Kandinsky. La musique des couleurs
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Thème
Kandinsky contribua de manière déterminante à l’émergence de l’art moderne au début du XXe siècle.
Découvrant sa vocation artistique au travers de la musique qui imprégnait fortement sa vie familiale et sociale dans son enfance en Russie tsariste, Vassily Kandinsky tombe sous le choc de l’opéra wagnérien et se met ainsi à rechercher en peinture le langage abstrait inhérent à la musique, questionnant le principe de représentation de la nature jusqu’à sa dissolution.
Son art se développe avec pour guide l’émergence d’un lien sensible, visuel, immédiat, plus profond qu’une simple correspondance, entre musique, danse, opéra, peinture, sa propre partition consistant à « écrire » picturalement des pièces selon les règles de la composition musicale. Il s’impose comme un précurseur aux côtés de ses compagnons de création, avec au premier rang les musiciens d’avant-garde dont son ami et complice Arnold Schönberg.
Le musée de la Musique-Philharmonie de Paris et le Centre Pompidou se sont alliés pour illustrer ce parcours singulier, dans une mise en scène originale dans laquelle peinture et musique se répondent et se conjuguent.
Points forts
- L’opportunité de (re)découvrir l’oeuvre de Kandinsky, entre improvisations, théâtralisation de l’abstrait et nouvelle « grammaire », dans son contexte historique et artistique, à une époque de bouillonnement intellectuel et artistique intense dans lequel la contribution russe est essentielle, que ce soit dans la peinture, la danse (Igor Stravinsky) ou la musique (Thomas Van Hartmann).
- Un parcours visuel et musical grâce à un casque remis à chaque visiteur. Chaque salle est l’occasion d’écouter un répertoire intimement lié à la création de Kandinsky pour qui l’écoute de la musique est centrale : Wagner, Scriabine et les autres…
- Un découpage thématique qui illustre comment le peintre souhaite mettre en mouvement ses tableaux dans une volonté de synthèse des arts :
- Des installations synesthésiques comme la reconstitution de la mise en scène, en 1928, des « Tableaux d’une exposition » de Moussorgski par exemple,
- L’exposition de certaines de ses toiles parmi celles, nombreuses, dans lesquelles il a recherché au travers du thème de l’apocalypse, à démontrer comment l’art pourrait transformer et régénérer le monde,
- L’évocation de sa place majeure dans la naissance et l’évolution du mouvement du Bauhaus.
- Des objets émouvants comme sa collection de disques, ses pots de pigments, sa palette ou ses poèmes consacrés au « son pur » des mots.
Quelques réserves
Aucune ; un parcours riche qui ravira aussi bien les curieux en quête de nouvelles connaissances que les amateurs de beau aux sensations plus intuitives.
Encore un mot...
Lire De la spiritualité dans l’art, et la peinture en particulier (Éditions Denoël, Folio Essais 2021), ouvrage écrit en 1911 par l’artiste pour exposer ses travaux sur l’émancipation de la couleur par rapport au motif et l’instauration d’un nouvel ordre artistique, formera un merveilleux complément à la compréhension du peintre et son apport majeur à la scène contemporaine.
Une illustration
Une phrase
« En règle générale, la couleur est donc un moyen d'exercer une influence directe sur l'âme. La couleur est la touche. L'œil est le marteau. L'âme est le piano aux cordes nombreuses. » Vassily Kandinsky, De la spiritualité dans l’art, et la peinture en particulier.
L'auteur
Vassily Kandinsky (1866-1944) est un peintre russe né à Moscou dans un milieu aisé, naturalisé allemand puis français.
Sa vie bascule à 29 ans lors d’une représentation de l'opéra Lohengrin de Richard Wagner. Commence alors sa carrière de peintre et d’enseignant. Après le traditionnel voyage initiatique en Europe entre 1906 et 1908, il s’installe en Allemagne.
De 1914 à 1921, il retourne vivre en Russie, chargé de la politique culturelle dans la nouvelle Russie soviétique.
Il s’installe en 1925 à Weimar (Allemagne) à l’invitation du fondateur du Bauhaus, Alfred Gropius, où il dirigera l’atelier de peinture murale jusqu’à la dissolution de l’école en 1933.
Il vit ensuite en France jusqu’à la fin de sa vie. Il connaîtra une gloire posthume. Le Centre Pompidou possède la plus grande collection de ses œuvres.
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