La Misérable
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Thème
Juliette Drouet, la principale maitresse de Victor Hugo, raconte, dans un récit autobiographique, la vie passée dans l’ombre du grand auteur au prix d’une aliénation dont les mutations s’enchaînent dans un seul en scène.
Muse et copiste, inspiratrice et prisonnière soumise, Juliette Drouet échange des milliers de lettres avec Victor Hugo, dont elle intègre finalement le quotidien à la toute fin de leur vie.
Points forts
Une très belle interprétation du personnage, portée par Julie Depardieu dans un décor qui reste statique en dépit des incessants voyages des deux amants.
Un récit ponctué par la musique qui illustre les moments de solitude, d’exaltation et vague à l’âme.
Une mise en scène dépouillée et sobre qui met bien en valeur le texte.
Quelques réserves
Un texte qui connait des moments de faiblesse, trivial par l’instance sur les origines modestes de Juliette Drouet qu’il entend ainsi souligner.
Un manque de variation dans le jeu du corps et dans l’atmosphère de la mise en scène cède parfois à la monotonie.
Une tendance à la caricature des sentiments des protagonistes.
Encore un mot...
Si les errements érotico-sentimentaux de Victor Hugo sont plus ou moins connus, la silhouette de Juliette Drouet s’incarne trop rarement au théâtre. L’histoire d’une femme, très tôt privée d’affection mais livrée à la concupiscence des hommes, démontre jusqu’à l’absurde l’aliénation consentie au nom de l’amour passionnel qui frôle l’emprise.
Ainsi, restituer à Juliette Drouet sa part dans l’œuvre de Victor Hugo, à la fois comme sujet et comme objet, revient à traverser la société du XIXe siècle avec ses arrangements hypocrites et ses conventions bourgeoises. Une double incarnation de Victor Hugo sous les traits de sa maitresse tyrannisée donne à comprendre les processus de soumission volontaire à l’œuvre dans la relation amoureuse.
Une phrase
« Ne vivre que pour l’amour. »
« Je sors du ruisseau. »
« Je n’aime pas la liberté. »
« J’ai peur que tu m’abandonnes. »
L'auteur
Catherine Privat commence sa carrière de comédienne à la Maison de la culture de la Rochelle avec Jean-Pierre André, puis entre au Conservatoire national d’art dramatique avec pour professeur Jean Meyer, qui l’engage pour jouer dans Les Misérables de Victor Hugo avec Jean Marais.
Dirigée par Pierre Lamy, elle joue dans une version du Cid de Corneille pour la télévision, poursuit au Théâtre de la Potinière avec On ne badine pas avec l’amour d’Alfred De Musset (mise en scène : P. Lamy), et au festival d’Avignon avec Lambert Wilson dans Ruy Blas de Victor Hugo (mise en scène : Patrick Vallières).
Sous la direction de Jean Meyer, elle joue dans Mademoiselle de Jacques Deval au théâtre des Célestins à Lyon, avant de monter sa propre compagnie et incarne, au Théâtre Mouffetard et au Théâtre de la Potinière, La Panthère repentie de Maurice Sarfati dans une mise en scène de Maurice Risch.
Dans les festivals d’Avignon et d’Orange, elle joue du Feydeau (Le Dindon) puis du Jules Renard (Le Pain de ménage) mis en scène par Jacques Lorcey. En parallèle, elle fait du doublage pour la télévision, le cinéma et écrit des scénarii.
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