Le Roi Arthus

Musique et livret d’Ernest Chausson
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Opéra de Paris Bastille
Place de la Bastille
75012
Paris
0892899090
Jusqu’au 14 juin 2015
Vu
par Culture-Tops

Thème

Il s’agit d’un chef d’oeuvre méconnu créé en 1903, quatre ans après la mort de son auteur, Ernest Chausson (dont on connait surtout le Poème de l’amour et de la mer, enregistré par les plus grandes cantatrices) et représenté pour la première fois à Paris. Le thème est celui des chevaliers de la Table Ronde : Lancelot vient de conduire à la victoire les troupes du roi Arthus et il ne peut réprimer son amour pour la reine Guenièvre .L’oeuvre enchaîne duos d’amour,questionnements sur la loyauté ,choeurs victorieux ou vengeurs mais aussi magnifiques airs pour les seconds rôles.La musique, somptueusement envoûtante , évolue entre Wagner ( l’histoire et la construction sont proches de Tristan et Isolde), Debussy (fatale attraction de Pelleas pour Mélisande, avec une issue malheureusement similaire) et Berlioz. C’est un bon compagnonnage. Pour cette création l’Opéra de Paris a choisi des stars :Thomas Hampson , Roberto Alagna et Sophie Koch sur scène et Philippe Jordan à la tête de l’orchestre.

Points forts

- L’oeuvre se tient formidablement pendant les trois heures de musique. On ne décroche jamais du livret et pourtant l’histoire est connue.Elle est ici racontée avec beaucoup de psychologie ,sans doute est-ce la raison. - Le trio vedette ne déçoit pas.Thomas Hampson restitue tous les tourments du roi avec caractère et vigueur.Roberto Alagna montre une fois encore que la langue française se prète merveilleusement au chant d’opéra.Il combine l’ardeur de la passion et les affres que sa loyauté lui impose . Sohie Koch est souveraine jusqu’à la mort.On ne retient pas de tubes dans ce qu’ils chantent mais tout est beau.Leurs performances sont d’autant plus remarquables qu’ils sont affublés d’oripeaux et environnés de couleurs toutes plus laides les unes que les autres. - L’orchestre est somptueux tout du long, avec des interludes symphoniques si riches que l’attention ne baisse jamais.Philippe Jordan sait obtenir le meilleur de tous et aussi des choeurs. - Les seconds rôles permettent d’entendre les stars de demain :Stanislas de Barbeyrac est un très charismatique fidèle valet de Lancelot; Cyrille Dubois est le laboureur qui nous délivre sa belle complainte et Alexandre Duhamel, le traître Mordred.Tous donnent envie de les entendre à nouveau

Quelques réserves

- La mis en scène transpose l’action de nos jours avec une laideur difficilement supportable. Pour être des humains les héros n’en sont pas moins rois et chevaliers qui ne s’habilleraient jamais aux bons soins du Secours Catholique...Seules les épées ont un peu d’allure, accentuant le caractère anachronique et gratuitement inutile ,de l’ensemble. - Le décor est laid, entre Ikéa et la prairie de la Mélodie du Bonheur; jamais il n’aide à partager les sentiments des héros ni ne prolonge la musique.Point de costumes, ce sont des fripes.Il est surprenant que personne n’ait questionné tout cela !

Encore un mot...

Le plaisir de découvrir un opéra français merveilleusement servi par ses interprètes est ici contrarié par des choix visuels inconcevables pour le fond et la forme.

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Allez-y, malgré la mise en scène délirante.

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