Revue de presse

Rien à cirer !
De
Christophe Alévêque
Mise en scène
Christophe Alévêque
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre Traversière
5bis, rue Traversière
75012
Paris
01 43 46 65 41
es 17 mai et 16 juin à 20h30

Thème

  • Debout derrière un pupitre, ses liasses sous les yeux, Christophe Alévêque s’exprime chaque mois, dans une revue de presse mitonnée à partir d’une sélection de l’information tout à fait arbitraire (même s’il n’oublie pas d’évoquer ce qui a fait l’actu“ d’un mois sur l’autre), à laquelle il applique un traitement abrasif, dicté par son bon plaisir.
  • Il se livre à cet exercice depuis le mois de mars, et l’on peut assurer qu’aucune de ses revues de presse mensuelle ne ressemble à la précédente, pas plus qu’à la suivante.

Points forts

  • Cette revue de presse permet à cet humoriste assez singulier de montrer les crocs, tout en respectant son pedigree, dans un exercice où l’insolence le dispute à l’irrévérence. 
  • Ainsi le mois dernier, l’agenda social et politique était-il fort chargé, et Alévêque put s’en donner à cœur joie contre Elisabeth Borne…to be alive ( !), livrer de subtiles analyses sur la balance commerciale française (« Si vous picolez dans l’avion, vous luttez contre la dette »), gloser sur « le porte-avion [baptisé] 49.3 », les LR (« c’est des anars, maintenant, à droite ! »), la gauche (et ses rapports compliqués avec « le fluo » Adrien Quatremens…).
  • Avec un tel zèbre, les choses ont vite fait de s’emballer, notamment quand il quitte ses notes et s’engage dans des délires qui percutent de plein fouet une salle ravie de se gondoler : éloge hyperbolique et sado-masochiste de notre jupitérien président (« Frappe-nous, Seigneur, de la foudre de ton génie ! »), soirée “chemsex“ avec Olivier Dussops. Dans ces moments, comme lorsqu'il ridiculise l’absurde surenchère médiatique des chaînes en continu à propos de “l’affaire Palmade“… on peine souvent à reprendre son souffle.
  • Le beau (et trop méconnu) théâtre Traversière, spacieux et confortable, est un atout certain pour la mise en valeur des propos iconoclastes de l’humoriste.

Quelques réserves

  • Alévêque - qui sait la différence existant entre la grossièreté (recommandée), et la vulgarité (à fuir) - serait-il bien inspiré d’éviter quelques attaques ad personam (ciblant « le violeur invisible », ou encore « l’enc…. de chèvres ») pas vraiment à la hauteur de son talent comique…

Encore un mot...

  • Reprenant le principe de la “revue de presse“ comique, où successivement Guy Bedos et Coluche avaient fait des étincelles, avant que cela ne tourne au procédé chez le premier, et au fait-divers tragique pour le second, Alévêque atteint parfois les sommets de ses illustres prédécesseurs, tout en abordant, avec une pointe de désolation, « des news à l’image de l’époque »...

Une phrase

« La réforme des retraites est très discutée au Sénat par des gens qui devraient y être… »

L'auteur

  • Christophe Alévêque débute en 1988 dans Les stagiaires, puis commence à sévir avec Philippe Sohier, qui restera son complice. Repéré par Laurent Ruquier, il intègre l’équipe de Rien à cirer, sur France inter, émission séminale au ton qui lui convient parfaitement, et réciproquement... S’ensuivent des collaborations à On a tout essayé, On va s’gêner, et, on s’en doute, Nulle Par ailleurs.
  • Alévêque débute les seuls en scène avec Même pas peur en 1998 ; il campe ensuite le personnage de Super rebelle et toute une série de spectacles éponymes (- candidat libre, - président). 
  • Notez au passage que Christophe Alévêque fait les choses bien : le recueil de ses pensées et autres puissants aphorismes est publié sous le titre d’Éloge du vieux con moderne aux éditions du Cerf (en vente à la librairie du théâtre où il se produit), un utile contrepoint au Petit livre rouge du président Mao…
  • Très engagé dans les luttes sociales et sociétales contemporaines, il entend fédérer ses semblables au clubdesvieuxcons@gmail.com, qui distribue des cartes d’adhérents, autant de collectors

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