VOYAGE SUR LA ROUTE DU KISOKAIDŌ, DE HIROSHIGE À KUNIYOSHI

Prolongée jusqu’au 8 août 2021 : Les relais-étapes de la route emblématique du Kisokaidō par les maîtres de l'estampe japonaise du XIXe siècle : cent cinquante œuvres magnifiques, et parfois inédites.
Musée Cernuschi, 7, avenue Velasquez, 75008 Paris -
Tel : 01 53 96 21 50 -
www.cernuschi.paris.fr -
Du mardi au dimanche de 10h à 18h et le vendredi jusqu'à 21h, jusqu'au 8 août 2021
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Thème

Cette exposition, la première proposée par le musée Cernuschi après sa réouverture à l'issue d'un chantier de rénovation de 9 mois, présente les paysages d'une des routes les plus spectaculaires du Japon, la vie de ses voyageurs ainsi que des légendes et des acteurs du théâtre Kabuki, souvent associés au thème du voyage par des jeux de mots ou la présence d'un objet incongru. 

Le Kisokaidō est l'une des cinq routes japonaises créées à l'époque Tokugawa (1603-1868).

Cette route reliant Edo (actuelle Tokyō) à Kyōto par l'intérieur des terres, était une voie alternative à celle du Tōkaidō, qui reliait Edo à Kyōto par le sud, le long de la mer. Son parcours (550 km environ avec 69 relais) était plus long et plus pittoresque que celui du Tōkaidō (500 km environ et 53 relais). Ses 69 relais permettaient aux voyageurs de se reposer et se ravitailler lors de la traversée de la montagne centrale et de neuf cols escarpés.

« Entre 1835 et 1838 le Kisokaidō fait l'objet d'une série d'estampes réalisées par Eisen (1790-1848) et Hiroshige (1797-1858), dont le succès fut considérable. Deux autres séries virent le jour sous le pinceau de Kunisada (1786-1865) et de Kuniyoshi (1797-1861). La série d'Eisen et Hiroshige , ainsi que celle de Kuniyoshi, constituent les deux grandes parties du parcours de l'exposition. […] Les deux séries articulent les deux parties de l’exposition offrant aux visiteurs une vision panoramique de toute la richesse iconographique d'un même sujet, dont les œuvres ont été réalisées sur une période courte, une vingtaine d'années seulement.» (Dossier de presse).

Malheureusement en raison de la crise sanitaire actuelle et aussi de leur fragilité, la série de Kunisada du Museum of Fine Arts de Boston ne peut être présentée ici. Cependant, une projection permet d'en découvrir en détail une sélection de ses plus belles estampes. 

Points forts

-Les estampes d’Eisen et Hiroshige  présentées dans cette exposition, provenant de la collection Georges Leskowicz, sont réputées comme étant les plus belles au monde pour la qualité du tirage et la fraîcheur des couleurs.

-La série réalisée par Kuniyoshi, qui appartient à l’ancienne collection de Henri Cernuschi (1821-1896), est exposée au public pour la 1ère fois.

-La carte murale des cinq routes du Japon de l'époque Tokugawa, dont le tracé détaillé du Kisokaidō avec ses 69 relais.

-La scénographie: les cimaises bleu de Prusse et les jeux d’ombre et de lumière nous immergent littéralement dans l'ukiyo-e («les  images du monde flottant »), un mouvement artistique dont Eisen et Hiroshige sont des figures incontournables. 

-Les cartouches dont certains racontent les petites histoires et les légendes évoquées dans les estampes. 

-Les objets remarquables présentés au centre des salles, en résonance avec certains détails des estampes : boîtes à calligraphie, trousse de fumeur, selle de bataille, caisse d'armure, tenue portée sous l'armure, armure, sabres, canon à main et « tout pour le pique-nique ».

-Les outils de médiation et les dispositifs numériques qui présentent l'art de la gravure sur bois, la fabrication d'une estampe et une grille de lecture donnant les clés des cartouches, sceaux et inscriptions figurant sur les estampes.

-Les photographies de l'ère Meiji (1868-1912) et contemporaines qui, mises en parallèle avec les estampes de l'exposition, illustrent les évolutions de la route Kisokaidō ; évolutions qui, on s'en doute en ce qui concerne la période contemporaine, nous laissent un peu mélancoliques...Bien sûr, certains relais se sont urbanisés et des ponts de bois se sont modernisés. Que sont les paysages charmants du XIXe devenus! Ceci dit, cette mise en parallèle est intéressante sachant que quelques portions de la route conservent leur aspect originel et que l’on peut toujours les parcourir à pied.

Quelques réserves

Je ne vois pas de points faibles.

Encore un mot...

Un réel plaisir de contemplation hors du temps. Tout n'est que raffinement, poésie et, toujours çà et là, cette pointe d'humour, de dérision - les rituels clins d'œil des maîtres japonais! Oui, cette exposition est vraiment exceptionnelle...Avis aux amateurs d’arts asiatiques !

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