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Une bataille après l’autre de Paul Thomas Anderson - Avec Leonardo DiCaprio, Benicio del Toro, Sean Penn, Regina Hall, Teyana Taylor…
En Californie, près de la frontière mexicaine, un groupe révolutionnaire baptisé « French 75 » prépare un raid contre un centre de détention pour migrants, afin d’en libérer les prisonniers. Parmi les activistes, Bob, leur artificier (Leonardo DiCaprio) et Perfidia Beverly Hills (Teyana Taylor), leur chef, unis tous les deux par un amour fou. Pendant que Bob fait diversion en allumant ses feux, Perfidia immobilise le responsable du camp, le colonel Steven J. Lockjaw (Sean Penn) dans une séquence inénarrable qu’on ne dévoilera pas ici pour laisser la surprise aux spectateurs. Tout en poursuivant leurs actions terroristes, Perfidia et Bob ont une petite fille qu’ils prénomment Willa. Accusée d’homicide, Perfidia finit par être piégée par le colonel Steven, qui se révèle être un grave psychopathe. Bob s’enfuit, sa fille Willa sous le bras…Seize ans plus tard, alors que devenu accro à l’alcool et à l’herbe, Bob essaie de couler une retraite tranquille en compagnie de Willa sur laquelle il veille tendrement, ce cinglé de Steven resurgit. Le passé refait surface…
Adaptation, dans l’Amérique de Trump, de Vineland, un roman de Thomas Pynchon paru en 1990 et qui se passe dans l’Amérique de Reagan, Une bataille après l’autre, était le blockbuster le plus attendu de l’année. En raison, d’abord de son budget (140 millions de dollars !), ensuite de l’identité de son réalisateur, Paul Thomas Anderson, l’un des cinéastes-phare d’Hollywood, celui des chefs d’oeuvre que sont Boogie Nights, Magnolia, There will be blood…Présenté pour la première fois au public le 8 septembre dernier à Hollywood, Une bataille après l’autre a soulevé la salle d’enthousiasme. Et comment ne pas être subjugué par cette fresque de près de 3 heures qui en mêlant plusieurs genres avec une habileté diabolique, réussit à dresser un portrait de l’Amérique d’aujourd’hui, dans toute sa violence et dans tous ses travers, mais aussi dans tout ce qu’elle peut encore générer de compassion, d’idéalisme et d’humanisme, cela au travers de quelques personnages formidablement bien dessinés ? La mise-en-scène de ce qui est, ici, le 10° opus signé P.T.A. est époustouflante, de beauté, d’inventivité et d’énergie, la photo, évidemment superbe. Quant à la distribution, on n’aurait su rêver mieux : Benicio de Toro, Sean Penn et Leonardo diCaprio, meilleur que jamais. Vous avez dit Chef-d’œuvre?
Recommandation : 5 coeurs
Dominique Poncet
Muganga-Celui qui soigne de Marie-Hélène Roux - Avec Isaach de Bankolé, Vincent Macaigne, Marion Bresch…
Denis Mukwege (Isaach de Bankolé) est un médecin congolais qui soigne, au péril de sa vie et de celles de ses proches, les femmes de son pays qui se retrouvent victimes de violences sexuelles. Alors que la pression sur lui se fait de plus en plus pressante, il fait la rencontre de Guy Cadière (Vincent Macaigne), un chirurgien belge qui va redonner un nouveau souffle à son engagement…
Présenté en compétition officielle lors de la dernière édition du Festival du film francophone d’Angoulême, Muganga – Celui qui soigne est reparti avec pas moins de trois prix (Valois du meilleur acteur pour Isaach de Bankolé, Valois du public et Valois des étudiants francophones). Des récompenses méritées pour ce long-métrage percutant et édifiant sur le parcours de Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix, et dont le combat avait déjà été au cœur d’un passionnant documentaire, L’Homme qui répare les femmes : La Colère d’Hippocrate de Thierry Michel et Colette Braeckman, sorti en 2015. Juste et nécessaire, Muganga – Celui qui soigne est de ces films qu’il est dur d’oublier.
Recommandation : 4 cœurs
Antoine Le Fur
Le Million de Grégoire Vigneron - Avec Christian Clavier, Rayane Bensetti, Gilles Cohen…
Stan (Rayane Bensetti), jeune cadre dans une entreprise de BTP, est furax : il croyait être promu par son patron (Gilles Cohen), un dirigeant cynique, mais le poste lui file sous le nez. De rage, il s’empare subrepticement d’une valise contenant 1 million d’euros d’argent sale. Lorsqu’il apprend qu’après avoir changé une nouvelle fois d’avis, son boss l’a finalement nommé, Stan va tout faire pour remettre discrètement en place son butin. Mais il ne dispose que de quelques heures. Comment faire? C’est là que le hasard place sur son chemin Hippolyte (Christian Clavier), un as de la serrurerie aussi fortiche que roublard et peu regardant sur la déontologie. Une folle cavale commence…
Cinq ans après son premier film Sans laisser de traces, Grégoire Vigneron revient sur le grand écran avec une comédie qui dénonce les grosses magouilles juteuses de la grande industrie et … les petites combines des métiers de l’artisanat. Situations absurdes, punchlines percutants, humour irrésistible, rythme endiablé, critique sociale drôlement vacharde… Tout se mêle pour hisser ce Million parmi les meilleures comédies françaises de l’année. Tout, y compris la distribution, en tête de laquelle Christian Clavier et Rayane Bensetti qui, chacun au meilleur de leur forme comique composent un duo irrésistible, sans jamais déraper dans la caricature. A déguster en famille.
Recommandation : 4 coeurs
Dominique Poncet
Rembrandt de Pierre Schoeller - Avec Camille Cottin, Romain Duris, Céleste Brunnquell, Denis Podalydès…
Claire (Camille Cottin) et Yves (Romain Duris) sont un couple de physiciens qui travaillent dans le nucléaire. À l’occasion d’un déplacement professionnel à Londres, tous deux se rendent à la National Gallery. Cette visite, qui devait être anodine, aura des conséquences irréversibles sur le comportement de Claire, soudainement frappée de stupeur suite à la découverte de trois toiles de Rembrandt…
Enfin. Voici précisément ce que se diront de nombreux spectateurs au moment de la sortie du quatrième long-métrage de Pierre Schoeller, Rembrandt, sept ans après Un peuple et son roi, son dernier film. Changement de casting, sortie repoussée à plusieurs reprises, absence notable dans de nombreux festivals… Autant dire que Rembrandt ne démarre pas sous les meilleurs auspices. Et les doutes ne font que se confirmer devant cette proposition cinématographique certes ambitieuse mais qui finit par perdre totalement le spectateur en raison d’un scénario plus que bancal et d’un propos assez confus.
Recommandation : 2 coeurs
Antoine Le Fur
Panopticon de George Sikharulidze- Avec Data Chachua, Malkhaz Abuladze…
Lorsque le père de Sandro décide de devenir moine orthodoxe, l’adolescent de 18 ans, introverti et en manque de repères, se retrouve complètement déstabilisé. Élevé par une grand-mère en raison de l’absence de sa mère (exilée en Amérique), Sandro va perdre les pédales. Entre le devoir religieux dans lequel on l’a élevé, et ses pulsions sexuelles, comment peut-il choisir ? Perdu dans sa Georgie natale post-soviétique, il va sombrer dans des dérives propres à son âge : voyeurisme, obsessions et adhésion à un mouvement nationaliste radical…
Premier long métrage signé George Sikharulidze (quatre courts à son actif ) Panopticon, nous plonge au cœur de la jeunesse géorgienne d’aujourd’hui, une jeunesse « empêchée », coincée entre traditions religieuses et nationalistes tenaces, et absence d’avenir. Entre son sujet (l’impact de l’environnement familial et religieux sur le bon déroulement de l’adolescence), sa beauté formelle rehaussée par de magnifiques jeux d’ombre et de lumière, et son interprétation, notamment celle du jeune Data Chachua (couronné meilleur nouvel acteur au Asia Pacific Film), il est difficile de ne pas être captivé par cette oeuvre vraie et singulière qui a été couronnée par de nombreux prix. Une découverte.
Recommandation : 4 coeurs
Dominique Poncet
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