Born to Run

Partager des instants rares avec un grand du Rock N'Roll
De
Bruce Springsteen
Editions Albin Michel
Notre recommandation
4/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Une autobiographie de Bruce Springsteen, relatée de façon chronologique.

Dans la première partie se mêlent ses souvenirs de petit garçon modeste et catholique de Freehold, une banlieue quelconque du New Jersey. Nous faisons connaissance de son quartier, de sa famille, de son église. La description des communauté italiennes et irlandaises, car étant issu des deux, met en perspective un mariage de cultures qui cohabitent pour le meilleur de sa sensibilité. Certes le quotidien est souvent sombre car son milieu n’est pas aisé même si ses parents ont chacun un métier et font vivre la famille. Puis survient sa seconde naissance : l’écoute d’Elvis Presley et sa première guitare. Désormais il est porté par une détermination contre laquelle nul ne peut s’opposer et qui sera la base de sa destinée.

La seconde partie dévoile une ascension, fruit d’un travail considérable et plutôt laborieux. Ceci dans un milieu très hippie, bien que lui ne fume ni ne boive, mais c’est le seul endroit pour « trouver » quelques bons guitaristes ou autres batteurs, claviers ou saxos, pour intégrer les groupes musicaux qu’il met successivement en place. Car pour Bruce, admirer Elvis, les Stones, les Beatles, ce n’est pas les suivre, mais tenter sans jamais renoncer, de « faire mieux ». Les débuts en scènes se déroulent entre l ‘Est et l’Ouest, en passant par New York. Peu de succès d’abord et beaucoup de changements successifs dans son groupe qu’il souhaite « parfait », pour construire sa musique. Ce sont ensuite les relations avec les producteurs et la mise en place de contrats, domaine dans lequel il est totalement innocent. 

La Troisième partie, la plus humaine, c’est l’atteinte et la vie avec le succès, porté, entre autres, par « Born to Run », « Thunder Road », « Darkness on the Edge of Town », « The River » et « Born in the USA ». Autant de traces des souvenirs homériques de ses tournées aux quatre coins du monde. Des millions de disques vendus. 

Ses aventures sentimentales, aussi fréquentes qu’insignifiantes au début, ne sont pas oubliées, mais elles le conduiront, certes pas très directement, vers l’amour de sa vie : la mère de ses enfants, la rousse Patty Scialfa.

C’est à la suite de l’interprétation de ses succès lors de la mi-temps du Super Bow en 2009 qu’il décide d’écrire, en secret, son autobiographie. 

Points forts

Bruce Springsteen n’est pas un artiste qui aurait été porté vers le succès par on ne sait quel don, c’est au contraire un grand travailleur exigeant mais aussi solitaire égocentré et même, avec le temps, un peu vaniteux. On chemine avec lui, dans la construction de ce personnage mythique et mondial du rock n'roll qu’il veut devenir, on comprend sa détermination à travailler pour se placer dans la foulée des plus grands. 

C’est avec simplicité, charme et lucidité qu’il nous fait entrer dans sa vie quasi exclusive de musicien. Mais ses réflexions sur le monde, sur la religion, sur ses choix, sur la cohabitation parfois douloureuse entre lui et ses musiciens, créent une complicité lucide. Il n’élude pas son égocentrisme, il ne veut partager ni la vision qu’il a pour sa musique, ni le succès du groupe, c’est dit-il, d’abord son propre talent qui fait le succès du groupe ! 

On n’échappe donc pas à La description des conséquences affectives de ce comportement, qui est relatée avec sincérité, on peut même penser que c’est une raison de son succès. 

Sa vision « sociétale », parfois noire de l’Amérique des années 70 et 80, est particulièrement bien détaillée et très pertinente, tout comme la description sincère, émouvante et directe, des membres de sa famille. 

Bruce Springsteen écrit bien, simplement, avec une proximité touchante de la part d’un personnage désormais quasiment mythique. 

Quelques réserves

La richesse des souvenirs musicaux évoqués et la galerie de stars du rock pourraient lasser le néophyte, mais cette histoire aussi simplement racontée est exceptionnelle. La foi, parfois excessive, dans ses qualités « personnelles », peut surprendre, mais n’avons-nous pas à faire à un personnage hors du commun ?

Encore un mot...

En général on connaît et apprécie un artiste en découvrant ses œuvres au cours du temps, or cette autobiographie nous donne l’occasion fortuite de cheminer à ses côtés, de partager son histoire, celle qu’il nous raconte de façon intime. Instants rares auprès d'un grand musicien du Rock N’Roll.

Une phrase

- « Quand tu diriges un groupe, même un groupe de Rock, il y a toujours une petite ambiguïté, un côté « padrone » dans la définition de ton poste, c’est délicat et les membre du groupe avec qui j’ai trop pleinement joué ce rôle s’en sont en général le plus mal sortis… » 

- « les enfants, le matin, c’est le meilleur moment, c’est là qu’ils ont besoin de toi, si tu ne te lève pas… tu vas tout louper ! »

L'auteur

Bruce Frederick Joseph Springsteen, né le 23 septembre 1949 à Long Branch (New Jersey), chanteur et auteur-compositeur américain, est l'un des artistes ayant vendu le plus d'albums aux États-Unis, avec plus de 64 millions d'albums écoulés. Il en a aussi vendu plus de 120 millions à travers le monde. 

Bruce Springsteen a grandi à Freehold dans le New Jersey. Un soir, alors qu'il regarde la télévision, Bruce tombe par hasard sur un concert du « King », Elvis Presley. C'est une véritable révélation, il n'a alors plus qu'une idée en tête : se consacrer, corps et âme, à la musique. Il apprend la guitare et après quelques essais en solo, il commence à se produire avec divers groupes. Devant le découvreur de talents, John Hammond (qui avait fait signer Bob Dylan un peu plus tôt), il interprète, à la guitare, quatre titres de sa composition, dont Growin’ Up et It’s So Hard To Be A Saint In The City. Dans la foulée, il signe un contrat pour un album avec la Columbia en 1972.

Son premier album, Greetings from Asbury Park, New Jersey, sorti en janvier 1973, lui valut la faveur des critiques, même si les ventes restèrent médiocres. La même année, Bruce sort The Wild, the Innocent and the E Street Shuffle, mais qui, encore une fois, ne rencontre qu'un succès local. Dans le Real Paper de Boston, du 22 mai 1974, le critique musical Jon Landau écrit : « J'ai vu l'avenir du rock'n roll, il s'appelle Bruce Springsteen. Landau devient ensuite le manager de Springsteen. 

Avec la sortie de son album Born to Run, en 1975, Springsteen fait les couvertures des magazines Time et Newsweek la même semaine. Cet album fait aujourd'hui partie des incontournables en matière de rock n'roll avec des titres empreints de fougue comme la chanson titre Born to Run. 

Ses plus grands albums sont The River, en 1980, Nebraska en 1982 et Born in the USA, œuvre fondamentale aux millions d’exemplaires vendus. 

En 1985, il fait partie des chanteurs chantant « We are the World », composé par Michael Jackson et Lionel Richie.

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