
Le sens de la fuite
Publication en janvier 2025
213 pages
20 euros
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Thème
Dans les bars, les rues et les places de Beyrouth puis du Caire, l’auteure nous entraîne auprès d’Alice et de ses confrères et amis journalistes, dans un monde cosmopolite de révoltes et de révolutions, lors du Printemps Arabe. Le bar d’Hurreya et la place Tahrir, au Caire, en sont le décor. La jeune femme s’affirme auprès de Bassem, journaliste égyptien. Nous sommes en 2011.
Sa quête personnelle rejoint chez elle la mission de transmettre ce dont on a été témoin .
Après une mission douloureuse à Alep, elle rejoint Paris, retrouve sa mère Lydia. 2013 voit sa rencontre fortuite avec le jeune Iyes, à peine arrivé d’Oran. Il lui importe alors de l’aider à retrouver sa mère disparue en Algérie. Elle se rapproche ainsi des sources de sa propre enfance.
Points forts
Le lecteur ressent très vite cette effervescence ambiante qui anime les foules en marche. Il se coule dans l’être du journaliste.
La description narrative est simple et forte et nous imprègne de la sincérité des personnages du roman. L’auteure s’attarde sur les réactions, les réflexions, les sentiments d’Alice dont elle nous livre un portrait attachant.
Aborder la question du reportage, de sa justification, de sa nécessité, de ses risques, nous permet d’entrer dans un monde d’espoir, de rêves, de dangers, de déceptions, de relèvements. Avec curiosité, puis compassion, nous pouvons prendre la fuite avec les protagonistes du roman, la comprendre, l’assumer, ou bien résister et attendre.
Quelques réserves
Le fait que le prénom d’Alice soit martelé de phrase en phrase peut surprendre. Cependant, cela confère un lien puissant entre elle et nous.
Encore un mot...
Le récit est riche. Il exprime l’attente, l’inquiétude, la lassitude, l’inaccomplissement, mais aussi l’enthousiasme et la ténacité.
Les personnages côtoyés prennent une importance grandissante à mesure qu’Alice s’en préoccupe et qu’elle les aime. L’émotion, le désarroi sont partagés ; la détresse dans la fuite interpelle le lecteur qui peut s’interroger sur la difficulté de vivre.
L’espoir est toujours présent, l’auteure le cherche et le trouve.
Une phrase
« Est-ce à cela qu’elle a participé ? A la ruée des journalistes vers les mêmes faits qui finissent par se délaver à force d’être montrés, comme ces photos sur les paquets de cigarettes qu’on ne regarde plus. Pourquoi ne s’est- elle jamais intéressée aux histoires comme celle d’Iyes ? Cela fait une semaine qu’elle pense à lui téléphoner pour le remercier de l’avoir secourue . » page 102
L'auteur
Hajar Azell Chokairi naît à Rabat en 1992. Ses parents sont professeurs à la faculté de médecine. Elle étudie au lycée Descartes de Rabat en filière scientifique, puis intègre HEC et l’école Polytechnique à Paris. Elle étudie aussi le management et la philosophie. Son premier roman L’envers de l’été est publié en 2021 chez Gallimard. Consultante, enseignante universitaire, entrepreneuse culturelle, elle cofonde et développe le magazine web Onorient dédié à la création artistique en Afrique du Nord et au Moyen Orient.
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