. 

ENCORE UN MOT
David Brécourt nous transmet de façon organique, viscérale, violente parfois, déchirante mais toujours avec une sincérité vibrante. Ce couple, en dehors du temps, d'un père avec son fils qui, dans un coin du wagon, annihile le temps, l'espace pour ne donner place qu'à l'amour, l'existentiel, l'unique vibration de la vie qui se fait toujours la plus forte quand l'amour la traverse et la transperce. Ne pas dévoiler plus de ce spectacle mais vous encourager à le voir et vous fondre dans l'émotion de son interprète. Bouleversant d’humanité et de pudeur.

 

MARIE DES POULES – de Gérard Savoisien

La Luna – 18H30 – relâches les 10,17,24 juillet

Mise en scène : Arnaud Denis

Avec Béatrice Agenin et Arnaud Denis 

L'évocation sensible de la gouvernante de Georges Sand - Marie "des poules"- de son incroyable destin, de sa force et sa détermination à vivre un parcours exceptionnel et parfois douloureux au côté d'un être dont le cynisme cache un grande fragilité dans l'ombre de cet auteur et femme impressionnante qu'était Georges Sand.

POINTS FORTS
Arnaud Denis qui signe une mise en scène qu'on qualifiera de veloutée mettant en lumière ces deux personnages de l'ombre qui vont vivre une relation chaotique.
Béatrice Agenin est merveilleuse de sensibilité, de cocasserie, traversant les âges de ce personnage singulier avec une maestria et une humilité délicieuses.
Arnaud Denis, est l'élégance, le cynisme mais aussi la fragilité qui lui va si bien quand il nous l'offre avec pudeur. Très joli spectacle
doté d’une très belle scénographie.  

POINTS FAIBLES
Ce serait preuve de jalousie que de tenter de dénicher quoi que ce soit 

ENCORE UN MOT
Plongés au cœur du Berry, nous sommes immédiatement pris par cette petite berrichonne au caractère accommodant et naïf qui nous est offert par Béatrice Agenin. Auréolé de deux Molières, cette pièce est d’une très jolie facture qui laisse toute la place aux acteurs sur une palette de jeu formidable. Moins un biopic qu’une histoire dans l’Histoire à l’ombre d’un arbre imposant mais bienfaisant. Se cacher sous la ramure de ce chêne et trouver la fraîcheur qui manquait tant. « Quand le cœur parle il n’ouvre pas la bouche, il se prosterne ».