LE MANTEAU

AU CŒUR D’UN PETIT HOMME
De
Nicolas Gogol
DUREE : 1H15
Mise en scène
Guy Segalen
Avec
Serge Poncelet
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de l’Opprimé
78/80 rue du Charolais
75012
Paris
Du 7 au 18 décembre 2022. Du mercredi au samedi à 20H30, le dimanche à 17H

Thème

  • Akaki Akakiévitch est un employé modeste mais modèle qui recopie du matin au soir des documents, ce qui est son unique et sa véritable joie. Sans ambition, sans besoin non plus, sa vie réglée va être bouleversée quand l'usure extrême de son manteau le contraint à en changer.
  • A partir de ce moment tout bascule et le monde prend une autre forme pour ce petit être effacé.

Points forts

  • C’est un travail tout à fait remarquable que cette farce tragique qui nous est proposée au théâtre de l’Opprimé. A la croisée du conte, du théâtre, de la narration et du jeu corporel Guy Segalen et Serge Poncelet nous proposent un portrait saisissant tout à la pathétique et tendre de ce personnage au destin bouleversé. 

  • L’interprétation de Serge Poncelet est remarquable : sa performance physique et vocale nous émeut, et les images concoctées nous rappellent le Cinéma de Murnau ou celui de Chaplin quand le burlesque rencontre l’expressionisme.

  • La mise en scène est pleine de couleurs et d’effets surprenants.

  • Cette variation de style qui nous entraîne aux confins du conte et du fantastique : le ton est au clown, l’ambiance au fantastique, le rythme au cauchemar.

  • L’épilogue est surprenant.

Quelques réserves

Une petite longueur en son milieu.

Encore un mot...

  •  Farce cruelle, critique acerbe d’une société rampante, nous plongeons dans une galerie de personnages traités au vitriol dans un style burlesque qui nous immerge dans une enfance attardée de spectateurs avides de caractères bien trempés. 
  • Une curiosité dont il ne faut pas vous priver.

Une phrase

Akaki Akakiévitch : Akaki Akakievitch, s'il regardait quelque chose, ne voyait partout, quant à lui, que des lignes soignées, tracées d'une écriture régulière ; et il fallait vraiment qu'une tête de cheval, surgie d'on ne sait où, se posât sur mon épaule et lui soufflât dans la joue tout un vent pas les naseaux, pour qu'il daignât s'apercevoir qu'il n'était pas au milieu d'une ligne, mais bien au milieu de la rue.

Akaki Akakiévitch : Ainsi disparut un être humain qui n’avait eu ni protecteur ni ami ; qui n’avait inspiré d’intérêt réellement cordial à personne, qui n’avait jamais excité la curiosité des questionneurs, pourtant si ardents à s’enquérir, à piquer un insecte rare au bout d’une épingle pour l’examiner microscopiquement. Sans une seule parole de plainte, cet être avait supporté le mépris et la raillerie de ses collègues. Sans qu’il y eût été poussé par un événement extraordinaire, il avait pris le chemin du tombeau et lorsque, à la fin de ses jours, un manteau lui avait donné tous les transports de la jeunesse, le malheur l’avait terrassé.

L'auteur

  • Après des débuts littéraires difficiles qui le contraignent à s'engager dans l'administration pour un salaire de misère, il connaîtra un début de reconnaissance en s’illustrant par des nouvelles comme « le journal d’un fou » ou « la perspective Nevski ».
  • C’est en 1836 que sa pièce « Le révizor » lui assure une notoriété durable. Le manteau qui constitue une nouveauté en tant que nouvelle fantastique lui a été inspirée par sa triste carrière administrative et dont le héros, Akaki Akakiévitch, est devenu l’archétype du petit fonctionnaire russe . Ce sera aussi le dernier chef d’oeuvre de l’écrivain.

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