LE MISANTHROPE

Ou : comment être moderne tout en respectant l'esprit de la pièce
De
Molière
Mise en scène
Chloé Lambert et Nicolas Vaude
Avec
Nicolas Vaude, Chloé Lambert, Laurent Natrella, Pierre Val, Nathalie Boutefeu, Arthur Sonhador, Hélène Barillé, Raphaël Duléry, Clara Artur-Vaude
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre du Ranelagh
5, rue des Vignes
75016
Paris
01 42 88 64 44
Depuis le 17 janvier 2020, du mercredi au samedi à 21h et le dimanche à 14h30. Relâche Lundi et mardi et le mercredi 25 mars 2020

Thème

• Alceste adore Célimène autant que la vérité, et supporte mal que cette jeune et fort séduisante veuve aime autant séduire et fréquenter le monde. 

• Dans cet univers superficiel de gens de Cour, Alceste, trop sincère, enrage, malgré les efforts de son ami Philinte, plus rompu que lui à supporter les travers des gens. 

• Alceste nous ressemble : Peut-on se plier aux faux semblants de la société sans risquer d’y perdre son âme ?

Points forts

• On sent que les deux metteurs en scène ont opté pour la sincérité, l’élégance et une modernité de bon aloi. Le travail sur le jeu des acteurs fait que nous retrouvons dans les personnages des échos de nous-mêmes, ce qui rend ce spectacle particulièrement attachant.

• Nicolas Vaude donne à Alceste sa rareté naturelle, sa drôlerie, sa mobilité, ses multiples crises atrabilaires avec une humanité touchante ; ses doutes, ses espoirs, ses désespoirs atteignent notre propre cœur.

• Chloé Lambert campe une Célimène tout aussi rare. Elle est cette beauté allègre qui joue les gammes de la séduction de son cœur, sans perfidie réelle, heureuse de la liberté que lui confère son statut de veuve. Mais n'en sera-t-elle pas aussi la victime ?

• Laurent Natrella apporte au personnage de Philinte une grande humanité, faite d’esprit de légèreté et de tendresse, en se montrant le véritable ami d’Alceste. Il parvient à n'être jamais donneur de leçon, ce qui tranche avec la plupart des interprétations du rôle.

• Autour de ces trois-là évolue une distribution harmonieuse, enjouée et charmante, qui fait souffler un vent de jeunesse, renforcé par la musique, sur ce Misanthrope. Une très bonne maîtrise des vers et cette judicieuse direction permettent « d'entendre véritablement la pièce ».

Quelques réserves

Je n'en ai pas trouvé.

Encore un mot...

Comment ne pas souhaiter que bien des gens, notamment des jeunes, puissent venir découvrir au Théâtre du Ranelagh, une si  belle et juste distribution, dans un dispositif charmant ?

Une phrase

Philinte : « Mais sérieusement que voulez-vous qu'on fasse ?
Alceste : Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur. On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur. »

L'auteur

Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est né à Paris en 1622. Il est en quelque sorte l’emblème du Théâtre français, puisque la Comédie-Française (fondée par Louis XIV en 1680)  est souvent appelée la « maison de Molière ». Ce même Molière, à l'instant de la création du Misanthrope en 1666, est sorti de la bataille de Tartuffe, et mourra le 17 février 1673, à l’issue de la troisième représentation du Malade Imaginaire. 

Comment ne pas conclure en citant Alfred de Musset évoquant Molière : 
« …Quel grand et vrai savoir des choses de ce monde,
Quelle mâle gaieté si triste et si profonde
Que, lorsqu’on vient d’en rire, on devrait en pleurer ! » (La soirée perdue)

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