L'Arche avant Noé

De
Irving Finkel
Editions Lattès - 350 pages
Notre recommandation
5/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Récit d’une découverte scientifique : lorsque le Pr. Finkel publie la traduction d’une tablette d’argile vieille de plus de 3.700 ans, rapporté parmi des bibelots divers, par un officier britannique en poste au Moyen-Orient, la tablette gravée de 60 lignes d’écriture cunéiforme fait l’effet d’une bombe, car il semblerait que le texte soit antérieur au récit de la Bible et se rapporte à une inondation d’importance, dont les Hébreux auraient eu connaissance durant leur esclavage à Babylone. « L’Arche avant Noé » conte par le menu les travaux du Professeur en un récit épique, bien loin d’une vulgarisation simpliste, et se lit comme un roman d’aventures doublé d’une enquête policière. Entre mythe et réalité, étayé par les révélations scientifiques de l’auteur, un récit qui fait vaciller certaines de nos convictions judéo-chrétiennes, sans pour autant remettre en cause l’existence de l’Arche. Et quelques surprises étonnantes sont au menu…

Points forts

-Le premier et le plus significatif à mon sens : la passion. Le Pr. Finkel dont le visage chevelu et barbu, n’est pas sans rappeler l’image d’Epinal de notre bon Noé, est un homme passionné (le mot est faible) ! Une vie entière dévouée à faire revivre par l’étude de tablettes d’argile, depuis les méandres poussiéreux du British Muséum, une époque lointaine, méconnue (de moi en tous cas), et pourtant si présente dans notre mémoire collective. On le sent caresser du doigt et du regard les précieuses tablettes, les classer patiemment pièce à pièce comme on assemble un puzzle, les déchiffrer, les lire, les traduire, les faire siennes et leur donner vie. Et dans cette quête fiévreuse et méticuleuse, faire surgir d’un quasi néant oublié, l’Histoire ! -L’Histoire, merveilleuse, ensorceleuse, le deuxième point fort de cet ouvrage. Pas besoin de relire Tolkien pour se trouver plongé dans un univers épique et fantastique, peuplé de rois aux noms évocateurs, de dieux oubliés et de villes extraordinaires… Nabuchodonosor, Gilgamesh, Ninive …le plus merveilleux c’est que notre âme s’y reconnaît. Entre le Tibre et l’Euphrate, souvent en crue, cause de terribles inondations, naît l’histoire de notre civilisation, de notre religion, de notre philosophie. Alors retrouver l’Arche, grâce à Finkel, que l’on pourrait aisément coiffer d’un chapeau pointu de magicien, c’est, pour beaucoup d'entre nous, retrouver nos racines. -Je dirais un mot du style et de la traduction. L’auteur écrit au fil de la plume, sans ambages, et sans jargon. Ouf ! Facile à lire, le style est enlevé, et ne vous donnera pas trop la sensation d’être un crétin des Alpes. Le traducteur doit être loué lui aussi pour son travail remarquable et pour la minutie avec laquelle les traductions de textes anciens ont été revus par des scientifiques français, évitant ainsi tout risque d’erreur d’interprétation des travaux de Finkel. Il en va de même pour les traductions des extraits de la Bible, du Coran et de tous les textes révélés étudiés par le Pr. Finkel.

Quelques réserves

Accrochez vous ! C’est tout de même un peu ardu par moment. On s’en doute. Je pense notamment à l’étude des « clous », je ne vous en dit pas plus… Mais rien n’égalera la vision du bon Professeur grimpant dans son Arche, enfin reconstruite par un groupe d’étudiants américains sous sa houlette scientifique, ni le bonheur de lire de merveilleux poèmes traduits de l'Akkadien ou de l'Assyrien.

Encore un mot...

L’Arche était ronde au fait ! Le saviez-vous? Ce livre bouscule beaucoup d’idées reçues, sans jamais remettre en cause les fondamentaux des trois Religions du Livre.Une bonne mise en perspective des relations de la Bible avec la réalité historique.

Une phrase

"Mais je m’interroge : pouvons nous appréhender l’identité de cette cohorte de fantômes pour qui, comme dit le poète, « la poussière est subsistance et l’argile nourriture » ? En fin de compte, le problème se résume à une seule question essentielle à mes yeux : les anciens Mésopotamiens nous ressemblaient-ils ?"

L'auteur

Le Professeur Irving Finkel est conservateur, au British Museum, du département des langues, écritures et cultures de l’ancienne Mésopotamie. Assyriologue distingué, spécialiste des médecines et pratiques mystiques de la période pré-babylonienne, le Pr. Finkel supervise le département regroupant les quelques 130.000 tablettes d’argiles d’écriture cunéiforme du Musée. Ses travaux, de renommée internationale, font figure de référence en ce domaine.

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Aussi captivant qu'Indian Jones ou que Tolkien

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