Du même bois

Souvenirs d’enfance sur la vie d’une famille d’agriculteurs, d’un monde ancien disparu. Un petit roman poétique
De
Marion Fayolle
Gallimard
Publication le 4 janvier 2024
113 pages
16,50 Euros
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Dans les rudes paysages de l’Ardèche, le récit par « la gamine » sur le quotidien de la vie à la campagne de sa famille.

La ferme : à gauche, les jeunes, l’oncle, la mère et sa fille, la gamine ; à droite, les anciens (le Pépé, la Mémé, le beau-frère pas très équilibré) ; au milieu les bêtes.

Les saisons passent, les enfants grandissent, les Anciens passent de vie à trépas, les bêtes sont vendues. La ferme sera vidée, vendue aussi, et aura «une autre vie ».

Points forts

  • Les souvenirs d’enfance de l’auteure Marion Fayolle, cette gamine heureuse de retrouver les Anciens autour des animaux.
  • L’histoire de cette famille qui vit presque sous le même toit depuis plusieurs générations : les points de vue de chacun, les secrets mêlés à la rudesse de la vie à la ferme, les enfants qui ne partent pas en vacances mais jouent avec les veaux, les lapins, les poules.
  • Le quotidien rythmé par la répétition des tâches, l’entretien des bêtes dans cette vie à l’ancienne où l’on prend soin des autres.
  • La « gamine » qui découvre son corps, les garçons et se sent incomprise « rongée » par ses démons intérieurs mais pour laquelle cela changera lorsqu’elle deviendra mère à son tour.

Quelques réserves

  • Un ensemble un peu décousu.
  • L’absence de noms  « Pépé, Mémé, la Mère, l’oncle, la gamine » rendant le récit un peu impersonnel.
  • Un regard intéressant sur la ruralité mais qui n’apporte rien de très nouveau : livre vite lu…vite oublié ! 

Encore un mot...

Un roman étonnant avec ses quinze chapitres ressemblant à de courtes nouvelles, un livre empreint de poésie. De jolies illustrations rythmant le récit d’un monde qui disparaît : la famille, les bêtes, la mort, l’héritage, le cimetière. Comment « résister à la solitude et au climat » lorsque la mort laisse la place au vide : une vie de labeur et de sacrifices, trop ingrate pour attirer les jeunes générations.

Une phrase

  •  « Les parents craignent qu’un jour, les gosses ne reviennent pas, qu’aucun d’entre eux ne reprenne la ferme, qu’ils s’en aillent tous, qu’ils descendent vivre dans des vallées, qu’ils se disputent, qu’ils divorcent, que la famille se brise comme la roche… Que c’est triste, ces montagnes qui regardent vers la ferme en pleurant des cailloux ». p.30

  • « Le pépé disait toujours que le jour où il n’y aurait plus de bêtes, ça ne serait plus vivable. Il a eu la chance de mourir avant. Et la mémé répète en boucle depuis que l’étable sent si bon : heureusement que le pépé n’est plus là pour voir ça…….  Heureusement que le pépé n’est plus là pour voir ça. Heureusement qu’il ne saura jamais que ses petits-enfants sont tous partis travailler en ville, qu’ils ont été capables de lui faire ça. Ne pas reprendre la ferme. Ne pas continuer l’histoire. Refuser d’hériter des bêtes et de la vie qui va avec…… » p. 108

L'auteur

Marion Fayolle est née en 1988 ; c’est une dessinatrice de presse, illustratrice et auteure de bande dessinée. Ce livre est son premier roman. 

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