Machiavel et Savonarole (La glace et le feu)

De
Max Gallo
Editions XO
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Tarifs
19,90 €
Lu
par Culture-Tops

Thème


Ce volume de 354 pages est constitué en fait de deux livres bien distincts réunis sous un même titre. Pratiquement contemporains, Machiavel et Savonarole ont joué un rôle important dans l'histoire politique de Florence. C'est cette proximité qui a pu justifier la réunion des deux ouvrages en un seul, bien que les styles des deux parties soient radicalement différents; et que, retraçant le parcours de ces deux politiques, l'ouvrage ne se livre à aucune confrontation "idéologique" entre "la glace et le feu" !  
SAVONAROLE : Dans la narration chronologique classique de la courte période d'emprise de Savonarole sur Florence, Max Gallo décrit le processus de la prise du pouvoir par le "fou de Dieu" puis sa chute assez rapide due à plusieurs facteurs bien décrits.
MACHIAVEL : La vie de Machiavel racontée par lui-même. Le procédé n'est pas celui d'un historien mais celui du romancier qu'est aussi Mac Gallo. 
Dans les deux parties du livre, Max Gallo fait, d'ailleurs, autant oeuvre de romancier que d'historien, la véracité des faits étant présumée puisque l'auteur ne publie aucune bibliographie.

Points forts

L'intérêt du récit de la vie de Savonarole réside dans la description de la prise du pouvoir par un orateur illuminé, au talent incontestable, qui manipule les foules malgré la présence d'un pouvoir légal, mais discrédité par ses insuffisances. On aura vite fait le rapprochement avec la prise du pouvoir par Hitler ou mieux, celle des ayatollah iraniens: même base religieuse, respect strict du dogme, même chasse au mécréants, pécheurs et sodomites, même embrigadement de jeunes "enfants-soldats", même cri de ralliement, "Vive le Christ", qui renvoie au "Allah akbach".
Notable différence: comment Savonarole perd-t-il le pouvoir si vite ? C'est, bien sûr, Machiavel qui l'a compris et le résume en trois lignes : " Prophète désarmé, Savonarole vit ruiner ses projets au moment où la multitude n'ayant plus confiance en lui, il manqua de moyens pour l'obliger à en avoir encore et pour en inspirer aux incrédules"..... Savonarole n'avait ni Gestapo ni gardiens de la révolution !
Nicolas Machiavel raconté par Max Gallo, c'est la carrière d'un haut fonctionnaire florentin du XVI ème siècle qui ressemble à s'y méprendre à celle de l'un de nos énarques du XXI ème. Bourgeoisie cultivée, entrée dans l'administration, promotions rapides, on met en avant sa neutralité politique tout en faisant le nègre pour les politiques, on atteint finalement le sommet, on devient "magnifico" et on porte la robe rouge (la Safrane avec chauffeur en quelque sorte) .... Bien sûr, avec la changement de majorité (le retour des Medicis) on est mis au placard mais, comme n'importe quel préfet en disponibilité, on écrit des livres et des poèmes et on "fait des ménages" rémunérés au profit du secteur privé, avant de se recaser..... Avec ce code de lecture, le récit devient amusant; c'est le point fort du livre.

Quelques réserves

Nicolas Machiavel se raconte à la première personne. Le procédé, romanesque, n'est ni celui d'un historien ni celui d'un observateur politique. Il ne milite ni pour la crédibilité du propos ni pour la satisfaction du lecteur qui voudrait en savoir un peu plus sur le livre essentiel qui a fait sa notoriété universelle. Car "De principatibus" reste quasi totalement absent du récit alors qu'on en attendait, pour le moins, quelques citations et commentaires. C'est le moindre des reproches qu'on puisse faire à Max Gallo. "Le Prince" reste un sujet beaucoup plus intéressant que la vie et la carrière de son auteur.

Commentaires

Silistrie J.
ven 18/12/2015 - 23:04

Une coquille page 257 dans la partie Machiavel où l'on évoque Charles VII roi de France ! En 1509 il me semble que c'est le regne de Louis XII.

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