Malaise dans la démocratie

Quand un bon sociologue appelle un chat un chat...
De
Jean-Pierre Le Goff
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3/5

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Thème

Contrairement à ce que le titre pourrait laisser présager, "Malaise dans la démocratie"  n’est pas un ouvrage de philosophie politique, mais une réflexion sur la société, plutôt la société française. Le Goff s’inscrit dans la ligne des auteurs inquiets de l’évolution sociale, marquée par un individualisme hédoniste et l’abandon d’éléments de structure essentiels de la démocratie.

Points forts

- Une analyse fine du champ d’investigation de l’ouvrage dans le texte assez dense de l’introduction.

- Le Goff donne le meilleur dans les deux premiers chapitres, consacrés respectivement à une analyse de l’individualisme hédoniste moderne qui, conséquence de mai 68, imprègne la société, et à une description de l’école et de l’éducation. Sans verser dans la facilité du “c’était tellement mieux avant“, il utilise un procédé d’exposition très efficace, juxtaposant la description des modes actuels d’éducation avec ceux qui furent en vigueur quelques décennies auparavant ; le lecteur peut ainsi juger de lui même.

- La présentation critique du dévoiement de la culture et de l’évolution vers un monde “new age“ de bons sentiments ne manque pas non plus d’intérêt, surtout lorsque ce monde dans lequel tout le monde est gentil est heurté de plein fouet par une contestation radicale, comme le djihadisme.

Quelques réserves

- Les chapitres consacrés à la culture animée et festive et à la nouvelle religiosité sont un peu descriptifs.

- Quant à la mise en cause des nouveaux modes de management et des activités de conseil, domaine d’excellence de l’auteur, elle peut paraître, et contestable, et un peu marginale par rapport au sujet central du livre.

Encore un mot...

Une bonne analyse qui fait ressortir les tares de notre société actuelle, dans laquelle le Goff appelle un chat un chat et… c’est très bien comme ça !

Une phrase

« Après des années d’histoire pénitentielle qui nous désarme face à ceux qui veulent nous détruire et considèrent que notre culture est moribonde, il importe de faire valoir les acquis de notre pays et de la civilisation européenne. Autrement dit, la reconstruction économique, sociale et politique doit s’accompagner d’une reculturation, d’une réappropriation de notre héritage culturel. »

L'auteur

Soixante-huitard, gauchiste et maoïste repenti, Jean Pierre Le Goff est un sociologue et philosophe qui travaille au CNRS et scrute l’évolution de la société. Il s’intéresse aux transformations qui affectent les pays démocratiques, aux conséquences de mai 1968, aux nouveaux modes de management… Il a publié de nombreux ouvrages, notamment la fin du village (2012), la gauche à l’épreuve (2011)…

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