Chroniques festivalières

Chronique festivalière du 28 juillet

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Bonjour à tous,
Le cirque, la danse, Molière, le jeu masqué, tout nous invite au rêve et à la poésie qui nous permet de transcender un quotidien bousculé. Quel bonheur que ce voyage avignonnais.
Bonne lecture
Jean-Pierre Hané

 

LE BIBLIOTHECAIRE – de Marie-Hélène d’Amours

Alya – chapeau d’ébène – 11H45 – relâches les 12, 19, 26 juillet

Mise en scène : Marie-Hélène d’Amours et Hippolyte

Avec : Hippolyte

Paul-Emile est bibliothécaire et il nous accueille 20mn avant l’ouverture de son espace. Sérieux et appliqué, il voue une passion aux livres, une passion débordante et parfois débordée…

POINTS FORTS
Un circassien – comédien aux multiples facettes
Clown, théâtre acrobate, d’une fantaisie débridée 

POINTS FAIBLES
Ses faiblesses sont ce qui fait sa force et provoque notre admiration et notre rire

 ENCORE UN MOT
Venu du Québec, voilà encore un spectacle familial à recommander, tant l’univers est farfelu, tendre et touchant. Son rapport aux livres pousserait les plus récalcitrants à se plonger dans la lecture. Un spectacle réjouissant dont il ne faut pas se priver.

 

LA BETE ET LA BELLE– conte chorégraphique – de Guillaume Moura

Théâtre du centre – 16H50 – relâches les 12, 19, 26 juillet

Mise en scène par Guillaume de Moura

Avec : Marguerite Chaigne, Louise Corcelette, Pax

C’est avec un regard neuf que Guillaume Moura pose sa patte sur ce conte célèbre bien loin des clichés connus. On y parle, d’amour, de sensualité et de respect.
La découverte de soi et de la tolérance au regard de l’autre. 

POINTS FORTS
Un univers neuf, original, proche du fantastique.
Un regard qui touche bien aux questionnements de l’adolescence dans une esthétique soignée.

La jeunesse des interprètes fait la force du spectacle

POINTS FAIBLES
Je n’y ai pas prêté attention 

ENCORE UN MOT
Une atmosphère très particulière nous baigne à l’ouverture du spectacle dans cette adaptation du célèbre conte de la Princesse de Beaumont. Fantasmagorie ou conte initiatique, nous flottons entre deux mondes pour nous conduire au gré du texte conté sur une écriture et une lecture chorégraphiée. Hip-Hop , danse contemporaine ou néo-classique sont les composantes originales de ce spectacle. Le corps parle, s’exprime et vient sculpter des images autour des mots. Le geste sert de ponctuation à une narration finement ciselée dans un langage propre au conte. Une merveilleuse initiation à la danse contemporaine pour un jeune public (10 ans minimum) à qui tout parvient.
Intelligence de propos artistique, interprétation dansée de grande qualité, des corps qui parle au présent, une parfaite intégration de la tradition à la modernité.
Mariage des arts réussi à tout point de vue. Une excellente surprise.

 

LES GRENOUILLES DU BAIKAL – de Raphaële Volkoff

Théâtre des Bêliers – 17H25 – relâches les 12, 19, 26 juillet

Mise en scène : Aïda Azgharzadeh

Avec : Benoît Chauvin, Thomas Drelon, Amélie Manet et Raphaële Volkoff

Dans une société du futur Grisha , jeune homme bègue avec rencontre Sasha, qui souffre de problèmes de mémoire. Immédiatement entre eux c’est le coup de foudre. Mais la maladie de Sasha empire et pour la soigner un voyage vers le lac Baïkal va devenir l’objectif d’une guérison espérée par Grisha.

UN MOT
Fantaisie, fantastique et poétique sont les maîtres-mots de cette comédie sentimentale qui nous entraîne dans une fable douce et tendre aux accents de mélodies russes qui réchauffe le cœur avec une pointe de nostalgie. Le quatuor de comédiens compose avec équilibre leurs rôles avec une grâce lunaire et tonique. La mise en scène de Aïda Azgharzadeh se révèle aussi précise et délicate que les textes dont elle est l’autrice.

 

SOLAR – création collective de Utopik Family

Théâtre du Girasole – 15H30 – relâches les 11, 18, 25 juillet

Mise en scène : Stefan Lochau

Avec : Florine Nemitz, Coline Fassbind, Matteo Fantoni, Fabrice Bessire

Une petite place sur un village en bord de mer. Une galerie de personnages pittoresques aux histoires d’amour compliquées se croisent dans ce lieu de vie. Un couple de boulangers, une prostituée, un prêtre …une vingtaine de personnages évoluent et racontent leurs histoires mêlées sans mot dire. Tout est masqué, sans parole et tout nous atteint.

POINTS FORTS
Une originalité folle dans le propos qui nous atteint dès les premières images.
Un spectacle où notre imagination est toujours en mouvement.
Un travail corporel impressionnant, une interprétation pleine de brio. 

POINTS FAIBLES
Aucun, le silence est d’or et loin d’être un point faible c’est une qualité essentielle. 

ENCORE UN MOT
Pas une parole n’est prononcée dans tout le spectacle, seule une musique et un univers sonore circonstancié accompagnent les personnages. On comprend tout, on s’émeut autant qu’on rit.
Spectacle au langage corporel universel dont il faut souligner la maestria ; car au-delà des interprètes masqués entièrement dont les traits sont figés (ils ne sont que 3) on assiste à une galerie de caractères dont les traits de personnalités s’identifient grâce à un travail corporel impressionnant. Un spectacle étonnant qui raconte une histoire vécue, transcendé par le silence des émotions qui nous traversent. Une petite pépite singulière au cœur d’un festival où le mot règne en maitre. De quoi rester bouche bée.

 

36 CHANDELLES DANS LA MAISON DE MOLIERE – de Catherine Salviat

Théâtre Pierre de Lune – 19H45 – relâches les 11, 18, 25 juillet

Mise en scène : Serge Sarkissian

Avec : Catherine Salviat

C’est une visite guidée au travers de ses souvenirs à laquelle Catherine Salviat, sociétaire honoraire de la Comédie française nous convie. Anecdote de jeu, rencontres passionnantes, émotions, humour et tendresse jalonnent son parcours de comédienne heureuse et passionnée.

UN MOT
Catherine Salviat est à elle seule une déclaration d’amour au théâtre. Elle nous prend par la main et émaille ses souvenirs d’aphorismes et de bons mots d’auteurs glanés ça et là comme des madeleines de Proust. Que dire de plus, si ce n’est que c’est régal que d’être ses invités.
L’hôtesse est accueillante, réservez vite à l’auberge. 

 

MOLIERE UN SOIR – montage-hommage de Christophe Mory

Théâtre Buffon – 20H séance unique.

Avec : Catherine Salviat, Béatrice Agenin, Charlotte Adrien, Eva Rami, Sarah Mesguich, Pierre Forest, Benjamin Egner, Daniel Mesguich, Brice Hillairet, Philippe Maymat, Laurent Montel, Christophe Mory

UN MOT
Christophe Mory nous invite à traverser la vie de Jean-Baptiste Poquelin en compagnie d’une dizaine d’acteurs venus prêter leur talent en illustrant par des scènes de son répertoire. Des moments délicieux dont la scène Célimène-Arsinoé du Misanthrope par Béatrice Agenin et Catherine Salviat, la présence gracieuse de Brice Hillairet, deux Don Juan de choix avec Daniel Mesguich et Benjamin Egner et tous les autres camarades aussi brillants les uns que les autres. Un moment unique dont nous sommes bien fiers d’en avoir été les spectateurs.