Des femmes remarquables

Plus désuet et poussiéreux que charmant
De
Barbara Pim
Editions Belfond
Notre recommandation
2/5

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Thème

Nous voilà immergés dans la gentille petite société anglaise, proche de Londres. Dans un milieu très paroissial, dans une petite routine somme toute bien réglée, les vies de Mildred Lathbury et de son entourage vont être troublées par la venue de nouvelles personnes aux vies et aux mœurs différentes.

Il ne faut rien de moins pour bouleverser tout ce petit monde. Mildred se retrouve avec pour voisins une anthropologue et un officier militaire qui use de son charme pour être chouchouté par les femmes. Grâce à l'épouse de ce dernier, c'est tout un univers qui s'ouvre à elle et qui lui permet de faire de nouvelles rencontres au-delà du périmètre de sa petite paroisse; et cela remet en question bien de ses croyances et de ses aprioris.

Points forts

Comédie des mœurs, car de l'humour et de la réflexion, il y en a dans ce roman ; La vie de Mildred n'est pas subie, c'est un choix. Un choix de solitude et de petites choses qui font tout, un choix de simplicité.

Émouvant et poignant tant cette vie semble vide, mais Mildred au fond ne s'ennuie pas, même si sa vie bien réglée par les mêmes ventes de charité, les mêmes tasses de thé prises avec les mêmes personnes, les mêmes discussions avec les mêmes amies, semaines après semaines et mois après mois n'ont rien de bien passionnantes.

Bien qu'elle soit réservée et se soucie de ce qui est correct ou ne l'est pas, Mildred n'est pas pour autant une petite femme fragile dénuée de bon sens. Elle défend ses convictions avec ardeur et détermination et sait parfaitement ce qu'elle veut. On peut s’attacher à cette petite dame d'un autre temps, une femme ordinaire.

Milfred se regarde avec une certaine distance et auto-dérision et bien sûr, le miroir avec l’anthropologue ne rate pas, comme dans chacun des livres de Barbara Pym ; anthropologue dont le métier est d’observer les moeurs de société primitives et qui exerce le même regard sur cette société londonienne.

Quelques réserves

C'est désuet ; ce qui encore hier pouvait passer pour un roman qui dégageait  de la douceur et de la dérision provoque aujourd’hui de l’ennui ; on est loin de la vraie vie du 21 eme siècle...

La vertu est certes chose admirable, et nous devrions y tendre de toutes nos forces, mais il n'en demeure pas moins qu'elle est parfois un tantinet déprimante.

Encore un mot...

Un roman vintage que j’ai trouvé poussiéreux, et à l’image de la mélancolie induite par le brouillard de la campagne anglaise.

Une phrase

- "Les gens avaient tendance à laisser de la vaisselle sale lorsqu'un drame survenait".

- "Il me faisait quelque peu pitié, entouré qu'il allait être par des femmes remarquables".

- "Les femmes s’amourachaient de lui ….. Nous nous surnommions nous-mêmes les jouets ; de temps à autre, il nous tirait de notre étagère, nous dépoussiérait et nous contemplait, mais il finissait toujours par nous remettre à notre place".

- "C’est un fait notoire que les filles de pasteur et leurs semblables se précipitent parfois tête baissée dans des situations que d’aucuns, d’un moindre mérite, éviteraient soigneusement".

L'auteur

Barbara Pym est une écrivaine anglaise dont les romans  ont trait à des fragments de vie dans des villages ou des banlieues, avec une importance excessive accordée aux œuvres sociales liées à l’église.

Sa carrière littéraire est singulière à cause d’un longue éclipse, pendant laquelle elle n'a pas trouvé d’éditeur pour ses romans.

Beaucoup de traits auto-biographiques dans son oeuvre, puisque Barbara Pym restera célibataire toute sa vie et  que ses nombreuses références anthropologiques sont  en lien avec son travail à l’International Africa Institute.
 

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