Feydeau(x)

Tout jeune, il était déjà très fort
De
Georges Feydeau
Mise en scène
Thierry Harcourt
Avec
Basile Alaïmalaïs, Sébastien Baulain, Laurence Facelina, Mathilde Hancisse, Nina Poulsen, Louis-Victor Turpin, et en alternance Marc Maurille et Antoine Paulin
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Le Lucernaire
53 rue Notre Dame des Champs
75006
Paris
0145445734
Jusqu'au au 21 janvier: du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 17 h.

Thème

Il s'agit là de trois petites pièces de Feydeau, en un acte:

- La première, "Amour et piano", est l'exemple type du quiproquo qui s'installe dès la deuxième minute, sans aucun espoir d'amélioration jusqu'à la fin. Une jeune fille attend son professeur de piano et la personne que son valet introduit dans le salon n'a vraiment rien à voir avec un mélomane ! 

- La seconde,  "Par la fenêtre", traite de la loi du talion : mon mari est très jaloux et m'empoisonne la vie ? Je le rend jaloux à mon tour, quitte à utiliser à cet effet un avocat qui n'a malheureusement rien demandé...

- La troisième,  "Fiancés en herbe", nous fait démarrer doctement avec les récitations des fables de la Fontaine par des jeunes qui veulent se marier (9 et 11 ans !) et nous entraîne dans une "absurdie" échevelée.

Points forts

- Ces pièces de Feydeau, fort peu connues, nous montrent une fois encore son immense talent vaudevillesque, ainsi qu'une étude des moeurs de la bourgeoisie très affinée ;

- Ces quiproquos infinis sont servis par de jeunes comédiens débordant d'enthousiasme ; cette petite troupe au top s'en donne à coeur joie et nous entraîne par son naturel et sa gaieté ;

- la troisième pièce, à elle toute seule, vaut le détour. Ce "voyage en absurdie" est désopilant ; ce grand dadais à l'étroit dans son costume et sa future mariée de 9 ans ont des réparties taillées au cordeau.

- une idée du metteur en scène : la représentation commence et finit par une chanson, interprétée façon Arletty. C'est assez original.

- enfin, le théâtre lui-même, le Lucernaire, où l'on est si proche des comédiens qu'on pourrait presque leur serrer la pince en partant... 

Quelques réserves

Le soir où j'y suis allé, premier soir des représentations, il y avait chez certains un petit problème, certainement temporaire, d'élocution. Ca a dû s' arranger depuis...

Encore un mot...

Cet ensemble de trois pièces, varié dans le choix des thèmes, prouve que dès ses débuts Feydeau en  connaissait un rayon sur la comédie humaine et surtout qu'il maîtrisait, déjà, presque parfaitement, les ressorts boulevardiers du théâtre. 

Une phrase

- La phrase que tout le monde cite : 
"Aimez-vous beaucoup Wagner Monsieur ?
"Wagner ? le pharmacien de Toulouse ?" 

-Et dans "les fiancés en herbe", la jeune fille s'exclamant "mais alors, si je veux épouser papa, il faut que maman soit veuve ?"

L'auteur

Georges Feydeau (1862 - 1921) a grandi dans une famille littéraire. Passionné très jeune par le théâtre, il commence à écrire des pièces à 11 ans. "Par la fenêtre" a été écrit à 19 ans et joué dans la foulée. Après, il n'a cessé d'écrire avec plus ou moins de bonheur mais le succès s'installe dès 1892 avec "Monsieur chasse" et "le système Ribaudier". Avec "Le fil à la patte", créé au Théâtre du Palais Royal en 1894, il est consacré "roi du vaudeville". 

Ses oeuvres sont fort nombreuses. Entre autres : "Le Dindon", "L'Hôtel du Libre Echange", "La Puce à l'oreille" et "La Dame de chez Maxim". 

Dans la majorité de ses écrits, il tourne en dérision la bourgeoisie, de façon caustique, en en intensifiant les travers grâce à un style percutant et un regard acéré sur les moeurs de l'époque.

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