Naissance de l’humanité en peinture

L'un des livres les plus originaux de l'année
De
Philippe Abastado
Editions L'Age d'Homme
Notre recommandation
4/5

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Thème

Au travers d’œuvres majeures de la peinture occidentale des cinq derniers siècles, le docteur Abastado s’interroge sur l’évolution du corps humain. Souhaitant limiter son champ d’exploration à la perception du vieillissement, il s’attache aux portraits, trouvant dans les rares collections d’autoportraits un outil d’observation du temps qui passe sur le visage.

Retenant pour axiome que « l’œuvre d’art est le produit unique d’un homme unique », le médecin étudie le vieillissement de Rembrandt en observant les 80 autoportraits, répertoriés, du Maître. Le peintre est devenu le patient du médecin.

A l’issu de son étude, l’auteur, non sans souligner les limites de l’exercice, constate la permanence de la corporéité de l’humain : nos ancêtres ont vieilli au même rythme que nous, mais plus nombreux étaient ceux qui mouraient prématurément du fait de maladies.

Points forts

- La mise en perspective de l’évolution de la représentation picturale du corps humain: la nudité idéalisée et institutionnalisée de l'Agnès Sorel de Jean Fouquet; « La Vénus d’Urbino » du Titien, première représentation d’un corps féminin conscient de sa nudité; « La Fornarina », œuvre dans laquelle Raphaël souligne l’imperfection de la beauté; « Les trois grâces » de Rubens aux corps épanouis et moelleux; « Bethsabée au bain », Rembrandt se libère du dogme du beau; les nus académiques du XIXème…

- La réflexion sur les conventions qui ont régi la représentation picturale du corps humain. L’expression de la souffrance par la laideur. L’exaltation de la gloire militaire, jusqu’à ce que Goya mette en exergue les horreurs de la guerre dans « El tres de mayo ». Les options idéologiques des choix iconographiques… Autant de conventions qui ne permettent pas une analyse objective des corps représentés.

- Le rappel de concordances entre le peintre et le médecin. L’auteur souligne que l’anatomie a été artistique avant d’être scientifique. Pour lui, l’humanité transparait des imperfections et détails atypiques des représentations picturales du corps humain…

Quelques réserves

Pour mieux illustrer sa démonstration, l’auteur se laisse parfois emporter sur des voies parallèles sans, toutefois, il est vrai, s’y enliser...

Encore un mot...

Un travail ambitieux proposant une grille originale de lecture de la peinture occidentale.

Une phrase

(Page 12) « Cette quête de la corporéité de l’humain est une problématique d’épistémologie appliquée à l’Art.»

L'auteur

Cardiologue, diplômé en épistémologie, science qu’il enseigne, le docteur Philippe Abastado est reconnu comme un savant attentif et débonnaire. On lui doit, notamment, « Cholestérol, maladie réelle ou maladie imaginaire », « L’impasse du savoir » et « Les maladies cardiovasculaires pour les Nuls ».

Avec ce nouvel essai, le docteur revient au thème de sa thèse d’épistémologie : l’autoportrait comme outil d’inspection anthropologique.

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