
Officier Radio
Parution en août 2025
240 pages
21 €
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Thème
L’oncle Charlot est mort. Il était officier radio à bord de l’Emmanuel Delmas. Son bateau a été éperonné par un pétrolier italien et a pris feu : aucun survivant. Dans la famille on dit : “on ne saura jamais”.
Elle, Marie, la nièce, veut savoir. Alors elle pose des questions, consulte des archives, pose des questions à des témoins indirects.
En fait, sa quête est double : comment ça s’est passé et comment les proches ont vécu ça ? Parce qu’il y a des silences, des oublis, des non-dits. Dans cette famille de paysans bretons et de marins, on sait que la mort est un risque permanent. On parle de l’accident et des jours d’après.
“Pourquoi veux-tu savoir, Marie ?”, lui demande-t-on. Mais on n’est pas fâché de sa recherche et on répond à toutes ses questions : celles sur “l’immédiat après”, sur le vécu d’une famille d’un disparu en mer, résignée parce qu’être marin c’est un risque permanent.
Points forts
Deux témoignages : celui de Roger Courland qui a mené l’enquête pour les familles de tous les disparus et celui, bouleversant, de Marie-Anne, veuve aussi d’un officier radio disparu en mer. Marie-Anne parle sans contrainte parce qu’elle et Marie ne sont pas tenues par les pesanteurs familiales. Des mots d’une simplicité émouvante pour dire comment on vit ce deuil.
En effet, Marie Richeux expose avec des mots simples et justes, comme ceux de Marie-Anne, la vie quotidienne de mondes divers : celui d’avant ses parents, celui de la fille et nièce qu’elle est, celui de son quotidien en quête d’une vérité peut-être jamais trouvée, d’une recherche obstinée parce qu’elle est comme ça Marie : en quête.
Quelques réserves
Aucune réserve pour ce récit poignant et délicat.
Encore un mot...
Ce quotidien au-delà de l’enquête, c’est le nôtre, celui de ceux qui ne vivent jamais un long fleuve tranquille, celui de l’acceptation du destin qui finit par ne plus être cruel parce que c’était presque écrit. Et, au bout du compte dans les archives de la tante, l’épouse de l’oncle Charlot, peut-être il y a-t-il un bout de réponse à l’enquête.
Une phrase
« L’essentiel c’est de raconter l’histoire, pas forcément de la comprendre, juste raconter l’histoire, écrire les questions simplement. C’est exactement ce qu’il faut aux vivants. » (page 152)
L'auteur
Marie Richeux, née en 1984, est diplômée de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Précédemment présentatrice d’émissions de radio à contenu culturel, elle est aujourd’hui à la tête du Book Club sur France Culture.
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