A voir au cinéma cette semaine

Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Et aussi

  • Les rêveurs de Isabelle Carré - Avec Isabelle Carré, Tessa Dimond Janod, Melissa Boros…

Isabelle ( Isabelle Carré), comédienne, est amenée à animer des cours d’écriture à des ados en grande détresse psychologique internés à l’Hopital Necker. A leur contact, elle voit remonter à la surface ces mois où, à quatorze ans, elle fut elle-même internée dans ce même établissement après une tentative de suicide. Lui reviennent, aussi, ses souvenirs d’enfant fragile délaissée par des parents inconscients de leur égoïsme et les blessures amoureuses de sa pré-adolescence idéaliste et rêveuse. Petit à petit, elle en viendra à expliquer comment le théâtre a réussi à l’apaiser et la rendre enfin heureuse…

Pour son premier passage au grand écran en tant que réalisatrice, Isabelle Carré, la comédienne que l’on sait, choisit d’adapter son premier roman, un récit autobiographique où elle révélait, à sa façon, poétique, douce et sincère, son difficile parcours de vie, jusqu’à ce qu’elle découvre, en fin d’adolescence sa vocation de comédienne. Transposé à l’écran, Les Rêveurs donne lieu à un film qui bouleverse  par son intelligence, sa pudeur, sa poésie et aussi son réalisme (ici, ces deux termes ne sont pas antinomiques).  Non seulement il est très réussi sur tous les plans (scénario, mise en scène, photo, cadrage, montage, rythme,  distribution, musiques additionnelles aussi…), mais il parvient à dépasser le cadre autobiographique (pourtant passionnant), pour alerter sur la fragilité mentale de la jeune génération. Lumineux et nécessaire. 

Recommandation : 4 coeurs

Dominique Poncet

 

  • Kika d’Alexe Poukine - Avec Manon Clavel, Ethelle GonzalezLardued, Makita Samba…

Kika, assistante sociale (Marion Clavel) vit assez sereinement sa vie de femme mariée, mère d’une petite Louison .Jusqu’au jour où ayant eu un coup de foudre pour un homme réparateur de vélos , elle plaque tout et s’installe avec lui. Très vite elle tombe enceinte. Son bonheur ne dure pas longtemps: son nouvel amoureux meurt subitement et la galère financière s’installe.  Manon  plaque son boulot chronophage et mal payén et  s’initie, tant bien que mal, au métier de « dominatrice ». Elle va finir par s’investir totalement  dans le monde du BDSM, avec humour mais aussi désespoir….

Après des documentaires remarqués ( Sans frapper, Sauve qui peut…) la réalisatrice française Alexe Poukine passe à la fiction. Avec un drame qui va comme un gant à cette cinéaste qui n’aime rien tant qu’exploiter la veine du réalisme social , celui d’une jeune femme qui se voit confrontée à la précarité et choisit de devenir travailleuse du sexe dans une société de plus en plus… puritaine. Pour cette première  expérience, la cinéaste fait preuve d’un doigté étonnant : elle  parvient à ne jamais tomber ni dans le misérabilisme, ni dans le voyeurisme, arrive au contraire à parler de ce métier mal connu avec tendresse et émotion, avec humour aussi parfois, et sans jamais aucun jugement, ni pour celles qui exercent ce travail, ni pour ceux qui y ont recours. Dans le rôle-titre, Manon Clavel,  est sensationnelle d’aisance, de naturel et de justesse . Intense, attachant et singulier.

Recommandation : 4 coeurs.

D. Poncet

 

  • L’Incroyable femme des neiges de Sébastien Betbeder - Avec Blanche Gardin, Philippe Katerine, Bastien Bouillon…

Coline Morel, inlassable exploratrice du Pôle Nord (Blanche Gardin) perd pied. Il y a de quoi.Après des années passées à traquer ce yéti auquel elle croit dur comme fer envers et contre tous, elle s’est faite licencier de son job et quitter par son compagnon. Sans autre solution elle regagne, dans le Jura, son village natal où vivent ses deux frères, Basile et Lolo (Philippe Katerine et Sébastien Bouillon) . Mais là non plus, rien n’ira bien. Très vite elle se sent étrangère. Le mal des neiges la reprenant, elle repart pour de nouvelles aventures dans ce Groenland peuplé d’Inuïts, qui est devenu pour elle comme une terre d’asile, la seule où elle va pouvoir se débarrasser de son lourd secret…

Pour son neuvième long métrage, Sébastien Betbeder (Debout sur la montagne, Tout fout le camp…) revient sur les territoires du Pôle Nord  qui lui avaient déjà inspiré en 2016 Le voyage au Groenland . Mais s’il est encore une fois loufoque, le ton a changé. Il est beaucoup plus grave pour ce nouvel opus  qui traite du déracinement et évoque  par ailleurs le mode de vie des inuïts, avec le sérieux d’un documentaire. Astucieusement écrit, le scénario qui ménage des séquences drolissimes, se charge en émotion au fur et à mesure de son déroulement. Philippe Katerine et Bastien Bouillon (méconnaissable)  sont parfaits. Habituée à faire rire, Blanche Gardin est un peu moins à l’aise dans les scènes dramatiques. Mais le voyage vaut le coup. Distrayant et intéressant. 

Recommandation: 3 coeurs

D. Poncet

 

  • Le gang des amazones de Mélissa Drigeard - Avec Izïa Higelin, Mallory Wanecque, Lyna Khoudri…

 A la fin des années 80, cinq amies d’enfance de la région d’Avignon, toutes dans la galère et malmenées par la vie, décident, pour s’en sortir, de cambrioler des banques. Déguisées en hommes pour ne pas être reconnues, elles vont commettre sept braquages en quelques mois : cinq Crédit agricole, un Crédit lyonnais et une agence d’intérim. Total du butin: près de 300 000 euros. Mais ce genre d’activité ne supporte pas l’amateurisme. De moins en moins sur leurs gardes, les cinq du gang se feront arrêter, les unes après les autres, avant de commettre leur huitième casse. Elles purgeront toute une peine de prison préventive avant d’être libérées sous condition pour bonne conduite. Aucune ne récidivera…

Pour son quatrième film, Mélissa Drigeard s’empare de l’histoire d’un gang de filles qui avait défrayé la chronique dans les années 89 et 90… Une histoire vraie et passionnante, un casting impeccable emmené par Lyna Khoudri, Izïa Higelin et Mallory Wanecque … Le gang des amazones était très attendu. Si on le regarde avec intérêt et plaisir (le scénario, cosigné de la réalisatrice et de son complice de toujours,Vincent Juillet, alterne scènes de braquages et séquences de vie  familiale avec un indéniable savoir-faire ), il laisse, une légère déception, la faute, sans doute, à un montage qui lui enlève relief et ressort. A voir, pourtant, pour la performance des comédiennes, pour l’histoire aussi, édifiante, sur les motivations de la délinquance féminine,.  

Recommandation:  3 coeurs

D. Poncet

 

  • On vous croit de Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys - Avec Myriem Akheddiou,
    Laurent Capelluto, Natali Broods

Alice (Myriem Akheddiou) est mère de deux enfants. Aujourd’hui, elle se retrouve dans le
bureau de la juge (Natali Broods) et il y a urgence. Son objectif est clair : défendre ses enfants
et les protéger de leur père (Laurent Capelluto), qu’ils ne souhaitent plus voir. Chaque minute
compte...
Voici certainement l’un des films les plus forts de 2025. Impressionnant de maîtrise et de
tension, On vous croit n’est pas sans rappeler Jusqu’à la garde de Xavier Legrand. Sauf que
le film du tandem Charlotte Devillers / Arnaud Dufeys se passe presque intégralement dans le
bureau d’une juge confrontée à un choix épineux. Comment protéger au mieux cette mère et
ses deux enfants ? Drame d’une grande puissance porté par l’incroyable Myriem Akheddiou,
On vous croit est de ces films qui laissent des traces et qui ne s’oublient pas de sitôt.

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Six jours, ce printemps-là de Joachim Lafosse - Avec Eye Haïdara, Damien Bonnard,
    Emmanuelle Devos… 

Sana (Eye Haïdara) est une jeune mère célibataire qui se bat pour assurer le meilleur avenir à
ses deux fils. Pour les vacances de printemps, elle décide de leur offrir quelques jours de
vacances loin de leur quotidien. Mais son projet tombe à l’eau et elle décide de séjourner avec
les siens, en cachette, dans la villa luxueuse de son ancienne belle-famille sur la Côte
d’Azur…
Il y a une profondeur évidente dans le cinéma de Joachim Lafosse (L’Économie du couple,
Les Intranquilles…). Derrière une apparente simplicité, le cinéaste belge réussit à saisir la
complexité de personnages à qui la vie ne fait pas toujours des cadeaux. Malgré une mise en
scène assez ordinaire, Six jours, ce printemps-là demeure un film dont l’émotion est palpable
du début à la fin. Juste semble être le mot qui définit le mieux ce long-métrage,
remarquablement interprété par l’épatante Eye Haïdara dans l’un de ses meilleurs rôles.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Les Aigles de la République de Tarik Saleh - Avec Fares Fares, Lyna Khoudri, Zineb
    Triki… 

Georges Fahmy (Fares Fares) est l’acteur le plus adulé d’Égypte, qui se retrouve contraint par
les autorités du pays d’incarner le rôle du président Sissi dans un film à la gloire du leader.
Plongé dans les cercles étroits du pouvoir, le comédien se retrouve à jouer un jeu dangereux
lorsqu’il entame une liaison avec Suzanne (Zineb Triki), la femme du général qui supervise le
film…

Présenté en compétition lors du dernier Festival de Cannes, Les Aigles de la République est
reparti bredouille de la Croisette. Une injustice ? Pas vraiment puisque si le nouveau film de
Tarik Saleh (Le Caire Confidentiel, La Conspiration du Caire…) est assez réjouissant dans sa
première partie avec son discours ironique sur la société égyptienne, il se révèle décevant par
la suite. La faute à un scénario paresseux et un problème de rythme évident. Un film mineur
dans la carrière du cinéaste.

Recommandation : 2 cœurs

Antoine Le Fur

Ajouter un commentaire

Votre adresse email est uniquement visible par Culture-Tops pour vous répondre en privé si vous le souhaitez.

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Vous pourriez aussi être intéressé