Les douze morts de Napoléon

Une nouvelle marche vers l’Empereur, passionnante !
De
David Chanteranne
Passés/Composés, Janvier 2021
Notre recommandation
4/5

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Thème

Le fil rouge du livre est le récit de la reddition de l’Empereur aux Anglais et de son exil dans l’île de Sainte Hélène.

Tout y est en peu de mots : l’inconfort des lieux et du climat, l’entourage, les brimades des geôliers, les petits plaisirs, le temps consacré à la rédaction de ses  mémoires, la mise en forme du  testament et la description de sa mort à Longwood.

L’approche de cette dernière, la vraie, la douzième, et l’évocation du passé, sont le prétexte d’un retour sur les lieux d’événements  graves qui auraient pu coûter la vie à Napoléon : Ajaccio et sa difficile naissance, la Corse et ses relations avec Paoli  , « le petit Gibraltar » à Toulon, le 18 brumaire à Saint Cloud, la peste en Egypte, la bombe de la rue Saint-Nicaise, la blessure de Ratisbonne, le poignard de Staps à Vienne, l’incendie de Moscou, la tentative de suicide à Fontainebleau, Waterloo et la déroute.

Cette belle construction littéraire ne sert pas qu’à l’évocation historique. Elle nous approche au plus près des sentiments intimes et complexes  de Napoléon au travers de ses nombreux écrits et de ceux de son  entourage, amical ou opposant.

Points forts

La précision des faits, leur intégration naturelle dans le récit, les extraits de divers courriers, la fluidité de l’écriture nous procurent une lecture confortable et sereine de situations réelles ou quelquefois fantasmées.

Guidée par un auteur aussi sincère et aussi didactique, cette nouvelle marche vers  l’Empereur est passionnante.

Quelques réserves

J’avoue humblement que la lecture des extraits du poème Le Cinq Mai  d’Alessandro Manzoni, publié en Juillet 1821,  et mis en exergue de chaque chapitre ne m’a pas procuré de particulière émotion. Mais ceci est peu de chose en regard des nombreuses autres références bibliographiques de qualité.

Encore un mot...

Les faits historiques étant établis et incontestables, quelques sentiments émergent pendant la lecture.

Pourquoi et comment cette chance insolente, irrationnelle, dans les attentats, les batailles, mais aussi sur mer à son retour d’Egypte?

Pourquoi cette naïveté incompréhensible qui a pu lui faire croire sérieusement en  l’honnêteté et la mansuétude  de la perfide Albion ?

 Qui se lancera dans une réelle analyse des conséquences de la longue cohabitation entre cette  affreuse tumeur gastrique et son hôte, aussi déterminé et courageux fut-il ?

Nombreuses sources de réflexion…

Une phrase

 « Le cœur n’y est plus. La mécanique impériale s’est déréglée. Aux difficultés rencontrées dans l’île, en particulier liées au climat et vexations de toutes sortes, se sont ajoutées des conditions matérielles humiliantes. Cela manque de confort .Pour l’ancien souverain, qui a relancé l’artisanat sous le Consulat et a permis aux meilleurs ouvriers de retrouver les gestes ancestraux pour offrir ce style Empire si recherché, devoir se contenter de modestes meubles est difficile à accepter. »

L'auteur

David Chanteranne est historien, rédacteur en chef de  Napoléon Ier, revue du souvenir Napoléonien. Ce livre fait partie des 7 ouvrages sélectionnés par le «  hors-série » du Figaro consacré à Napoléon en mai 2021.

Et aussi

NAPOLEON A STE HELENE
Ne manquez pas la chronique d'Anne Jouffroy sur l'ouvrage Napoléon à Sainte-Hélène de Gilbert Martineau. Consul honoraire de France à Sainte-Hélène de 1956 à 1987 et conservateur des Domaines français de Sainte Hélène, l’historien Gilbert Martineau (1918-1995) participa à la restauration de la Maison de l’Empereur à Longwood. Il passa presque 40 ans sur l’île et devint un des spécialistes de « l’exil hélènien » de l’Empereur.

HISTOIRE DU CONSULAT ET DE L EMPIRE DE THIERS
Notre chroniqueur Michel Kerjean s'est également penché sur l'oeuvre monumentale d'Adolphe Thiers.

NEVER MIND (pas mort !)
Napoléon Bonaparte a frôlé la mort de nombreuses fois, en particulier lorsqu'il était Premier Consul (24 décembre 1800) par la machine infernale de la rue Saint-Nicaise. Le roman de Gwenaële Robert, Never Mind, qui met en scène ce tragique événement, a été chroniqué par Anne Jouffroy.

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