Les Escrocs - Le blanchiment des idées sales
Publication le 22 octobre
312 pages
20 €
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Thème
À tous les coins de rue, nous sommes confrontés à des escrocs, ceux qui en veulent à notre portefeuille et ceux qui désirent nous vendre des idées dans un but déterminé, comme celui d’accéder au pouvoir politique, par exemple. Madame Graziani cherche à nous préserver de ce risque inhérent à la vie en société. Elle nous propose une typologie des escrocs, de leur méthode de travail, de la manière de les démasquer et des idéologies vers lesquelles ils nous entraînent.
Points forts
Tous les lecteurs qui ne sont pas familiers des techniques d’arnaque trouveront une formation complète dans la première partie de cet ouvrage. Julie Graziani illustre son propos en rappelant le conte de Grimm, Hansel et Gretel, dans lequel deux enfants sont attirés dans une maison en bonbon par une sorcière dont ils ne vont découvrir que graduellement la perversité, son but ultime étant d’ajouter les deux enfants à son menu ordinaire. Nos contemporains n’agissent pas différemment, des politiques qui affichent des slogans et des promesses qu’ils seront bien incapables de tenir, une fois élus, à ceux qui parent leur discours politique d’une pseudo-logique scientifique… Elle nourrit son propos d’exemples tirés de sa vie professionnelle qui l’expose à des aigrefins de tous poils.
Elle recense aussi les méthodes qui permettent de déceler l’arnaque ; son modèle préféré semble être celui de Tracfin l’organisme mis en place par le ministère des finances français pour identifier les circuits d’argent sale : grâce à une accumulation d’indices fournis par le système bancaire pour asseoir les soupçons de l’administration.
Son analyse ne se borne pas aux escroqueries intellectuelles, elle est très générale ; aussi pour donner un contenu au sous-titre de son ouvrage, notre essayiste clôt-elle son propos par un catalogue des idéologies qui atteignent leur objectif en utilisant précisément les techniques mises en évidence dans la première partie, qu’il s’agisse de la pureté, du paradis perdu ou encore de la libération.
Quelques réserves
Le propos est touffus; le lecteur saute du coq à l'âne en permanence.
Le propos n’est pas novateur; le lecteur n’apprend rien qu’il ne sache déjà, même intuitivement.
Le propos est superficiel ; l’essayiste se contente d’énoncer les techniques de l’arnaque et les contre-mesures, sans jamais aller au-delà de la description. Ainsi, ne s’interroge-t-elle pas sur les conséquences des politiques de prévention ; Tracfin permet peut-être d’identifier quelques circuits d’argent sales - mais pas tous si l’on en juge par le développement du narcotrafic dans notre pays - mais au prix de la liberté des citoyens et d’un abrutissement des réseaux bancaires.
Enfin l’auteur glisse çà et là quelques éléments de son credo personnel, sur l’avortement, le réchauffement climatique…qui mériteraient peut-être des développements plus construits et argumentés.
Encore un mot...
Un essai long et verbeux dont on peut s’épargner la lecture sans crainte de succomber aux escrocs qui peuplent ce bas-monde.
Une phrase
« Les intellectuels ont aujourd’hui pour fonction principale de dire le sacré de notre temps; en contrepartie ils obtiennent des autorités un panel d’avantages divers, sous la forme de subventions, d’accès aux postes universitaires, ou encore de participation à la sphère médiatique. » Page 168
L'auteur
Madame Graziani est un personnage de la scène médiatique, plutôt classée à la droite de l’échiquier politique. Elle est également administrateur judiciaire, agrégée de lettres et diplômée d’une école de commerce. En 2020, elle publie Tout le monde peut s’en sortir : philosophie du rebond (Editions de l’Observatoire).
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