Le passe-partout

Un roman noir japonais au goût délicatement suranné. Une pépite à lire sans modération
De
Masako Togawa
Denoël
Traduit du japonais par Sophie Refle
Publié en février 2023
176 pages
19 €
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Dans une résidence pour femmes seules construite après la Seconde Guerre mondiale à Tokyo, les secrets se tissent, les drames se nouent, les pistes se brouillent. Lorsque le passe-partout qui donne accès au 150 chambres de la résidence disparaît, les femmes frissonnent pour continuer à dissimuler leurs mystères. Mais au fil du roman, ces derniers remontent à la surface sous la plume d’un étrange narrateur. Réalités ou fictions ? coïncidences ou manipulation ?

Points forts

  • Roman noir que les adeptes du genre apprécieront : vérités et fausses pistes se brouillent pour le plus grand divertissement du lecteur qui se laisse manipuler avec plaisir pendant toute la lecture. La fin est étonnante et ne se laisse pas deviner facilement.
  • Roman japonais, tout en délicatesse et non-dit, où l’on retient son souffle à la fin de chaque phrase afin que la petite musique du livre ne s'interrompe pas.
  • Roman court au rythme assez enlevé qui se lit le temps d’un thé (ou d’un été).
  • Roman de 1962, publié pour la première fois au Japon la même année, qui met en scène une époque de la vie Tokyoïte mais dont les thèmes abordés sont intemporels.

Quelques réserves

Aucune réserve, sauf que le temps passe trop vite quand on lit un bon livre !

Encore un mot...

Quelle chance que Denoël réédite ce classique japonais traduit en français en 2022 pour nous permettre de le découvrir (pour ceux qui ne parlent pas japonais couramment)

J’ai beaucoup aimé l’élégance de ce livre et le dénouement final lorsque l’on comprend les différents niveaux de manipulation

Une phrase

  • « L’être humain étant toujours en quête d’une raison d’être, nous avons décidé de voir si vraiment pas une goutte ne déborderait d’un verre rempli à ras bord. Nous nous sommes laissés manipuler, en bonnes marmottes que nous sommes, exactement comme les prisonniers qui font des marques sur le mur de leur cellule pour s’assurer qu’ils vivent encore et que le temps continue à passer. » Page 23.
  • « Ishiyama Noriko ne songeait pas encore à la manière dont elle pourrait l’utiliser. Mais l’instinct qui s’était naturellement développé en elle à force de vivre comme un animal lui apprenait que ce passe-partout était dangereux. » Page 50

L'auteur

Masako Togawa, née à Tokyo en 1931 (et morte en 2016), a été chanteuse, actrice, féministe  et femme de lettres, cheffe de file du roman policier japonais.

Son premier roman, Le Passe-partout, publié en 1962 a été lauréat du prix Edogawa Ranpo. 

Son premier roman traduit en français est Le baiser de feu, paru en 1990 aux Editions Payot & Rivages.

Commentaires

Hanielle
sam 05/08/2023 - 18:38

J'ai lu le livre en une journée. Très bon livre .
L'histoire se passe à Tokyo dans une résidence exclusivement réservée aux femmes. Dans le cadre de projet d'urbanisation de la ville, cette résidence doit être déplacée.
Le passe-partout de cette résidence disparaît. Cette clé donne à toute personne qui l'aurait en sa possession, l'accès à toutes les chambres de la résidence et aux secrets les plus intimes des locataires.
Un violon volé, un enfant dans une valise enterré, un enfant kidnappé : tels sont les bribes de secrets douloureux dévoilés, dont on ne connaîtra la vérité qu'à la toute dernière page du livre.

Gabrielle
dim 06/08/2023 - 09:25

Ce livre est un gros coup de cœur qui ne laissera pas indemnes les âmes sensibles.
Certaines secrets ne gagnent rien à être percés et la vérité glaçante ne sera connue qu'à la toute dernière page du livre 📖.

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