Moi, Ambroise Paré, chirurugien de guerre, aimé des rois et des pauvres gens

Ambroise Paré, un grand bonhomme
De
Daniel Picard
Editions Parole
Notre recommandation
4/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Ambroise Paré maniait la chirurgie comme d’autres, au XVIème siècle, maniaient les armes pour faire la guerre ou se battre en duel. C’est par la voix d’Ambroise lui-même, qu’on découvre son « autobiographie », certes virtuelle, mais délibérément humaine et historiquement très précise. 

Ambroise Paré, né en 1510, jeune « aide-barbier » à Vitré, puis « apprenti chirurgien » à l’Hôtel Dieu, va découvrir et exercer une chirurgie balbutiante et incertaine dans un Paris sale, nauséabond et aux ruelles, aux coins desquelles le risque était permanent. 

Pour mieux appréhender le fonctionnement « mécanique » du corps et les possibilités de le « réparer » il va braver les interdits religieux. 

Déterrant les cadavres, il réalise sans relâche les dissections, pour comprendre et apprendre ainsi son métier. Son talent, sa minutie, sa volonté de soigner ses frères, qu’ils furent rois ou pauvres gens, va le contraindre à s’opposer aux hiérarchies médicales et religieuses. 

Il va donc opérer dans cette ville de puanteur puis oser, sur les champs de batailles, des actes qui vont s’avérer salvateurs, car fondés sur ses découvertes et sur un bon sens « humain » surprenant. Adversaire, en cela, des hommes de l’art de l’époque, irrémédiablement enfermés dans leurs certitudes et leurs « dogmes médicaux » formulés en latin ! 

Ces prédispositions reconnues vont le faire repérer par les princes et les rois. Il en accompagnera quatre, successivement, Henri II, François II, Charles IX et Henri III, dans leurs nombreuses batailles, tout en survivant à la peste, aux massacres de la Saint Barthélemy, lui qui était « adepte de la réforme » et, enfin, à la prison. 

Tout ceci sans jamais laisser les pauvres gens, les « parisiens » des bas-fonds, les filles abandonnées ou les fantassins du plus petit niveau, sans soins, et en conservant la même obsession pour les soigner que celle développée pour les plus grands. 

Points forts

Cette « biographie »a un style de grand roman d’aventure. 

C’est une histoire qu’on ne lâche pas, emporté sans cesse par des rebondissements inattendus et des découvertes médicales insolites et essentielles.

Le propos n’est jamais docte, on décèle même un certain humour et beaucoup d’humanité, tant pour la description des actes médicaux, narrés avec un réalisme poignant, que sur les sujets généraux, notamment religieux, qui ont gravement « empoisonné » le XVème siècle. 

Par ailleurs jamais la vie de famille d'Ambroise Paré n’est oubliée, épouses et enfants qu’il chérit, tout comme la fidélité attachante dont il fait preuve à l'égard de ses amis les plus proches.  

Quelques réserves

Je n'en vois pas. 

Encore un mot...

Une contribution accessible et passionnante à la compréhension tant de la naissance de la chirurgie moderne que de l'histoire du XVI° siècle.

Une phrase

« Au moins je ne mangerai point le pain des médecins latinistes qui nous regardent opérer toutes ces affections d’un air méprisant, préférant ne se consacrer qu’à l’étude et au traitement des quatre humeurs qui règlent notre corps : le sang, le phlegme, la bile et la mélancolie ». 

L'auteur

Daniel Picard, Chef de service de chirurgie pendant trente ans, propose, à travers ce premier roman publié, une biographie très originale, par son authenticité historique et par la voie littéraire délibérément choisie.

Commentaires

Christian et M…
ven 14/10/2016 - 12:39

Cette critique flatteuse de Bruno David nous paraît parfaitement justifiée.
Ce livre est passionnant.
L'ambiance d'époque est si bien décrite que l'on se plonge avec ravissement dans un monde que l’on découvre page après page.
Et on y découvre la passion d’un homme de l’art des temps modernes qui a consacré sa vie aux autres, sans oublier les pauvres, à la manière d’Ambroise.
Nous attendons le prochain livre de Daniel Picard.

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