CHOSES VUES

SOUS LE REGARD D’UN GÉANT…
De
d’après Victor Hugo
Adaptation Christophe Barbier
Mise en scène
Mise en scène de Stéphanie Tesson
Avec
Christophe Barbier, Jean-Paul Bordes
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche-Montparnasse
75 boulevard du Montparnasse
75006
Paris
01 45 44 50 21
Depuis le 28 janvier 2020, du mardi au vendredi à 21h. Durée : 1h20

Thème

Ces Choses vues, Victor Hugo ne les aura jamais vues…  éditées. C’est la réunion protéiforme de multiples textes glanés çà et là dans ses journaux intimes, en marge d’une pièce de théâtre ou d’un roman. 

Ces textes denses et forts sont joués par les deux comédiens qui, tour à tour, incarnent les personnages évoqués, ou l’auteur lui-même.

Points forts

• Le texte restitue la force et la puissance du verbe hugolien. On plonge dans son univers, et tout particulièrement ses souvenirs politiques – l’adaptateur Christophe Barbier en est un fin chroniqueur – mais aussi des instants plus personnels de l’auteur, où son âme l’entraîne dans des nuits fantastiques, souvent peuplées d’étranges personnages.

• Magnifique Jean-Paul Bordes, qui, avec sa voix de violoncelle, parvient à donner l’émotion qui sous-tend le texte… sa marguerite du début est délicatement tendre, et révèle l’immense poésie du regard magnifique de celui qui fut surnommé « l’homme-siècle », et qu’on peut ici qualifier d’ « homme-océan ».

• Christophe Barbier est très convaincant, à la fois disert et souvent drôle, dans les portraits qui fleurissent au long de ce spectacle, en théâtralisant des moments aussi divers que la fuite pathétique de Louis-Philippe, le caractère impossible de Madame de Châteaubriant, ou l’accueil hospitalier d’un Louis Napoléon Bonaparte, avec lequel les débuts furent presque amicaux…

• Très jolie mise en scène de Stéphanie Tesson, à la fois fluide et circonstanciée, émouvante et pleine d’esprit, dans d’élégants lés de toiles claire, où l’on retrouve avec émotion, l’écriture de l’auteur ou ses dessins, qui flottent comme des voiles de bateaux et créent des espaces scéniques intéressants. Ils évoquent un peu ces bateaux de l’exil de Guernesey, qui fut si fructueux pour l’expression du génie hugolien.

Quelques réserves

Un regret infime et personnel : le choix des textes laisse trop peu de place à la poésie, même s’il est vrai que les Choses vues de 1830 à 1885 (aujourd’hui éditées en trois volumes chez Folio) en contenaient assez peu.

Encore un mot...

L’esprit du grand Hugo - qui sut si bien regarder le monde pour nous le transmettre - souffle sur ce spectacle. On passe un moment passionnant avec ces deux comédiens, qui vivent si bien ces situations, toujours surprenantes, habités par une complicité fraternelle et joyeuse.

Une phrase

« Après que tout cela a passé devant moi, je dis que l’Humanité a un synonyme : Égalité.

Qu’il n’y a sous le ciel qu’une chose devant laquelle on doive s’incliner : le génie ; et qu’une chose devant laquelle on doive s’agenouiller : la bonté. »

« La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste. »

L'auteur

Victor Hugo, fils d’un général d’Empire, naît à Besançon en 1802, et fait ses études à Paris. Encore adolescent sa vocation littéraire s’affirme crânement : “Je veux être Chateaubriand ou rien !"

Il rassemble vite autour de sa bannière les jeunes auteurs romantiques.  Sa célèbre « Bataille d’Hernani » contre les partisans du théâtre classique, lui apporte une grande notoriété, de sorte qu’il entre à  l’Académie française en 1841. En 1845, sous la Monarchie de Juillet, il devient Pair de France peu après la mort de sa fille chérie, Léopoldine. 

Initialement monarchiste, Hugo fait partie de ces romantiques émus par les souffrances du peuple, et devient républicain au moment de la Révolution de 1848, pour ne plus cesser de l’être. Il prend le chemin de l’exil sous Napoléon III, et gagne Jersey puis Guernesey, où il  écrira l’essentiel de son œuvre gigantesque. De retour en France après la chute de l’Empire en septembre 1870, il est élu député (1871-76), puis sénateur (1876-1885). Il a été, de son vivant l’auteur le plus aimé et le plus populaire en France. Lors de ses funérailles nationales, célébrées à Paris le 1er  juin 1885, sa dépouille, exposée sous l’Arc de Triomphe, rejoint le Panthéon dans un austère corbillard sous les yeux d’une foule immense.

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