Perfect World

Le libre droit à l'amour
De
Rie Aruga
Editions Akata - Série en cours
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Lu
par Culture-Tops

Thème

Reprenant les bases du josei (manga pour femmes), Perfect World raconte une histoire d’amour entre adultes où le monde du travail tient une grande place.

L’histoire de Tsugumi, 26 ans, commence comme un conte de fées. Travaillant dans une entreprise de décoration d’intérieur, la jeune femme retrouve lors d’un dîner d’affaires un vieil ami : Itsuki. Ce dernier a du mal à la reconnaître, il avait quitté une lycéenne timide et incertaine sur son avenir, et retrouve une jeune femme vive et pleine d’assurance. Tsugumi, elle, est ravie. Itsuki était son premier amour et même si à l’époque elle ne faisait que le regarder de loin, à présent qu’ils sont adultes, peut-être pourrait-elle essayer une tentative d’approche ? 

Cependant, les espoirs de la jeune femme vont rapidement être rattrapés par une implacable réalité : Itsuki est cloué dans un fauteuil roulant. Il a été percuté par une voiture et ne pourra plus jamais remarcher. D’abord choquée de voir son premier amour handicapé, Tsugumi va finalement dépasser ses réticences et retomber amoureuse de cet homme si combatif. Mais devenir la compagne d’un homme handicapé n’a rien de simple, et le regard des autres n’est pas forcément bienveillant.  

Loin de nous présenter une romance naïve et bien pensante, Rie Aruga nous délivre ici un drame sentimental dur, et pour les personnages et pour les lecteurs. Les deux héros, Tsugumi et Itsuki, n’ont pas le soutien de leurs proches et le handicap du jeune homme va même se révéler dangereux pour Tsugumi.

Points forts

Pour une première œuvre publiée, Rie Aruga frappe fort avec le thème du handicap. Loin de rester à la surface des choses, l’auteur n’hésite pas à décrire la vie quotidienne difficile d’une personne en fauteuil roulant. Les soins médicaux, les gestes qu’on ne peut plus accomplir seul, le monde qui devient moins accessible, tout est présenté au lecteur de façon directe et l’on ressent une profonde admiration pour le personnage d’Itsuki.

La romance, sujet principal du manga, est très bien retranscrite : timide puis tendre, elle est loin des stéréotypes souvent représentés dans les mangas (de longs monologues où l’héroïne se pose des questions, des personnages se regardant dans les yeux avec beaucoup d’étoiles dans le regard…). On a ici un couple très réaliste, qui se parle et n’hésite pas à aborder ses problèmes. Chacun voulant avant tout le bonheur de l’autre.

Quelques réserves

Le style graphique de l’auteur n’est pas encore très abouti. On sent que la mangaka est au début de son œuvre et ses planches sont parfois simplistes. La représentation des personnages peut parfois sembler un peu caricaturale dans les premiers chapitres mais les émotions sont bien présentes dans le dessin, et on sent au fil des tomes que la mangaka prend de l’assurance dans son trait.

Encore un mot...

Une très jolie romance intelligente où les héros se battent pour pouvoir s’aimer librement.

Une phrase

- « J’ai senti son chagrin… à travers… la chaleur de son corps. J’ai encore tant de choses… à découvrir sur lui. »

 - « Elle a toujours été sincère avec moi. Elle n’a jamais caché que mon handicap la rendait hésitante. Cette femme est d’une sincérité… désarmante (…). Depuis nos retrouvailles… mon monde, qui était comme gelé… a retrouvé un peu de chaleur. »

L'auteur

Très discrète, on sait peu de choses sur Rie Aruga si ce n’est qu’elle serait originaire de la préfecture de Nagano (centre du Japon). Débutant sa carrière de mangaka en 2011, elle remporte la médaille d’or de la sixième édition du prix « Kiss In ». Sa deuxième série, Perfect World remporte très rapidement un vif succès auprès du public, si bien que la publication de sa première série, Oort no kumo kara, est suspendue depuis 2014. Perfect World arrive en France dès 2016, soit un an après la publication du premier tome relié au Japon.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Ils viennent de sortir

BD
Une vie avec Alexandra David-Néel
De
Fred Campoy, scénario et dessin et Mathieu Blanchot, dessin et mise en couleur, d'après la biographie de Marie Madeleine Peyronnet