Chère Elena

De
Ludmilla Razoumovskaïa
Mise en scène
Didier Long
Avec
Myriam Boyer, Gautthier Battoue, Julien Crampon, François Deblock, Jeanne Ruff.
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche Montparnasse
75 Bd du Montparnasse
75006
Paris
01 45 44 50 21
Du mardi au samedi, à 21h. le dimanche 15H.

Thème

L’histoire se passe en Estonie, en 1981, dans un climat de crise économique, politique et morale. Quatre jeunes gens, presque parfaits, trois garçons et une fille, sonnent à la porte de leur professeur, Elena, ébahie et extrêmement émue, car ils viennent lui souhaiter son anniversaire, avec champagne et verres en cristal ! 

On s’aperçoit assez vite que le but de cette visite est tout autre… Ils viennent, en fait, la forcer par tous moyens à leur remettre la clé du coffre qu’elle détient, où sont stockées les copies de leurs diplômes; afin de les corriger et de les y remettre sans que les examinateurs s’en aperçoivent; le but étant d’avoir d’excellents résultats, ce qui leur permettrait de gagner beaucoup d’argent…

Points forts

1 Un texte excellent, déversant sans complaisance la diversité de l’âme humaine, de son "excédent" à sa bassesse absolue. Les grands sujets de la liberté, du bien et du mal sont largement et très intelligemment débattus, d'une manière résolument contemporaine, mais aussi éternelle...

2 Didier Long a fait un travail formidable. Sa mise en scène est précise et vigoureuse. L’escalade de la violence fait frémir car on la sent inévitable et monstrueuse. Tous les personnages, dans la diversité de leur engagement dans cette action, du meneur au suiveur en passant par le lâche,  l’effroi dans lequel ils vivent tous à leur manière cet engrenage insensé, la projection du film pendant une scène de violence, tout cela contribue à mettre le spectateur dans un état  d’angoisse tout à fait réussi !

3 Les comédiens, dont certains montent sur scène pour la 1ère fois, sont épatants, extrêmement "habités", dans des emplois difficiles, avec des numéros d’acteurs impressionnants.

Et comment ne pas être touché par Myriam Boyer, dans ce personnage idéaliste, pur, bon; sa douceur, son intelligence de la situation : elle cherche à comprendre, à force de discuter avec ces jeunes, comment l’enseignement qu’elle leur a prodigué, avec les valeurs qu’elle a cru leur avoir inculquées, les a menés là… Elle est remarquable de vérité.

Quelques réserves

Ames sensibles, s’abstenir! Il y a dans ce spectacle une vraie violence verbale, physique et mentale, parfois à la limite du supportable.

Encore un mot...

C’est très bon, et on n'en sort pas indemne. L’émotion est grande et on met vraiment un certain temps à s’en remettre.

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