
Histoire du fils

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Thème
Dans un récit s’ouvrant sur un drame qui retentira sur plusieurs générations, Marie-Hélène Lafon interroge la filiation, les secrets de famille, la capacité de résilience.
Points forts
L’originalité de la construction du récit où une date introduit chaque chapitre, instantané d’un moment de vie des protagonistes, sans le souci d’une suite temporelle.
Ces morceaux de puzzle reconstituent le tableau complet de la généalogie de cette famille, fortement attachée à ses racines provinciales, depuis 1908 jusqu’à 2008.
L’écriture sobre donne une grande force aux descriptions des lieux, du quotidien, des questionnements.
L’auteur démêle l’écheveau embrouillé du destin de chaque personnage depuis un Armand au début du XXème siècle jusqu’à un autre Armand au début du XXIème siècle dans une quête de vérité bouleversante.
Points faibles
Il peut être parfois difficile de s’y retrouver dans les ruptures chronologiques.
En deux mots ...
On est toujours le fils de quelqu’un ; mais de qui ? Du géniteur absent ou de la figure paternelle qui vous élève ? Et de fils, on deviendra père, un père qui portera le poids des non-dits familiaux. Combien de générations seront nécessaires au comblement du manque malgré l’amour de l’entourage familial ? Dans son roman, Marie-Hélène Lafon n’élude aucune question et surtout nous apporte, à travers le temps, la réponse qui renoue le fil brisé de la filiation.
Un extrait
«Il préférerait qu'Hélène et Léon soient ses vrais parents, et les cousines ses vraies sœurs. Il préférerait mais il a toujours su la vérité. Gabrielle est sa mère et on ne connaît pas son père. Il en a un, mais personne ne le connaît. Il vit certainement à Paris, mais pas avec sa mère; où à Lyon, où à Marseille, loin et dans une grande ville. S'il vivait dans un petit endroit comme Figeac, il ne pourrait pas être son père sans être connu de tous. Pas de père inconnu à Figeac. Depuis quelques jours, sans savoir pourquoi, André se demande si ce père aurait voulu le connaître lui, André, s'il voudrait le connaître. Il a un père inconnu, et il serait donc lui aussi un fils inconnu.»
L'auteur
Marie-Hélène Lafon est née en 1962 au sein d'une famille paysanne dans le Cantal qui servira de cadre à la plupart de ses romans. Devenue Professeure de lettres, elle publie son premier roman Le soir du chien en 2001 qui est récompensé par le prix Renaudot des lycéens. Depuis elle a écrit une quinzaine d'ouvrages, publiés en grande majorité chez Buchet Chastel, parmi lesquels L'Annonce, Joseph, Nos Vies. En 2016 elle reçoit le prix Goncourt de la nouvelle pour Histoires.
Le clin d'œil d'un libraire
LIBRAIRIE LA PROCURE. LA FOI DANS LES LIVRES. DANS TOUS LES LIVRES
On ne peut préparer et célébrer les fêtes de la nativité sans parler de la librairie La Procure, installée rue de Mézières à Paris, à l’ombre de l’église Saint Sulpice, il y a tout juste 100 ans. Plus qu’une librairie, La Procure c’est une marque symbole pour les catholiques, bien sûr, et une enseigne qui a essaimé partout en France et en Belgique, soit 33 établissements au total.
La Procure rayonne et illumine le monde de la culture et de la connaissance et pas uniquement chrétien, même si le secteur religieux représente 50% des ventes avec 50 000 références. Ici le contact avec le livre, a quelque chose, excusez- moi mon Père, de charnel. On prend on feuillette, on repose, on échange avec le libraire puis on se décide. Bref, on donne du temps au temps, l’amour du livre est palpable, la confiance instaurée avec le lecteur est sacrée.
Et voici Perrine, libraire à La Procure, très affairée et de bon conseil. Elle recommande un beau cadeau de Noël, qui vient de sortir : «Les Femmes dans la Bible» de Nathalie Nabert aux éditions Magnificat. Trente figures d’humanité, dans un style riche et profond. Personnages essentiels, ô combien. Au fait, Sainte Perrine, ou Pétronille vous connaissez ? Une grande patricienne romaine et martyre du 1er siècle, baptisée des propres mains de Saint Pierre.
La Procure, 3 rue de Mézières 75006 Paris – Tél : 01 45 48 20 25
Texte et interview par Rodolphe de Saint-Hilaire pour la rédaction de Culture Tops
Commentaires
à 12h54
Merci pour cette analyse pleine de finesse qui donne envie de lire ce livre. Je ne l'ai lu mais je vais courir l'acheter toute affaire cessante.
à 18h21
Je viens de terminer histoire du fils, la construction est ciselée à l'extrême, sans fioriture, les mots sont justes, la langue est surprenante, savoureuse. On revient souvent en arrière pour comprendre le rôle de chacun, c'est une lecture exigeante- et forcément lente. J'avais beaucoup aimé "les pays", je pene que ce dernier livre est encore au-dessus.
Qui est le fils ? Antoine, André, Paul ?
Je retiendrai les changements de points de vue successifs qui sont parfois déstabilisants pour le lecteur mais l'ensemble est singulier et se lit avec un plaisir indicible.
à 14h09
Une fois refermée la dernière page du livre Histoire du fils, j'ai l'impression d'être redescendue à mains nues du grand arbre généalogique de la famille de ce fils, André Léoty, en quête de son père, qu'il a localisé mais jamais rencontré.
Au fil du temps, les racines de cet arbre sont profondes et bien enracinées D
à 17h39
A peine refermée la dernière page de Histoire du fils, j’ai l’impression de redescendre à mains nues le tronc du grand arbre généalogique de la famille de ce fils, André Léoty, en quête de son père, qu’il réussit à localiser, sans jamais le rencontrer.
Marie-Hélène Lafon nous fait sauter de branche en branche, au travers des périodes, d’un personnage à l’autre, tous liés par un attachement profond, malgré les non-dits, les secrets de famille, et c’est cette bienveillance naturelle et chaleureuse qui va souder les membres et aider ce fils à se construire et à s’épanouir dans sa vie personnelle…
Le style, aux mots choisis, pesés pour leur sens, aux expressions « drues », exprime cet ancrage fort dans le terroir, avec des racines dans le Lot, le Cantal et Paris. Parfois une série de mots, énumérés sans souffle, nous traduit l’état de pensée ou d’émotion par lequel passent les protagonistes au cours des événements.
Un livre à lire comme on regarde au fond d’un kaléidoscope, à la fois spectateur et acteur. On secoue, et on voit un paysage coloré différent à chaque fois, à l’image de ce que nous donne à voir L’Histoire du fils.
à 14h40
J'ai eu beaucoup de mal à aller au bout de ce livre ce livre. L'historie en est finalement banale mais compliquée à loisir par un éparpillement chronologique tout à fait gratuit. Les personnages, nombreux, sont si superficiellement caractérisés qu'il est souvent difficile de savoir de qui parle l'auteur. Le style est effectivement très travaillé, presque trop, et explique le prix attribué à ce roman. Dans le style saga familiale, rien ne vaut décidément "Les Champs d'honneur" mais n'est pas Jean Rouaud qui veut.
à 10h37
Tout à fait
à 14h09
Déçue de ce trop de complexité dans le style et totalement inutile. C'est désagréable au possible de lire avec grande difficulté une histoire somme toute banale. Raté tout simplement.
à 12h30
Tout à fait d’accord avec Malika.
à 16h29
Tout à fait d’accord.
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