
Les Vivants
Publication en mars 2025
297 pages
20,90 Euros
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Thème
Diane, Cora et Simon sont amis depuis l’enfance. D’un milieu plutôt bourgeois, ils croquent la vie avec intensité. Chaque été, ils se retrouvaient avec leurs épuisettes, sandales Méduse aux pieds ou sur des matelas gonflables. Mais cet été-là, c’est l’année de leurs 17 ans ! Ils sont « grands », boivent des vins de médiocre qualité, fument. Diane entrera en Hypokhâgne à la rentrée, Cora, si jolie, cherche à surmonter une souffrance qui l’empêche de s’épanouir. Ces jeunes gens ont le sens de la fête. La rentrée approche et justement, ils doivent se retrouver le temps d’une dernière fête. Ce soir-là, les filles ont commencé de s’amuser ; Simon tarde à les rejoindre. Mais les filles reçoivent chacune un texto : Simon ne viendra pas. Il a attrapé « un truc qui attaque le cerveau, absolument rarissime ». Hospitalisé, il est plongé dans un coma profond.
C’est Diane qui mène le récit. Au-delà du choc, comment vont-elles avancer sans Simon ? Diane et Cora vont se relayer quotidiennement avec Céline, la maman de Simon au chevet de celui-ci.
Points forts
- Malgré le drame qui met des vies entre parenthèses, Diane et Cora doivent avancer dans leurs propres vies.
- La reconstruction d’une amitié à deux ; des retours en arrière, des anecdotes sur la vie avec l’ami Simon, sur leurs vies de jeunes filles, sur leurs relations avec leurs parents.
- Le personnage absent - Simon - qui met chacun des autres personnages face à ses secrets, face aux problèmes à régler.
- Le dialogue entretenu par Diane avec Simon, ce dialogue qui lui fera découvrir le secret de son ami.
- La description critique certes mais jubilatoire de l’ambiance d’une classe prépa, cette Hypokhâgne dans un lycée prestigieux !
Quelques réserves
Je n’en trouve pas. Il faut accepter le style pop-culture et des punchlines assez fréquentes : « leur voix fait de l’auto-tune entre baryton et Barry White ». C’est drôle ! Mais on peut ne pas en sourire !!
Encore un mot...
« Un adolescent dans le coma, c’est plein de structures à repenser. Une famille perturbée, une fratrie réduite de moitié. Et un trio désemparé ». p. 55. Ambre Chalumeau, très vite, nous donne le thème de son livre. Elle nous décrit comment la maladie qui touche le malade, atteint, aussi et beaucoup, la famille et les amis. A travers une histoire similaire qu’elle a vécue à 17 ans aussi, elle nous entraîne tout au long d’une année charnière qui voit le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Elle décrit cette génération parfois (souvent) désenchantée, alternant traumatismes et espoirs. Connaît-on bien ceux que l’on aime ?
Dans ce roman plutôt tendre, il est question du deuil, des silences familiaux avec leurs héritages invisibles, des mots qu’on ne dit pas mais qui nous sauvent. Au-delà de l’absence de Simon, Diane, Cora, les parents de Simon et son frère vont apprendre à se reconstruire car malgré la douleur, la vie continue et eux restent Les Vivants.
C’est donc un livre drôle avec un grand sens de l’observation, et un art très actuel de la punchline. Ambre Chalumeau avec un sens de la formule parfois grave manie l’humour et l’ironie (dans les passages sur la bourgeoisie et les classes préparatoires).
Une phrase
« C’est comme si tout ça était fait exprès. Comme si l’univers était déterminé à lui montrer, domaine par domaine, que dans la vie on ne peut décemment être sûr de rien. Comme pour lui faire comprendre que, dorénavant, elle ne comprendra plus jamais. »p.122
« C’est injuste mais c’est vrai : aucun chagrin, même le plus déchirant, même le plus légitime, n’a suffi jusqu’ici à arrêter la marche du monde. Et souvent, par une force de résilience que je serais incapable de pratiquer ou même d’expliquer, ils ne suffisent pas à arrêter la marche du monde. » p. 296
L'auteur
Née en 1997, Ambre Chalumeau est journaliste et chroniqueuse dans le Quotidien. Elle alimente également son Podcast littéraire « Liste de lecture ». Les Vivants est son premier roman.
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