Les petites filles modernes (titre provisoire)

Un conte moderne et surnaturel sur l’enfance dans un monde d’adultes
De
Joël Pommerat
Durée : 1h30
Mise en scène
Joël Pommerat
Avec
Eric Feldman, Caroline Kerléo et Marie Malaquias. Avec les voix de David Charrier, Delphine Huot, Roxane Isnard, Pierre Sorais et Faustine Zanardo
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre des Amandiers
7 avenue Pablo Picasso
92000
Nanterre
06 07 14 81 40
Du 18 décembre au 24 janvier. Du lundi au vendredi à 19h30 (18h30 pendant les vacances scolaires), samedi à 18h30, dimanche à 15h30
Du 11 au 15 février : L’Azimut, Théâtre de la Piscine, Châtenay-Malabry (92)
Les 19 et 20 février : Théâtre de l’Agora, scène nationale d’Evry et de l’Essonne (91)
Les 4 et 5 mars : Espaces Pluriels, scène conventionnée d'intérêt national art et création danse, Pau (64)
Les 24 et 25 mars : Maison de la Culture de Bourges, scène nationale (18)
Les 8 et 9 avril : Le Canal, Théâtre du Pays de Redon (35)
Du 14 au 18 avril : Comédie de Genève – Genève (Suisse) – Co accueil avec Am Stram Gram
Les 23 et 24 avril : Palais des Beaux-Arts, Charleroi (Belgique)
Les 29 et 30 avril : Maison de la Culture d’Amiens, scène nationale (80)
Les 5 et 6 mai : Les Salins, scène nationale de Martigues (13)
Du 20 au 22 mai : Le Bateau Feu, scène nationale Dunkerque (59)
Du 3 au 18 juin : TNS, Théâtre National de Strasbourg

Thème

  • Deux petites filles, Jade et Marjorie, sont éprises de sentiments réciproques, entre amour et amitié. Cette passion qui leur fait braver tous les interdits, à commencer par ceux des parents, qui portent sur leurs enfants des regards distanciés et obtus.

  • La force inextinguible de leurs relations les conduit à un pacte qui défie les lois du réel et de l’autorité des adultes.

  • Mais dans ce conte fantastique, elles vont devoir convoquer toutes les forces mystérieuses de l’enfance pour s’affranchir des lois du monde réel, et des adultes qui voudraient les séparer. Mais quels pouvoirs de l’enfance opposer à l’autorité des adultes ?

Points forts

  • Une fois n’est pas coutume, parlons d’abord de la technique, et principalement du travail sur la scénographie d’Éric Soyer, magnifiquement accompagné par la création vidéo de Renaud Rubiano. Point de décor physique, mais la projection d’une suite de vidéos qui dessinent sur les murs et dans l’espace un cadre dans lequel évoluent les personnages. De l’imagination, à la fois foisonnante et millimétrée, à la réalisation, parfaitement exécutée, c’est un bel écrin pour l’histoire et les acteurs. Le travail sur le son de Philippe Perrin et Antoine Bourgain est également exceptionnel de précision et de justesse.

  • Que dire sur ce conte moderne, sur les liens construits au cœur de l’enfance qui se heurtent au mur de la réalité et des “Grands“ ? Le dramaturge s’empare de son sujet avec son ambition et sa puissance coutumières, en créant un climat dramatique et étouffant, renforcé par une mise en scène qui joue sur les ressorts de l’affolement des deux héroïnes.

  • Le texte embrasse d’autres lignes narratives, puisqu’au-delà de l’amour et de l’amitié, on y croise d’autres histoires, d’inquiétude, de peur et de colère. L’histoire évolue en permanence entre rêve et cauchemar. Leur amitié inébranlable devient une arme si puissante qu’elle dépasse les limites du corps et de l’esprit et bouscule les liens entre enfants et adultes, ces derniers à fois présents et absents (on les entend mais on ne les voit jamais).

  • La dimension surnaturelle et onirique est omniprésente, qui ajoute encore une épaisseur, un tourment, à ce récit d’un monde que les deux petites filles modernes essayent désespérément de construire sur les décombres de celui des “grandes personnes“. 

Quelques réserves

  • L’histoire de la relation si puissante qui unit Jade et Marjorie est sublimée par d’autres thématiques, qui l’éclairent d’un jour nouveau. Si cette incursion dans d’autres univers inattendus brouille la frontière entre le réel et l’irréel, on pouvait attendre de cette magnifique histoire entre les deux jeunes filles d’autres développements, d’autres pièges, d’autres allégresses … bref, un texte plus surprenant, même s’il est ici extrêmement bien valorisé par les plongées dans d’autres univers et une vraie maestria technique. Surtout lorsqu’on a vibré à chacune des pièces de l’auteur – découvert pour ma part ici même il y a tout juste dix ans avec Ça ira, fin de Louis.

Encore un mot...

  • C’est la première fois que Joël Pommerat écrit un texte directement pour le théâtre, lui qui montait des spectacles à partir de textes existants, arguant ne pas faire de distinction entre le travail d’écriture et celui de la mise en scène. Mais l’auteur explique que si « ce spectacle ne s’appuie sur aucun œuvre antérieure, il est plein d’autres récits, d’influences directes. »

Une phrase

  • « Certaines réalités de nos existences ont du mal à être conçues comme vraies, comme des vérités, elles résistent, demeurent “inconcevables“ ou inacceptables, telles la mort, l’arrachement au monde d’êtres chers, il y a un lien entre ce besoin de “surnaturel“ et le caractère inconcevable de certaines réalités de l’existence, des réalités qui ne peuvent se concevoir comme des réalités. » (Joël Pommerat)

L'auteur

  • Joël Pommerat, auteur et metteur en scène, a reçu le Grand prix de l’Académie Française ainsi que le Molière du meilleur auteur francophone vivant à deux reprises.

  • On lui doit une quinzaine de textes, lui qui se définit comme un « écrivain de spectacle ». Son processus de création remet en cause la tradition du théâtre de texte en accordant une importante place au corps, au son, à la lumière et à l'espace.

  • Ca Ira, La réunification des deux Corées sont de grands succès populaires. Pommerat écrit également des adaptations de contes mythiques : Cendrillon, Pinocchio, qui sont jouées très régulièrement en France et à l’étranger. 

  • Les pièces de Joël Pommerat sont profondément ancrées dans le monde contemporain, leurs personnages représentant un condensé de la société. À travers la représentation de divers microcosmes, Joël Pommerat aborde les grandes questions du travail, de la famille, du pouvoir, de l'amour ou de l'idéal, en interrogeant ce qui donne aux individus le « sentiment d'exister ». Le théâtre est pour lui « un lieu possible d'interrogation et d'expérience de l'humain. »

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