La naissance des Grands Magasins

Un saut réjouissant dans le Second Empire, ère de prospérité et de développement sans précédent
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Musée des Arts Décoratifs
107 Rue de Rivoli
75001
Paris
Jusqu'au 13 octobre. Le mardi, mercredi, vendredi samedi et dimanche de 11h à 18h - Nocturne le jeudi jusqu’à 21h

Thème

L’arrivée au pouvoir de Napoléon III en 1848 marque le début d’une période de révolution économique et sociale. A la suite du coup d’Etat de 1851, le nouvel empereur des Français insuffle un vent décoiffant de libéralisme et de modernité. Mettant à profit les innovations majeures industrielles et techniques - naissance du chemin de fer, des machines à vapeur, de la production de masse en usine, bouleversement des axes de transport, des infrastructures et de l’urbanisme -  le Second Empire symbolise aussi le capitalisme triomphant qu’atteste une croissance effrénée.

C’est dans ce contexte que naissent les premiers Grands Magasins, nouveaux temples de la consommation. Le Bon Marché en 1852 d’abord puis les Grands Magasins du Louvre en 1855, suivis de beaucoup d’autres dont Au Printemps en 1865. 

L’exposition nous emmène jusqu’en 1925, date de l’Exposition Internationale des arts décoratifs et industriels modernes à Paris ; elle témoigne de la révolution commerciale que représentent ces nouvelles cathédrales et à travers elle, de la transformation profonde de la société française qui s’amorce.

Points forts

  • La mise en avant du contexte de la naissance des Grands Magasins : politique volontariste d’innovation industrielle et technique, importance des liens entre urbanisme, transports et production pour le développement économique
  • L’évocation d’un monde nouveau porteur de rêves, dans lequel abondance et course à la nouveauté, gigantisme et majesté des bâtiments et des agencements, se conjuguent pour susciter excitation, désirs, une sensation grisante que l’inaccessible devient soudain à portée de mains et de porte-monnaie 
  • Une voie de transmission aux plus jeunes des prémices des techniques de vente et de marketing qui fondent notre modèle économique de consommation de masse encore aujourd’hui.  
  • Une exposition très vivante dans laquelle les techniques et savoir-faire sont magnifiés au travers des objets, sur toute la gamme des biens de consommation, depuis les vêtements et accessoires jusqu’aux équipements de la maison. 
  • Une approche de l’organisation et des conditions de travail des employés, classe naissante des services dans lesquelles s’entremêlent hiérarchie et paternalisme.  

Quelques réserves

Aucune réserve pour cette superbe exposition.

Encore un mot...

Cette belle exposition est aussi l’occasion de se questionner au moment où nous vivons une période de durcissement économique et d’incertitudes sur l’avenir, sur le sens de la consommation, entre désir, plaisir et leurs conséquences, et sur l’articulation entre croissance, confiance et légèreté. Nostalgie ou besoin de changement ? 

Une illustration

Affiche (Les Grands Magasins Dufayel) 1895-1900 ©️ MAD Paris

Une phrase

« Dans une société́ où se mettent en place les prémices d’une culture de masse et la naissance progressive d’une certaine modernité́ des loisirs, « Faire les magasins » devient, à l’instar du théâtre, du bal, du café́, ou du concert, une nouvelle distraction bourgeoise. Ces grands magasins sont désormais le « royaume de la femme » décrit par Émile Zola dans ses carnets préparatoires à l’écriture d’Au Bonheur des Dames. »  Extrait du catalogue de l’exposition

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