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  •  Un simple accident de Jafar Panahi - Avec Vahid Mobasseri, Maryam Afshari, Ebrahim Azizi…

Iran, de nos jours. Un homme, Vahid (Vahid Mobasseri) croise par hasard un autre homme, Eghbal (Ebrahim Azizi). Persuadé que ce dernier est son ancien tortionnaire qui lui a infligé des tortures insoutenables, il décide de faire justice lui-même. Mais face à cet homme qui crie son innocence, le doute s’installe…

Une récompense amplement méritée. Voici ce que se diront certainement les spectateurs à l’issue de la projection d’Un simple accident, Palme d’or lors du dernier Festival de Cannes. Après une édition 2024 qui avait préféré sacrer Anora au détriment des Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof, le jury présidé par Juliette Binoche a donc choisi d’offrir la récompense suprême au nouveau film de Jafar Panahi, puissant à plus d’un titre. S’attaquant de manière frontale mais néanmoins assez fine au régime iranien, le cinéaste signe un long-métrage parfois drôle (notamment concernant le rapport des Iraniens à l’argent) et souvent édifiant. Tendu, le film avance avec cohérence et rigueur jusqu’à un dernier plan qui reste pendant (très) longtemps en tête. Un futur classique.

Recommandation : 5 coeurs

Antoine Le Fur

 

  • Cervantes avant Don Quichotte d’Alejandro Amenabar - Avec Julio Peña, Alessandro Borghi, Miguel Rellán…

En 1575, après que le bateau sur lequel il naviguait ait été attaqué par les Maures,  Miguel de Cervantès est envoyé dans les geôles du sultan d’Alger. Pour ne pas sombrer dans le désespoir, chaque jour, le futur auteur de Don Quichotte va y inventer des aventures qui fascinent ses camarades d’infortune, et bientôt le sultan. Il obtiendra de ce dernier des permissions de « sortie » pendant lesquelles il s’échinera à trouver le moyen de s’échapper et de trouver un bateau pour rentrer au pays et devenir enfin l’écrivain qu’il rêve d’être…

Décidément, Alejandro Amenábar aime surprendre. L’éclectisme de ses films (dont outre le scénario, il signe souvent la musique et/ou le montage) en témoigne, qui va du film d’anticipation (Ouvre les yeux, en 1997) au drame (Mar adentro en 2005), en passant par le thriller psychologique (Régression en 2015) et le drame historique (Lettres à Franco en 2019). Aujourd’hui le cinéaste sacrifie à la mode du biopic en relatant l’histoire peu connue de la captivité à Alger de Cervantes. Si on peut regretter que malgré de superbes dialogues, le récit s’enlise un peu par moments, on se console avec le jeu, tout le temps  très juste, des acteurs, notamment celui du solaire Julio Peña. Magnifiée par une photo qui évoque la peinture espagnole du XVI ème siècle, la reconstitution d’Alger et de ses côtes environnantes est superbe. Les costumes, itou. Pour les amateurs de biopics et d’Histoire. 

Recommandation : 3 coeurs

Dominique Poncet

 

  • Moi qui t’aimais de Diane Kurys - avec Marina Foïs, Roschdy Zem…

Simone Signoret (Marina Foïs) et Yves Montand (Roschdy Zem) ont formé l’un des couples les plus mythiques de la seconde moitié du XXème siècle. Malgré les liaisons extraconjugales de son mari avec de nombreuses femmes, la légendaire actrice française restera toute sa vie à ses côtés. Car l’un ne pouvait vivre sans l’autre…

Il faut bien le dire, les premières images de Moi qui t’aimais ne laissaient rien augurer de bon. Devant Marina Foïs et Roschdy Zem dans les rôles des mythiques Simone Signoret et Yves Montand, les spectateurs pouvaient légitimement craindre le pire devant ce qui ressemblait, de loin, à une sorte de parodie à la limite du kitsch. À l’arrivée, le nouveau film de Diane Kurys se révèle être une agréable surprise. Assez malin grâce à son ouverture qui renverse les attentes du public, le long-métrage réussit à être émouvant sans tomber dans la sensiblerie. Un beau film d’amour sur un couple que le public n’a pas oublié.

Recommandation : 3 coeurs

Antoine Le Fur

 

  • Stups de Alice Odiot et Jean Robert Viallet -  documentaire

Le film s’ouvre sur un homme, filmé de dos, déambulant dans un des  couloirs du tribunal de Marseille…On comprend vite qu’il s’agit d’un des juges en charge, dans cette institution, des comparutions immédiates pour trafic de drogue. Face à ce magistrat, tour à tour patient et moqueur, mais toujours  brillant, précis, perspicace et rapide dans ses questions ou remarques, les audiences des détenus vont se succéder. Elles sont édifiantes. On découvre que contrairement aux idées reçues, la plupart des accusés, bien que très différents, ont des vies tragiques, voire misérables. Noir ce documentaire? Oui, mais pas tout le temps : à l’instar des juges, comment ne pas sourire devant les auditions manifestement truffées de mensonges  éhontés de certains accusés?  

Cinq ans après Des Hommes, qui nous faisait découvrir le quotidien de la prison des Baumettes à Marseille, Alice Odiot et Jean-Robert Viallet nous entrainent  au tribunal de la cité phocéenne, dans ce domaine si particulier qui est celui des comparutions immédiates pour trafic de drogue, ces affaires jugées à la chaîne, dans l’urgence, quelques jours, et parfois quelques heures seulement, après les arrestations des accusés. On y découvre un monde où le sordide le dispute à la violence et à la peur… Parce qu’il  montre la réalité des faits, sans fard et sans jugement, Stups est un film qui donne à comprendre les difficultés d’une justice débordée, coincée, aussi, entre son devoir de sanction et celui d’aider à la réinsertion. Nécessaire et passionnant.    

Recommandation : 4 coeurs.

Dominique  Poncet

 

  • Timioche - 4 courts métrages d’animation.

 Un bébé hippopotame qui s’ennuie entre ses deux parents trop sages et qui aimerait avoir un copain (4mn) ;  une petite fille qui s’inquiète du sort d’un charmant poisson pêché sous la glace par un vieux monsieur assez effrayant et le fait revivre dans ses rêves (9mn); un malicieux petit poisson qui gonfle dès qu’il a peur et fait ainsi fuir les vilains requins (4 mn), et enfin le court métrage le plus long de cette série, et qui donne son titre au film : un 12mn (tiré d’un des albums de Julia Donaldson et Axel Scheffler) sur un autre petit poisson, rêveur celui-là, qui, pour justifier ses retards à l’école invente tout le temps des histoires invraisemblables et devient mythomane …

Ils ne sont pas courants les films qui s’adressent aux tout petits (à partir de 3 ans) éveillent leur imagination, développent leur sens de l’amitié, le tout avec des histoires charmantes. Ici ces dernières ont pour points communs d’être racontées avec des animaux aquatiques et dans des couleurs chatoyantes. Comme elles sont signées de réalisateurs et dessinateurs très différents, la curiosité reste en éveil. Délicieusement divertissant, même pour les grands.

Recommandation : 3 coeurs

Dominique Poncet

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