Les trois mousquetaires : d’Artagnan

Nouvelle adaptation des Trois Mousquetaires. Elle comportera deux volets. Le premier, sous-titré d’Artagnan est une vraie réussite…
De
Martin Bourboulon
Avec
François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï, Eva Green …
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

1627. Le roi Louis XIII ( Louis Garrel) règne sur un royaume à la fois déchiré par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre. Naïf, inexpérimenté et détesté par le cardinal de Richelieu (Eric Ruf), le jeune souverain, marié à Anne d’Autriche (Vicky Krieps) ne peut compter que sur son corps d’élite, les Mousquetaires, constitué entre autres d’un trio de bretteurs sans pareil :  Athos (Vincent Cassel), Porthos ( Pio Marmaï) et Aramis ( Romain Duris). Mais voilà  qu’ils vont être rejoints par d’Artagnan, un jeune épéiste idéaliste et fringant, tout juste débarqué de sa  Gascogne natale (François Civil).

Les quatre vont bientôt ne plus faire qu’un.  Du Louvre au Palais de Buckingham, des bas-fonds de Paris à La Rochelle, le film va virer à l’épopée, exaltante (tout le temps), drôle (par moments) et grave (quand il va s’agir de  sauver l’honneur de la Reine dans l’affaire des ferrets). Et puis, bien sûr, comme dans  le roman, au centre de l’histoire, il y aura des femmes. Outre la reine (Vicky Krieps), l’irrésistible et pragmatique Constance Bonacieux ( Lyna Khoudri), et la dangereuse et perverse Milady ( Eva Green).  

Points forts

  • L’idée d’adapter Les Trois Mousquetaires vient de Dimitri Rassam. Fan, depuis son enfance, du roman de Dumas, le producteur se lance, un jour de décembre 2019. Au cours d’un déjeuner avec Martin Bourboulon dont il est l’ami depuis 20 ans, il lui propose de réaliser  son projet. Le cinéaste accepte, à condition que le film soit tourné en décors naturels.  
  • Pour adapter le roman, Martin Bourboulon  (Papa ou maman, Eiffel…) fait appel à deux as en la matière, les scénaristes Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patelière. Le tandem (Le Prénom), pour lequel Les trois Mousquetaires représente un fantasme, et Dumas, un « Spielberg littéraire », se met au travail. Il s’immerge dans le XVII°siècle, fait un travail de recherche sur les méthodes de travail de Dumas et propose un scénario en deux volets. Le duo a deux références en tête : Indiana Jones et Cyrano de Bergerac.
  • Martin Bourboulon prépare son casting idéal. Pour lui, Romain Duris, acteur caméléon sachant tout jouer, serait parfait dans le rôle du séduisant Aramis ; avec sa personnalité généreuse, joyeuse et truculente, Pio Marmaï serait idéal en Porthos ; un peu vieilli, Vincent Cassel composerait un sublime Athos, solitaire et ténébreux. Pour le rôle du flamboyant, insupportable et charmant d’Artagnan, le cinéaste n’en voit également qu’un : François Civil, le jeune acteur qui monte et dont la justesse de jeu et la vitalité le fascinent. Fait exceptionnel, aucun des comédiens pressentis par le cinéaste ne manquera à l’appel. 
  • Le même « miracle » se produit pour le casting féminin. Eva Green accepte d’être Milady de Winter, Lina Khoudry, Constance, et Vicky Krieps, la reine.  
  • Pour finir de mettre tous les atouts dans sa manche, la production décide de ne lésiner sur rien. Il va falloir 5 200 figurants, 600 chevaux, 2000 costumes, plus de 900 techniciens et un tournage étalé sur dix mois et 50 sites répartis dans 11 départements ?… Elle accepte tout ! Le coût total de l’entreprise atteindra finalement 72 millions d’euros. A en juger par le résultat du premier volet, cette somme faramineuse a été bien employée.

Quelques réserves

Mis à part quelques rares passages un peu trop austères (mais, précisons-le, comme l’était aussi, par moments, le roman de Dumas),  excepté aussi le fait d’avoir fait de Porthos un charmeur ambigu (cela n’ajoute rien à la séduction dont, dans son roman, Dumas avait déjà paré ce personnage), aucune réserve. Au contraire !

Encore un mot...

Après l’injuste demi-échec d’Astérix de Guillaume Canet, victime d’une cabale inexplicable sur les réseaux sociaux ( 4,5 millions de spectateurs au lieu des 6 à 7 millions espérés), Les Trois Mousquetaires sera-t-il enfin la superproduction française qui dopera la fréquentation des salles de cinéma de l’Hexagone? Tous les feux sont au vert. Le scénario et les dialogues sont enlevés et malins ; la réalisation, audacieuse, fluide, trépidante et spectaculaire (les plans séquences sont époustouflants) ;  l’interprétation, sensationnelle et réjouissante ; le ton, tour à tour, grave et léger, comique et dramatique, joyeux et malicieux .

Les costumes, somptueux et les décors, tous naturels - ici, pas de carton-pâte !-  ajoutent encore au réalisme et à la magnificence du film. Et puis, et puis, bien sûr, qui lui a servi de socle, le roman de Dumas. Un chef d'œuvre de 900 pages enivrantes et passionnantes, qui célèbre, en vrac, le courage, l’honnêteté, la fidélité, et la fraternité. Un chef d'œuvre qui, depuis sa publication, en feuilleton dans le journal Le Siècle en 1844, n’a cessé de caracoler en tête des romans d’aventure préférés des Français et qui retrouve, ici, panache et jeunesse. On attend la suite avec impatience. Il va falloir patienter : Milady est  prévu pour le 13 décembre prochain.

Une phrase

« Le film de cape et d’épée tel qu’on se l’imagine fait appel à des films des années 60 et 70 qui nous ont fait rêver. Mais ce n’est pas un genre qu’on renouvelle si fréquemment. Il y avait donc une certaine responsabilité à le faire aujourd’hui. 

Certaines thématiques des Trois Mousquetaires, comme la camaraderie ou la trahison, sont totalement intemporelles. Mais je vois aussi ce film comme un grand film d’aventures » ( Martin Bourboulon, réalisateur)

L'auteur

Il a eu beau tourner comme acteur dans quelques films comme en 1999 dans  Ma petite entreprise de Pierre Jolivet, Martin Bourboulon est un homme dont la place favorite se situe derrière la caméra. Homme discret, il ne communique ni sur son âge ni sur sa formation. Tout juste sait-on qu'il est le fils du producteur Frédéric Bourboulon et qu'il a appris son métier de réalisateur en assistant d'abord Mathieu Kassovitz sur le tournage des Rivières pourpres (en 2000) puis Jonathan Demme sur The Truth about Charlie (en 2002), puis encore Jean-Paul Rappeneau sur  Bon voyage (en 2003). C'est à cette époque qu'il tourne son premier court-métrage, Sale hasard  qui lui vaut d’être sélectionné au festival du film policier de Cognac.

Dans ce format suivra notamment en 2007, Emprise. Pour s’ouvrir à d'autres horizons et explorer d'autres techniques, le cinéaste se lance dans le film publicitaire. Orangina, Adidas et Domus lui doivent quelques-unes de leurs meilleures pubs. Parallèlement en 2007, ce boulimique de pellicule intègre l'équipe des Guignols de l'info. En 2013 il réalise son premier long-métrage. C'est Papa et maman. Coup d’essai, coup de maître : écrit par Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière  (auteurs du Prénom), le film cartonne avec près de 3 millions d'entrées. Deux ans plus tard, en toute logique il sort Papa et maman 2. Avec, devant la caméra, les deux mêmes comédiens vedettes Marina Foïs et Laurent Lafitte, et à l’écriture, le même tandem de scénaristes.

En 2021, il se lance dans le film d’époque avec Eiffel avec Romain Duris qui obtient un joli succès public.  

Produit par Pathé, Les Trois Mousquetaires : d’Artagnan qui sort cette semaine  est le premier opus d’un diptyque, dont le second (sortie prévue en décembre prochain)  s’intitulera Milady. Ces deux films ont bénéficié d’un budget colossal : 72 millions d’euros, ce qui  leur vaut de se classer dans le peloton de tête des plus grosses productions du cinéma français de 2023.

Commentaires

Dark Vador
ven 19/05/2023 - 18:41

J'aime bien "l'idée" de Dimitri Rassam ; c'est vraiment original d'adapter ce roman de Dumas à la trame mille fois racontée. Moi aussi, j'ai une idée incroyable : c'est l'histoire d'un gars avec un sabre laser... Soyez sérieux, Messieurs les cinéastes, vous pouvez trouver mieux comme épopée. Vous creuser un peu la tête, ça vous tente ?

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