A voir au cinéma cette semaine

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4/5

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  • Rebuilding de Max Walker-Silverman - Avec Josh O’Connor, Meghan Fany, Kali Reis…

A l’Ouest des Etats-Unis, dans le Colorado, les incendies s'enchaînent. Ils sont ravageurs. Parmi les victimes, Dusty Fraser (Josh O’Connor). En pleine force l’âge, ce cow-boy, taiseux et solitaire regarde, impuissant, son ranch finir de brûler. Il est anéanti. Que faire? Il vit désormais seul, séparé de sa femme, Ruby (Meghan Fany) et de sa fille Callie-Rose (Lily la Torre) qu’il garde pourtant de temps en temps. Profondément attaché à sa terre et surtout à sa fille, il décide de tout recommencer sur le lieu même du désastre. Installé provisoirement dans une des roulottes d’un campement de fortune attribué par l’État, il finit, au fil des semaines, par tisser des liens avec ses voisins, des gens démunis eux aussi. Une solidarité naît, qui va l’aider à cicatriser ses plaies et à prendre un nouveau départ…        

Comment se reconstruire quand on a tout perdu ? C’est la question qui est au centre de ce récit bouleversant qui aimante le regard, du premier au dernier plan, sans tomber une seule seconde dans l’ornière habituelle de ce genre de film, à savoir le mélo. Dans ce Rebuilding (son deuxième long métrage), l’américain Max Walker-Silverman n’a fait aucune concession. Il a refusé tout pathos et toute surenchère d’images et de dialogues. Simple et limpide, d’une rare économie de moyens, sa mise en scène nous laisse autant capter la vérité de ses personnages que pénétrer la beauté sauvage des paysages. En son centre, un Josh O’Connor sublime de retenue et de présence. On n’exagèrera pas si on prétend que ce Rebuilding, présenté à Deauville cette année, relève du chef d'œuvre.

Recommandation : 5 coeurs

Dominique Poncet

 

  • L’Agent secret de Kleber Mendonça Filho - Avec Wagner Moura, Gabriel Leone, Maria Fernanda Cândido…

Brésil, 1977. Marcelo (Wagner Moura) est un homme au passé trouble qui arrive dans la ville de Recife où le carnaval bat son plein. Dans cette ambiance de fête et d’apparente insouciance, il vient retrouver son fils et espère construire une nouvelle vie. Mais ses projets sont bientôt mis à mal par des menaces de mort qui planent au-dessus de sa tête…

Présenté en compétition lors du dernier Festival de Cannes, L’Agent Secret a été particulièrement remarqué et s’est logiquement imposé au palmarès avec deux prix. D’un côté, celui de la mise en scène. De l’autre, celui d’interprétation masculine pour son comédien principal, l’épatant Wagner Moura. Un sacre que beaucoup jugeront mérité mais qui semble néanmoins un peu excessif au regard de ce film un peu trop dense et qui a tendance à partir dans trop de directions différentes. Maîtrisé, mais frôlant l’écœurement par moments, L’Agent Secret n'est pas tout à fait le chef-d’œuvre de la carrière de Kleber Mendonça Filho qui a tout de même fait mieux par le passé.

Recommandation : 4 coeurs

Antoine Le Fur

 

  • Le Chant des forêts de Vincent Munier - Documentaire

C’est l’histoire d’un homme, Vincent, à qui son père, Michel, naturaliste a transmis sa passion en l’initiant à la beauté et aux mystères de la nature dès l’âge de douze ans, et qui s’apprête aujourd’hui à initier, à son tour, son propre fils, Simon…Vincent, Michel et Simon : ils sont trois, à l’écran, de générations différentes, qui nous emmènent  découvrir avec eux la splendeur et les mystères de la forêt des Vosges, ses silences nocturnes, percés de bruits énigmatiques, et ses petits matins baignés de multiples chants d’oiseaux dont celui de l’un des plus rares désormais sur la planète,  le grand Tétras. Des aubes , aussi, résonnant de ces traces sonores que laissent également à leur passage toutes sortes d’animaux, des plus malicieux, comme les écureuils, aux plus majestueux, comme les cerfs…

Le chant des forêts est un documentaire sensible conçu comme une ode à la nature et aux animaux qui la peuplent, en toute liberté. On imagine la patience qu’il a fallu à Vincent Munier (qui avait co-signé avec Marie Amiguet La Panthère des neiges) pour le réaliser. C’est sans doute la raison pour laquelle il l’a ensuite monté selon un rythme lent, qui, parfois, semble même relever d’un rituel solennel. Quand elle est si magnifique et si mystérieuse, la beauté se mérite…

Recommandation : 3 coeurs

D. Poncet

 

  • L’âme idéale  de Alice Vial - Avec Jonathan Cohen, Magalie Lépine Blondeau, Florence Janas…

Elsa (Magalie Lépine-Blondeau) a quarante ans et travaille dans une unité de soins palliatifs. Dévouée à son métier, elle a tiré un trait sur sa vie sentimentale en raison d’un don un peu particulier qui l’empêche de garder ses relations amoureuses : elle peut voir et parler avec des personnes décédées. Un soir, à la suite d’un accident, elle fait la rencontre d’Oscar (Jonathan Cohen), dont elle tombe sous le charme. Mais la jeune femme réalise que son histoire d’amour n'est peut-être pas aussi réelle qu’elle ne le pense…

Il y a des premiers films dont il serait bien dommage de passer à côté. L’âme idéale d’Alice Vial est de ceux-ci. Comédie romantique teintée de fantastique, ce long-métrage délicieusement singulier ne ressemble pas vraiment à ce que le cinéma français peut proposer d’habitude. Drôle et émouvante sans jamais être larmoyante, cette histoire d’amour et de fantôme n’est évidemment pas sans rappeler certains films iconiques comme Ghost de Jerry Zucker. Surtout, L’âme idéale arrive à fonctionner à merveille grâce à son duo d’acteurs qui sonne comme une évidence. Pour son premier rôle en France, la Québécoise Magalie Lépine-Blondeau fait des étincelles face à un Jonathan Cohen impeccable en amoureux de l’au-delà. La belle surprise cinématographique de cette fin d’année !

Recommandation : 4 coeurs

Antoine Le Fur

 

  • L’amour qu’il nous reste de Hlynur Pálmason - Avec Saga Garòarsdóttir, Serri Gudnason…

 Aujourd’hui. Sur une côte déserte d’Islande. Anna est une jeune femme artiste. Magnus, un marin pêcheur. Tous les deux ont trois enfants pré-adolescents et une maison non loin de la mer dans une lande envahie d’herbes folles et balayée par le vent. Ils vivent désormais séparés, ce qui n’empêche pas Magnus de venir souvent lui rendre visite, à elle et à ses enfants. Mais le temps use les sentiments et Anna s’éloigne de plus en plus de son mari. Désemparés, les enfants s'acharnent à tirer des flèches sur un épouvantail évoquant un chevalier. La famille ne va pas pour autant voler en éclat. Car à travers les discordes et les exaspérations, de la place reste ici pour de doux sentiments…

Après deux sélections à Cannes (Un jour si blanc à la Semaine de la Critiques en 2019 et Godland à Un Certain Regard en 2022), le cinéaste islandais Hlynur Pálmason est revenu cette année sur la Croisette à Cannes Première, avec L’Amour qui nous reste, une comédie douce amère sur ce qui persiste de sentiments, notamment de respect et de nostalgie, dans une famille, après son lent délitement. D’une mise en scène simple mais jamais attendue, l’amour qui nous reste émeut par la tendresse qui y circule, malgré l’amour qui s’y enfuit. 

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

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