UN MATIN D’HIVER

Un petit air de Modiano
De
PHILIPPE VILAIN
Editions GRASSET 144 pages
Notre recommandation
4/5

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Lu / Vu par

Thème

Julie enseigne la  littérature à la fac. Elle rencontre Dan, professeur de sociologie, américain exilé à Paris, look d’ado, mèches rebelles, il dit aimer les personnes complexes. Ils tombent amoureux puis arrivent  un bébé, Mary, et un joli mariage. Leur routine est rythmée  par les déplacements de Dan à Atlanta où il semble mener des recherches universitaires.

Un jour Dan s’envole pour les Etats-Unis et disparaît sans laisser de traces. Qu’est-il arrivé ?  Qui était-il ?

Points forts

-  On retrouve l’écriture, tout en finesse, de Philippe Vilain, et son talent à décrire les méandres de la relation amoureuse et les soubresauts du cœur

-   Le récit est fluide, l’histoire - d’une apparente banalité au cours des premières pages- se poursuit à l’image d’une pièce musicale, de l’ « adagio » au « fortissimo »,  ponctuée de moments « doloroso ».

-   L’atmosphère se tend avec la disparition, puis naît l’incompréhension et vient l’enquête, oppressante,  dans les quartiers mal famés de Houston, entre gangs et narcotrafiquants, dans une double recherche, celle d’un corps, mort ou vif, et  à la découverte de la personnalité d’un inconnu à l’hypothétique vie cachée. Trafiquant ? Agent infiltré ?

-   Le sentiment d’absurdité est omniprésent. Comment un être humain peut-il disparaître aussi soudainement dans un monde hyper connecté ? Et  peut-il avoir menti à  ses proches à ce point ?

Quelques réserves

Je n'en vois pas. Peut-être une légère frustration du lecteur qui aimerait plus d’indices  afin de trouver un début d’explication?

Encore un mot...

Il y a du Modiano dans ce roman-là, les lieux, leur mémoire, leur esprit.  Les souvenirs d’une rue, d’un banc, d’une vue vont guider la quête, à la recherche d’un signe du disparu ou d’une révélation.

Philippe Vilain nous interpelle sur la duplicité, sur la confiance et  l’erreur. Il instille le doute sur l’intuition, celle qui pourrait nous aider à comprendre et qui peut aussi brouiller les pistes et  anéantir l’espoir.

Chacun porte en soi une part obscure, on ne sait jamais vraiment qui est l’autre.

En France, chaque année, 10 000 disparitions ne sont pas élucidées.

Une phrase

« L’absence n’est ni la mort, ni tout à fait l’espoir, mais cette torture du temps, son inquiétude et son vertige, qui fait espérer des choses auxquelles on fait semblant de croire ; l’absence, c’est attendre sans pouvoir agir ni faire le deuil, c’est vivre avec un sentiment d’inachevé » page 111

L'auteur

Philippe Vilain est docteur en lettres modernes, écrivain et essayiste. Il a publié de nombreux romans dont le thème est l’exploration de la conscience amoureuse: « L’Etreinte », «  le Renoncement », «  L’été à Dresde », « Paris l’après-midi », ( Prix François Mauriac de l’Académie française 2007) «  La femme infidèle » (Prix Jean Freustié 2013) . Son roman, « Pas son genre », a été adapté au cinéma par le réalisateur Lucas Belvaux.

Essayiste, il est l’auteur de « Défense de Narcisse » (2005) et d’une remarquable réflexion sur la littérature contemporaine, «La littérature sans idéal », qui a fait l’objet d’une chronique dans Culture-Tops, le 16/11/2016.

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