Ménopause

Ménopausées de tous pays, unissez-vous !
De
Alex Goude
Mise en scène
Alex Goude
Avec
Anne Le Coutour, Marion Posta, Juliette Sarre et Marianne Viguès (en alternance avec Kareen Antonn, Virginie Bracq, Amélie Foubert, Dominique Magloire, Isabelle Turschwell)
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre du Grand Point Virgule
8bis, rue de l’Arrivée
75014
Paris
01 42 78 67 03
Jusqu’au 4 janvier 2026. Du mercredi au vendredi à 19h, le samedi à 18h et le dimanche à 17h.

Thème

  • Séverine (cheffe d’entreprise), Odile (actrice), Nadine (mère de famille venue d’Auvergne sans ses huit enfants) et Roselyne (une agricultrice portée sur l’ésotérisme et les jardins mexicains) sont quatre femmes qui, de leur propre aveu, ont « déroulé un peu de câble ». Elles font connaissance par hasard au premier jour des soldes au rayon lingerie féminine des Galeries Lafayette.

  • A priori, tout les distingue (certaines ont fait « un passage express à l’étage maternité », d’autres pas), voire les oppose, si ce n’est qu’elles sont toutes confrontées à cette “drôle“ de transformation appelée ménopause.

  • Dès lors, au fil de leurs pérégrinations dans les étages du grand magasin, elles évoquent en toute sororité et sans tabou les symptômes, problèmes et issue(s) liées à cet état transitoire et de transition. 

Points forts

  • Le spectacle pétille de formules percutantes, délivrées avec une énergie quasi-juvénile par quatre comédiennes déchaînées

  • Les détournements de tubes de la chanson française – de « Femmes, femmes, femmes / J’pédale dans la s’moule ») à Quoi ma gueule ?, en passant par Le Téléphone pleure ou encore  « Alexandrie-Alexandra / J’ai plus d’appétit / qu’à une bar-mitzva » - sont la plupart du temps désopilantes. Les comédiennes montrent au passage de très belles dispositions vocales, ainsi que pour la danse, et ce jusqu’au haka qui clot leur interprétation très spéciale du Vieux lion est mort ce soir

  • La mise en scène et le séquençage astucieux de la pièce par étage des Galeries Lafayette, chacun des niveaux ouvrant sur une problématique liée à la ménopause (sommeil, lingerie, enfants, alimentation, sport…).

  • Nullement tire-larmes, la comédie parle cash sans être vulgaire et ne s’interdit pas de rappeler les plus riantes perspectives de l’après-ménopause en termes de stabilité hormonale, de sexualité débarrassée des risques et affres d’une grossesse non voulue, et d’une vie désormais… sans règles (ni contraception) !

  • De la même manière, la drôlerie n’exclut pas ici des moments émouvants, comme cette adaptation très sensible de Mon vieux (Daniel Guichard) en Ma vieille, hommage touchant aux mamans de nos quatre intrépides (et de toutes les autres).

Quelques réserves

  • Quelques formules passables et vulgaires (« le sexe tantrique, c’est du sexe sans trique », « Montcuq, un trou perdu »…), mais qui sont isolées et largement compensées par des saillies de bien meilleure facture. On est pas chez Bigard, et c’est tant mieux.

  • Comme souvent le cas dans les moments de comédie musicale, on a parfois (mais pas toujours) du mal à discerner des paroles que l’on devine pourtant travaillées et fort comiques.

  • On peut regretter que les décors, certes judicieux, soient un peu trop avancés sur la scène, contraignant l’espace dévolu au jeu des comédiennes. On les apercevrait tout aussi bien s’ils étaient placés plus en profondeur.

Encore un mot...

  • Ce spectacle fait prendre conscience de manière comique et percutante d’une étape de la vie des femmes longtemps ignorée par les hommes, ignorance qui n’est pas sans conséquences sur l’harmonie des couples et le bien-être dans les entreprises. 

  • Le public, majoritairement (mais pas exclusivement) féminin, réserve un accueil chaleureux puis triomphal au spectacle et à leur interprètes, qui font chanter à la salle (tous sexes confondus) leur hymne, On est ménopausées (disponible incessamment sur Youtube), pour clore la comédie sous un tonnerre d’applaudissements.  

Une phrase

  • Odile [à Roselyne] : « On se tutoie ?
    - Roselyne : Oui
    - Odile : Alors, ta gueule ! »

  • Odile [effarée par une soudaine prise de poids liée à la ménopause] : « J’mangerai de l’eau…. »

  • Les Ménopausées (en chœur, et sur l’air du Sermon du Boogie Woogie) : « Pas de petit cookie avant vos prières du soir. »

  • Odile : « J’ai pas vieilli, j’ai maturé. »

  • Roselyne [d’un air gourmand] : « Tinder ? Ton mari est américain ? »

  • Séverine [parlant de la sexualité séquencée de Nadine] : « Finalement, en Auvergne, il y a encore des volcans en activité… »

L'auteur

  • Né le 13 août 1975 à Neuilly-sur-Seine, Alex Goude est animateur de télévision, metteur en scène, comédien, humoriste, réalisateur, producteur, auteur. Cet ancien présentateur météo fut également chroniqueur et journaliste.

  • Il découvre la pièce aux Etats-Unis, décide d’en retenir l’intrigue de base et de l’adapter en français, ce qui requiert une transformation en profondeur. Aidé d’Alexandra Sismondi, il mène une cinquantaine d’entretiens de femmes pour mieux cerner la question de la ménopause, et présente la pièce au théâtre de La Madeleine en 2019. Elle remporte un succès immédiat malgré l’épidémie de Covid, ce qui lui vaut d’être à nouveau à l’affiche et prolongée jusque début 2026.

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