Passion Simple

D'après le livre d'Annie Ernaux, publié en 1991
Mise en scène
Jeanne Champagne
Avec
Marie Matheron
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Le Lucernaire
53, rue Notre Dame des Champs
75006
Paris
Jusqu'au 7 juin
Lu / Vu par Culture-Tops

Thème

Pendant un an la vie de la narratrice a été suspendue aux visites de A, cet amant étranger qui vient quelques heures lui faire l'amour puis la quitte pour revenir... Présence, absence... Un jour il part définitivement. 
Elle se souvient de cette intensité de vie, de désir, de la souffrance de l'attente et met par écrit le récit de cette passion simple. 

Points forts

1 Un texte monologué, chronique d'une époque remarquablement racontée, à l'imparfait. 
L'écriture porte au grand jour la passion vécue dans le secret, tsunami de sensualité sans lendemain. Somme toute, une histoire banale qu'Annie Ernaux porte à l'universel : la vie bouleversée, arrêtée par la souffrance de l'attente, la folie d'amour des rencontres et à nouveau la peur de le perdre, qu'il ne rappelle plus. Mais à la clef il y a aussi la liberté acquise d'avoir vécu l'impensable et de l'écrire.
Un texte sans fioritures. Les images lui reviennent incendiaires. Elle parle d'elle, peu de lui (l'amant qui ne l'aime pas et n'enlève pas ses chaussettes...). 

2 Marie Matheron est parfaitement à l'aise dans le rôle. Elle est sensible, sensuelle avec retenue, secrète avec des élans, impudique comme il faut, femme acceptant d'avoir vécu l'inimaginable et d'en être métamorphosée.  
Elle évolue dans l'intimité de sa chambre, sans fard aucun, juste vêtue d'une légère combinaison noire qui l'habille a peine.  Sa voix à une clarté posée et une légère intonation détachée... Elle se souvient et on la suit.

3 Le décor met en scène quelques murs autour du lit défait, aux draps froissés. On imagine.... En face un fauteuil des années 80, rouge. Quelques vêtements noirs de femme élégante et féminine qu'elle quitte dans l'intimité de sa chambre. Huis clos, pouvoir de la suggestion...

Quelques réserves

Je n'en vois pas.

Encore un mot...

Le corps a ses raisons ! 
Le temps passe vite face à l'histoire de cet amour charnel, fou, où l'enfermement dans la souffrance a la part belle. L'éblouissement aussi ! 
On sent la force acquise pour en avoir osé l'écriture. 
Sobriété et impudeur pour ré-écrire ce qui fut une passion simple.

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