Le dernier enfant

Le petit dernier quitte la maison. Un récit poignant
De
Philippe Besson
Julliard, publié en janvier 2021 -
206 pages -
19€
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Lu / Vu par

Thème

La détresse de Anne-Marie le jour où Théo, son petit dernier, part faire ses études à la ville voisine. Le déroulement de cette journée est présenté, du point de vue de la mère: bagages, trajet en voiture, installation dans le studio, déjeuner au restaurant et le retour sans Théo...

Chacun de ces événements lui permet de se remémorer des moments de la vie familiale.

Points forts

 - Le sentiment de vacuité, l’angoisse du vide de sa vie sans ses enfants, est très bien analysé

-  La vie modeste et heureuse de cette famille sans prétention est bien rendue. À côté d’Anne-Marie : un mari solide et « taiseux », deux aînés déjà partis et le dernier affectueux mais heureux de prendre son envol...

 - Et surtout une écriture simple, très vivante où l'auteur décrit par le menu cette journée, s’attarde sur les détails.

- Bref, un livre poignant, certainement en partie autobiographique, comme le montre sa dédicace : “A ma mère”

Quelques réserves

Par son thème assez ténu, par son peu de longueur et même son style, ce livre est plus proche de la nouvelle que du roman

L’éditeur « tire à la ligne» par une typographie exagérée, par des pages blanches laissées entre chacun des courts chapitres. 

Encore un mot...

Je pense que beaucoup de parents se reconnaîtront dans ce récit authentique et poignant.

Une phrase

“ Anne-Marie a retenu qu’il a dit : « maman » et, sauf erreur de sa part, c’est la première fois de la journée. Il ne dit plus souvent « maman », sauf pour marquer une exaspération. Là, en l’occurrence, en le laissant échapper, il s’est montré gentil, attentionné, puisqu’il cherchait à lui éviter un effort imprudent ; elle en est touchée. De toute façon, un rien pourrait la toucher, visiblement. Ou alors elle croit que les «maman» sont voués à disparaître, qu’ils ont la sonorité d’un adieu”. (p. 59)

L'auteur

A 54 ans, Philippe Besson publie, ici, son vingtième roman. Il a aussi écrit des récits comme Un personnage de roman (Julliard, 2017) sur la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, des scénarios, des nouvelles, de la poésie. Il est aussi critique littéraire, chroniqueur....

Ses livres rencontrent un vif succès et sont traduits en plusieurs langues. Il a obtenu divers prix littéraires dont le Prix Maison de la Presse pour  Arrête avec tes mensonges (Julliard) en 2017.

Ce “touche à tout” s’est aussi engagé dans la lutte contre l’homophobie, pour le mariage et l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. En 2018, il signe un “appel à lutter contre les violences conjugales”.

Le clin d'œil d'un libraire

Librairie livres anciens LE FEU FOLLET, à Paris

Directeur fondateur : Pascal Antoine

 

« Le Feu Follet », petite flamme éternelle du livre rare, dotée de pouvoirs magiques, illumine depuis plus de 20 ans le Boul’Mich à deux pas du Luco (le Jardin du Luxembourg… et du Sénat !). Sis au 31 rue Henri Barbusse  et au 121 du Boulevard Saint-Michel, les deux établissements de la librairie éponyme distillent leurs bienfaits aux amoureux du livre ancien, des lettres autographes exceptionnelles, d’incunables ou même d’estampes rares, en provenance des musées, collections privées et fonds culturels du monde entier. Dans ce palais de la culture médiévale et de la culture tout court, officie un personnage passionné et passionnant, Pascal Antoine, qui a roulé sa bosse dans les mines de malachite, pierre semi-précieuse du Haut Katanga (le fameux Shaba de Mobutu), pierre verte de la persuasion très utilisée en litho thérapie, avant qu'il ne retombe, en 1998,  dans le creuset de ses amours de jeunesse, le livre.

Ici, présentés par huit libraires (record national pour ce type de librairie) 30 000 livres précieux, depuis le XVe siècle jusqu’à nos jours, attendent patiemment leurs futurs et heureux propriétaires. Qui dit livres précieux ne veut pas dire forcément livres chers : « Nous proposons des livres rares et des éditions originales de 20 € à 17 000 € (rare en effet !) couvrant 500 ans de l’histoire des idées, de l’impression de la pérennisation de la mémoire écrite » confie Pascal Antoine. Une véritable épopée de la littérature en somme « accessible à tous types de bibliophiles ». Fixons les idées, par curiosité : un grand auteur «moderne» sinon le plus grand ? « Je dirai un Marcel Proust version originale édition limitée, dédicacée à un de ses contemporains : entre 5 000 et 20 000 € (!) en fonction de la dédicace » précise Pascal Antoine. Cela étant dit : « Non, le livre ancien n’est pas un produit de placement, je ne le vois pas comme cela » ajoute-il un peu choqué...et prudent.

On l’aura compris Le Feu Follet est un trésor. Une dernière question : pourquoi ce nom d’enseigne un brin ésotérique : « Un clin d’œil à Drieu la Rochelle ...et à Louis Malle bien sûr ». Mais c’est aussi la reprise d’un thème qui ne doit rien au hasard ! Oui, Antoine prénommé Pascal, entrepreneur dans l’âme a la littérature dans le sang. Comme il le dit joliment : « Je suis toujours à la mine, à la mine des livres » (l’école du même nom, Ecole des Mines, est à deux pas).

Librairie Le Feu Follet, 31 rue Henri Barbusse et 121 bd Saint Michel, Paris 75005. Tel. 01 56 08 08 85

Texte et interview réalisés par Rodolphe de Saint-Hilaire pour Culture-Tops

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