Colette, l’incorrigible... besoin d’écrire

Au bonheur des mots
De
Colette
Nathalie Prokhoris en collaboration avec Marie-Paule Ramo
Avec
Nathalie Prokhoris
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

A la Folie Théâtre
rue de la Folie Méricourt
75011
Paris
01 43 55 14 80
Jusqu’au 2 mars. Les vendredis et samedis, 19h30

Thème

  • Ecrire : ne pas vouloir, ne pas être destiné à, trouver cela même vaguement dégoûtant (« nous ne sommes pas jolis quand nous écrivons »), se vouloir lectrice avant tout, et puis céder. 
  • A quelle détermination la vocation de Colette doit-elle d’avoir permis que se déploie ce sens du mot juste, cette sensualité narrative, bref ce talent ? A son amour précoce pour le mystère des mots et leur magie (le presbytère, ce mot qui sonne “anathème“) ? Au jardin de Sido, dont Colette enfant connait toutes les fleurs par leur nom ? Au bureau du père et ses délices de papeterie ? A la personnalité énigmatique et insaisissable de ce père si peu connu, le Capitaine Jules-Joseph Colette qui, sans avoir jamais rien écrit, a été l’éveilleur involontaire d’un désir puissant ? A son « inquiet amour de la solitude » ?
  • A partir de textes tirés de textes célèbres - La Maison de Claudine, Sido, L’Entrave- , ou moins connus - Paysages et portraits, Le Képi, Journal à rebours - le spectacle évoque, dans l’intimité de la chambre de l’écrivaine, au milieu de ses papiers et entre une malle robuste, une boite à musique et un escabeau de bibliothèque, la naissance d’une vocation. 

Points forts

  • L’inaltérable beauté de la langue de Colette, poétique, imagée et sensuelle- alors même qu’elle s’interdit toujours d’écrire des vers - sert son humour, son insatiable curiosité et son désir de comprendre.
  • Le choix des extraits s’enchâssent, si bien les uns dans les autres qu’on n’a jamais l’impression d’avoir affaire à un montage ou à un collage, mais à un récit parfaitement cohérent.
  • La réussite de la mise en scène est de donner au spectacle une fluidité totale.
  • La présence intense de la comédienne, son phrasé précis et souple, sa voix nette, ses déplacements glissés et élégants, tout ici est évocateur et raffiné.

Quelques réserves

Si on n’aime pas Colette.

Encore un mot...

  • De son mariage avec Willy et des suivants, de sa fille, de ses amours bisexuelles, de ses chroniques et de ses reportages pour le journal Le Matin, des prix qu’elle reçut et des honneurs dont elle fut comblée, la pièce ne dit rien et c’est très bien comme ça. 
  • Reste le portrait d’une insoumise, d’une femme émancipée aux sensualités multiples qui fut, jusqu’à la fin, une grande écrivaine.

Une phrase

  • « Une nuit entière me voit à la poursuite d’un mot, d’une bribe qui ne servent même pas à mon travail. Ah, cette lutte patiente contre la phrase qui s’assouplit, s’assoit en rond comme une bête apprivoisée, l’attente immobile, l’affût, qui finit par charmer le mot. 
  • Mon plaisir s’atténue comme tous les plaisirs qui ne sont pas disputés. 
  • Il faut du temps au passé pour verser ses secrets. »

L'auteur

  • On croit tout savoir de Colette, du jardin de son enfance, de son amour pour les bêtes, de ses chats, de sa connaissance des plantes, de Sido sa lumineuse mère, de ses mariages et de ses 60 livres. On découvre ici une part plus secrète de cette femme de lettres, comblée d’honneurs, Grand Officier de la Légion d’Honneur, et qui fut la première femme à bénéficier d’obsèques nationales. 
  • Explorer théâtralement des objets littéraires en privilégiant les auteurs et surtout les autrices majeures (ColetteVirginia Woolf) ou mal connues (Maria PolydouriLouise Michel), est le projet de la Compagnie Trois…six…neuf, fondée et portée par Nathalie Prokhoris, qui fête avec ce spectacle les 150 ans de la naissance de Colette.

 

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