A voir au cinéma cette semaine

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3/5

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  • L’Inconnu de la Grande Arche de Stéphane Demoustier - Avec Claes Bang, Sidse Babett Knudsen, Xavier Dolan… 

En 1983, l’architecte danois Johan Otto von Spreckelsen (Claes Bang) remporte le concours pour imaginer la Grande Arche de la Défense, projet phare de la présidence de François Mitterrand (Michel Fau). Quasiment inconnu, cet homme se retrouve propulsé du jour au lendemain à la tête d’un chantier pharaonique et doit composer tant bien que mal avec la complexité du réel et les aléas de la vie politique…

Stéphane Demoustier est certainement l’un des réalisateurs français les plus intéressants. Après deux longs-métrages qui étaient principalement centrés sur des femmes (La Fille au bracelet et Borgo), il s’attache ici à brosser le portrait de ce fameux inconnu de la Grande Arche qui donne son nom au film, Johan Otto von Spreckelsen. Nul besoin d’être un passionné d’architecture pour apprécier cette histoire assez incroyable sur la notion de création et du rapport de l’Homme avec l’Art. Maîtrisé et rigoureux, ce nouveau film de Stéphane Demoustier offre l’un de ses plus beaux rôles au comédien danois Claes Bang. Vers un futur César du meilleur acteur ? Affaire à suivre…

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • T’as pas changé de Jérôme Commandeur - Avec Vanessa Paradis, Laurent Lafitte, François Damiens, Jérôme Commandeur…

Au décès de Michel, leur vieux pote de lycée, Hervé ( Laurent Lafitte), Maxime (François Damiens), Jordy (Jérôme Commandeur) et Anne ( Vanessa Paradis) décident d’organiser une fête qui rassemblerait tous leurs anciens copains de classe. Une bonne idée? C’est oublier qu’ils n’eurent pas toujours  un comportement fraternel à l’égard de ces camarades de classe. Oublier aussi que cette fiesta va les mettre face à eux-mêmes et à la médiocrité de leur vie de nouveaux « quinquas », très éloignée de celle dont ils rêvaient dans les années 90. Les retrouvailles s’annoncent délicates. La confrontation avec le passé aussi…

Pour son troisième long-métrage, l’humoriste Jérôme Commandeur explore la nostalgie de la jeunesse et les chagrins et regrets des adultes au mitan de leur vie. Il s’offre un casting haut de gamme. Laurent Lafitte est à la fois marrant et émouvant en chanteur ringard bloqué sur les années 90 ; François Damiens, touchant en cocu même pas magnifique, et Vanessa Paradis, désarmante de fragilité en chirurgienne blessée par la vie, le cinéaste s’octroyant un rôle où lui aussi excelle : celui d’un jeune quinqua trop gentil mal dans ses baskets. Si T’as pas changé souffre d’un manque de fluidité (parfois trop abrupts ou trop rapides, surtout au début, les allers et retours entre les années 90 et aujourd’hui, peuvent désarçonner le spectateur), il n’en reste pas moins un film sympathique et chaleureux, sincère et émouvant, drôle évidemment aussi par moments, et surtout, tout le temps, tendre et profondément humain. C’est ce qui explique que malgré ses imperfections, il fait un bien fou.

Recommandation : 3 coeurs

Dominique Poncet

 

  • La Vague de Sebastián Lelio - Avec Daniela López, Lola Bravo, Paulina Cortes… - 

Printemps 2018. Une vague de manifestations portée par des revendications féministes ébranle le Chili. Julia (Daniela López), une étudiante en musique, partage un souvenir qui la hante avec ses camarades. Bien malgré elle, la jeune femme devient une figure centrale d’un mouvement qui vient secouer une société polarisée et marquée par le poids du patriarcat…

Présenté à Cannes Première lors de l’édition 2025 du Festival de Cannes, La Vague de Sebastián Lelio est un film assez spectaculaire. Visuellement parlant, cette comédie musicale est surprenante en raison des différentes séquences chantées et dansées. Pop et entraînant, ce nouveau long-métrage du cinéaste chilien est en revanche plus discutable sur son discours politique, pour le moins clivant. Une œuvre mineure dans la filmographie de Sebastián Lelio malgré un casting féminin de haute-volée.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Les Braises de Thomas  Kruithof - Avec Virginie Efira, Arieh Worthalter, Mama Prassinos…

 A Dompierre , dans l’Orne, en 2018. Après vingt ans de vie commune et deux enfants désormais âgés de quinze et dix-sept ans, Karine (Virginie Efira) et Jimmy (Arieh Worthalter) forment un couple encore très uni et très amoureux. Elle travaille  dans une usine de conditionnement alimentaire, lui, chauffeur routier à son compte, s’escrime à faire survivre sa petite entreprise. Quand surgit le mouvement des Gilets jaunes,  Karine se laisse séduire. Emportée par la force du collectif et l’espoir d’un changement, elle va s’engager de plus en plus. Contrairement à Jimmy qui reste circonspect quant à l’utilité d’un tel mouvement. L’équilibre du couple vacille…

Après le captivant Les Promesses, qui traitait de l’engagement des professionnels de la politique, Thomas Kruithof explore cette fois l’engagement populaire et la manière dont il déstabilise le quotidien des militants. Il le fait à travers le mouvement des Gilets jaunes, en s’appuyant sur des témoignages de personnes y ayant participé, et selon les prismes du collectif et de l’intime, en mêlant adroitement les deux. Le résultat donne cette sobre et palpitante fiction— la première, précisons-le  sur les Gilets jaunes— qui réussit l’exploit de ne jamais tomber ni dans le manichéisme, ni dans le militantisme, ni non plus dans le sensationnel. En tête d’affiche, un couple de comédiens percutant :  Virginie Efira, brune et sans maquillage, presque méconnaissable, qui épate par sa sincérité  et la force de l’engagement qu’elle a insufflé à son personnage , et Arieh Worthalter , encore une fois si juste et si émouvant qu’on se demande pourquoi le cinéma ne l’emploie pas plus souvent dans des rôles à la (dé)mesure de son talent. Edifiant et touchant. 

Recommandation : 3 coeurs

D. Poncet 

Commentaires

Jaqueline Le bris
lun 24/11/2025 - 18:23

Film excellent repris à partir du livre de Laurence Cossé. Chaque rôle est tenu par de remarquables comédiens. Le contexte politique, professionnel et personnel est fidèle à cette opération des "grands travaux" voulue par le président Mitterrand. La grande Arche: geste d'architecte, défi technique assumé par une équipe très professionnelle qui a souligné et assumé les difficultés de la construction. Elle s'inscrit dans la perspective monumentale qui va du Louvre aux terrasses de saint Germain. La recherche par Spreckelsen du marbre pour l'esplanade montre combien il était habité par son projet et voulait le meilleur du possible malgré le coût et les inconvénients du matériau par temps de pluie.

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