Pluie de noix

Petite anthologie bilingue de poésie alsacienne
Les Cahiers de Peut-Être, N°3
Edités par l'Association des Amis de l'Oeuvre de Claude Vigée

119 pages

Notre recommandation
4/5

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15€
Lu / Vu par Culture-Tops

Thème

La poésie trouve, par la voix de ces poètes alsaciens, toutes les inflexions dont elle sait nourrir l'imaginaire comme le plus abrupte réel, leur prêtant ses raccourcis, ses images, ses suggestions, ses associations saugrenues ou subtiles. 

Une nature très présente, de pluie, de neige, peuplée par l'arbre et l'oiseau. 

Des sentiments mélancoliques mais aussi de l'humour corrosif, voire teinté d'anarchisme. 

Un puissant goût pour la vie physique dans ce qu'elle a de substantiel, de nourrissant comme une pluie de noix.

Enfin, une touche de philosophie à l'air presqu'oriental.
 

Points forts

- 1 Le bilinguisme du volume est une rareté dont il faut profiter pour sentir, même pour ceux qui ignorent l'alsacien, la texture des mots, leur âpreté ou leur douceur, la surprise d'un terme du quotidien à peine différent du français; et pour les germanophones, ce sera la richesse de comparaisons d'écritures, des similitudes de prononciations devinées à travers des graphies différentes de l'allemand. Toute une déclinaison de ce mystère qui fait que les hommes placés à un point du globe parle à quelques différences près la même langue que leur voisins.

- 2 Il est bon de constater, avec ce recueil, que la multiplicité des langues, et par là même la richesse de l'humanité dans sa faculté à exprimer des sensibilités diverses, reste un facteur vivant de la vie de l'esprit, malgré plusieurs siècles de tentatives d'uniformisation. L'alsacien est ainsi l'un des beaux fleurons que la France peut dénombrer sur la mosaïque de ses langues, dites régionales, et toujours vivantes.

- 3 Le recueil est ponctué d'illustrations et de photographies en échos aux poèmes ou évocatrices du pays, donnant un supplément d'évasion au lecteur.

Quelques réserves

Les curieux de vocabulaire s'étonneront parfois de la disparition de certains mots de l'une à l'autre langue, ou du choix d'une interprétation fort éloignée du sens littéral.

Si cela peut être un point faible, c'est aussi tout l'arbitraire que pose la question de la traduction et des affinités du traducteur avec tel ou tel type de "rendu" du poème, copie "conforme" ou transposition, lettre ou esprit, et leurs infinies variations.

Encore un mot...

Le plaisir d'une langue qui craque autant que la coque du fruit et se révèle aussi douce que son cerneau. Le plaisir aussi de grappiller les tons divers de chaque poème comme les grains d'un raisin mélangé de différentes saveurs, de qualités contrastées, amertume ou tendresse, aigreur ou moquerie, envolée ou pesanteur, présence charnelle ou souvenir évanescent.

Une phrase

La nature, la vie profonde et une certaine philosophie se retrouvent condensées avec puissance et simplicité dans cette strophe:

<< car le printemps a labouré le ciel il nous a cloués sur la vie et depuis on ne peut plus dormir on ne peut plus mourir on ne peut plus qu'aimer. >> 

Sylvie Reff-Stern (née en 1946) Pluie de noix p.103-

L'auteur

Il ne s'agit pas d'un seul auteur mais d' une palette de poètes alsaciens, du XIXè siècle à aujourd'hui, dont Albert et Adolphe Matthis, Nathan Katz, Adrien Finck, Sylvie Reff-Stern, Emile Storck et Claude Vigée.

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